Depuis la fin des années 90, l'activité a touché progressivement, et de plus en plus, le marché domestique. Ce secteur attire de plus en plus d'opérateurs. Lancement du factoring inversé par la Banque Centrale Populaire. Les potentialités marocaines ne sont plus à prouver. Même dans le marché du factoring, le pays recèle plusieurs niches. À cet effet, les professionnels du marché ont toujours fait remarquer que le marché marocain offrait plusieurs opportunités loin d'être exploitées. «Ces opportunités sont là; ce qu'il faut c'est un travail sur l'offre et plus de sensibilisation des clients sur les avantages de leurs produits», souligne un professionnel au sein d'une société d'affacturage. Partant de ce constat, la Banque Centrale Populaire a pris les devants et mis en place pour la première fois au Maroc «l'affacturage inversé». C'est du moins ce qui a été annoncé par Rachid Agoumi, Directeur général banque de l'entreprise et de l'international à la BCP, lors du dernier congrès organisé à Marrakech. Pour rappel, avant son lancement dans sa version moderne à la fin des années 80, le factoring était pratiqué sous une forme traditionnelle au Maroc, quand les intermédiaires réceptionnaient, stockaient et vendaient des marchandises et en percevaient le prix pour le compte de négociants marocains installés à l'étranger. Ainsi, l'offre factoring était orientée exclusivement vers l'international. Elle a contribué au développement de secteurs exportateurs, notamment celui du textile. Depuis la fin des années 90, l'activité a touché progressivement, et de plus en plus, le marché domestique qui représente actuellement 80% de l'activité des sociétés spécialisées. L'offre factoring s'est peu à peu diversifiée pour couvrir, aujourd'hui, une palette de services complète, destinée à toutes les entreprises, petites et grandes, pourvu qu'elles soient organisées, transparentes et fortes d'un potentiel de développement commercial. D'ailleurs, outre l'assurance-crédit et le financement, les services proposés touchent la gestion du compte clients, le recouvrement, voire, pour les grandes entreprises, des possibilités pour la déconsolidation de leurs bilans. Rien que pour l'année 2010, le marché du factoring a représenté à lui seul 2,5 Mds de dirhams, soit une progression de 16,2%. Du factoring…pour les fournisseurs L'affacturage inversé, appelé également «reverse factoring», permet de financer les fournisseurs ou sous-traitants, en les réglant au comptant sans que cela pèse sur la trésorerie de l'entreprise. La société d'affacturage vient payer les factures fournisseurs, sous 24 à 48 heures après la livraison ou la prestation, et ensuite encaisse le règlement à l'échéance contractuelle négociée avec le fournisseur, soit 30 ou 60 jours généralement. Mais à la différence de l'affacturage classique, l'initiative n'est plus celle du fournisseur, qui aurait présenté à la société d'affacturage les créances de son ou de ses clients pour être payé en avance. C'est en effet à l'initiative du client - généralement une société assez importante - qui établira une liste de factures éligibles à l'affacturage inversé. Le fournisseur choisira dans cette liste les factures qu'il veut se faire payer immédiatement par la société d'affacturage. C'est donc une réelle collaboration entre le fournisseur, le client et la société d'affacturage. Ainsi, le fournisseur profite d'un taux de financement bonifié, le client bénéficie d'un retour sur le profit réalisé par le financier, et ce dernier réalise un bénéfice en finançant le fournisseur.