L'indice Masi fait du surplace depuis 24 séances, soit un peu plus d'un mois où les échanges se tassent dans un couloir de 200 points entre 11.100 et 11.300 points et ce malgré l'accumulation d'informations négatives. Le pire est-il intégré dans les cours ? Cette semaine encore, le parcours hebdomadaire de l'indice s'est soldé par une perte symbolique de 0,53%. L'indice cotait à 11.153 points, vendredi en clôture. Les volumes d'affaires ont atteint 344 MDH sur le marché principal et 266 MDH sur celui des blocs. Signalons que les volumes ont connu une nette accélération au tout début de la semaine (lundi 8 octobre), sur fond d'opérations de reclassements. Ces transactions ont concerné des valeurs comme Addoha, BMCI, Lesieur Cristal ou encore Marsa Maroc. Le niveau de participation s'est toutefois tassé en milieu de semaine. Les investisseurs ont réduit leurs initiatives, faute de repères, de catalyseurs et surtout de visibilité quant à l'évolution de l'environnement macroéconomique. On notera tout de même que certains secteurs particulièrement perdants du projet de loi de Finances, comme l'immobilier, ont plutôt résisté après l'annonce des premières mesures du projet. Le pire est-il intégré dans les cours ? Selon les premières indiscrétions, les sociétés cotées risquent de subir quelques pressions. Il s'agit, entre autres, du retour de la contribution de solidarité - un prélèvement de 2% sur le bénéfice net des entreprises dégageant un résultat égal ou supérieur à 50 MDH - et une révision de l'IS, qui devrait passer à 32% pour les bénéfices au-delà de 1 MDH, soit un point de plus par rapport au taux actuel… Le gouvernement voudrait aussi faire sauter des niches fiscales dans l'immobilier, peut-être un atterrissage en douce du secteur avant l'échéance de 2020 et la suppression des avantages pour le logement social. Ce cocktail à risque pour les émetteurs doit toujours être débattu, amendé et voté au Parlement. Mais pour le moment, le marché a fait preuve de retenu dans ses réactions avec des grosses capitalisations qui latéralisent toujours, alors que les accélérations haussières comme baissières se font sur des titres peu liquides à volumes réduits.
Eléments graphiques : Techniquement, la posture actuelle du marché se traduit par une zone de congestion sous des résistances graphiques majeures. Les moyennes mobiles de moyen et long terme restent baissières et confortent les résistances graphiques alors qu'à plus court terme, la moyenne mobile à 20 jours s'aplatit pour indiquer l'absence de tendance sur un horizon court. Malgré le climat lourd et le flux d'informations négatives, il faut dire que d'un point de vue chartiste, le Masi évolue au sein d'une figure de retournement haussier, en biseau descendant, délimité par une résistance et support en jaune sur le graphique quotidien ci-dessous. Une figure d'essoufflement du mouvement baissier, qui traduit une difficulté des vendeurs à poursuivre leurs efforts. Son potentiel haussier ne sera confirmé qu'à la rupture de la figure. On peut donc s'attendre à une dernière rotation baissière vers 10.800 points, sans remettre en cause les implications positives du mouvement. Ainsi, par prudence, nous adoptions un avis négatif autour des niveaux actuels en attendant d'observer la sortie du biseau. Le support à proximité se trouve à 10.800 points.
Masi en données quotidiennes avec MM200 (jaune), MM50 (bleue), MM20 (verte). Graphique DirectFN.