Le montant global distribué au titre de l'année 2011 baisse de 5,6 % Maroc Telecom distribue 43,86% du total de la masse bénéficiaire du marché. La dégradation des bénéfices implique l'abaissement relatif du dividende par action. Pour le compte de l'année 2011, les sociétés cotées envisagent de distribuer 18,6 Mds de DH (à l'exception de Lesieur, Addoha, Ennakl, Aluminium du Maroc pour information non communiquée), avec une baisse de 5,6% par rapport à l'année 2010. À elle seule, Maroc télécom compte distribuer 8,14 Mds de DH de dividendes pour l'année 2011, ce qui représente 43,86% du total; AttijariWafa bank vient en deuxième position avec 1,64 Md de DH (8,84%). L'agroalimentaire et les sociétés de financement viennent en tête des secteurs qui optent pour la distribution des dividendes, avec un pay out de 82,62% et de 80,64% respectivement. Le dividende est une composante fondamentale de la rentabilité qui permet, d'une part, de fidéliser les actionnaires qui s'intéressent à un revenu élevé et, d'autre part, de véhiculer l'information entre les dirigeants, les actionnaires, l'entreprise et le marché. Plusieurs approches des marchés en équilibre montrent la neutralité de la politique des dividendes. La théorie du signal considère le dividende comme un outil de communication entre l'entreprise et son marché. La théorie des mandats montre qu'en cas de conflits entre les actionnaires et les dirigeants, l'actionnaire peut utiliser le dividende comme une arme stratégique pour discipliner les dirigeants et les forcer à prendre en compte ses intérêts. Malgré la disponibilité des théories de marché abondantes relatives à la politique de dividendes, certaines questions n'obtiennent pas encore de réponses définitives. Par exemple, comment les dirigeants établissent le montant du dividende et existe-t-il une politique optimale du dividende ? «L'objectif d'une société dans une économie de marché est la création de la richesse par la maximisation de la valeur des fonds propres. Cet objectif est vérifié lorsque les dirigeants agissent dans l'intérêt des actionnaires», nous déclare un expert-comptable. Cependant, la distribution de dividendes réduit la trésorerie disponible et affecte l'autofinancement. Dans ce cas, s'il existe une politique optimale de distribution de dividendes, elle doit contribuer à la maximisation de la richesse des actionnaires. «Comme la valeur de la société dépend de ses flux anticipés et du risque de son activité, il est improbable que les gestionnaires puissent créer une richesse supplémentaire en effectuant une répartition judicieuse du bénéfice entre les réserves et les dividendes», nous explique un analyste de la place. Ce qui prouve l'intérêt de 9% des sociétés cotées à puiser dans les réserves pour distribuer un dividende supérieur au BPA. 7 sociétés ont opté pour cette opération (Balima, Centrale laitière, Afric Industries, Nexans, S2M, Maroc Telecom et Salafin), bien que trois d'entre elles affichent une évolution négative du résultat net entre 2010 et 2011. C'est dire que ces sociétés préfèrent donner un signal fort au marché et se positionner comme valeur de rendement pour récompenser une part importante du risque pris par les investisseurs sur un marché marocain en manque de performance. Reste que le marché interprète bien ce signal vu sa déconnection par rapport à l'économie réelle. En somme, dans un contexte marqué par l'incertitude relative aux résultats futurs, la tendance est à la préservation d'une trésorerie excédentaire pour faire face à d'éventuels aléas liés à la baisse de l'activité.