Le 26 janvier, le nouveau ministre de la santé, El Hossein El Ouardi, avait tenu une réunion d'urgence à l'issue de laquelle il a été annoncé que les prothèses PIP ont bel et bien été utilisées au Maroc. Autant dire que c'était un secret de polichinelle vu que certains praticiens avaient déjà pris les devants en contactant leurs patientes pour discuter des modalités de retrait de ces implants. La nouvelle n'est pas tombée dans l'oreille d'un sourd, puisque le ministre a fait preuve d'une grande réactivité même si un précédent communiqué du ministère de la Santé le met dans l'embarras. En effet, un communiqué de cette instance sous l'ère Yasmina Baddou avait démenti la présence de prothèses PIP au Maroc. Une bourde, qualifiée d'erreur par El Ouardi, qui met à nu un secteur avec des dispositifs médicaux qui échappent à tout contrôle. Déjà, en janvier dernier, la Fédération nationale des syndicats des pharmaciens du Maroc avait appelé, dans un communiqué, le ministère de la Santé à la publication des décrets et textes de loi relatifs à la réglementation des dispositifs médicaux, dont les implants stériles (mammaire, oculaire, cardiaque...). En l'absence de contrôle, le marché est devenu tellement permissif qu'on y retrouve des produits de mauvaise qualité, voire dangereux pour la santé publique. ■