■ L'ASEA va permettre à la BVC de développer ses accords de coopération avec d'autres Bourses. ■ Un système de double cotation pourrait voir le jour. ■ Tour d'horizon avec Karim Hajji, Directeur général de la Bourse des valeurs de Casablanca. ✔ Finances News Hebdo : Que va apporter l'ASEA à la Bourse des valeurs de Casablanca ? ✔ Karim Hajji : L'ASEA a énormément de choses à apporter, puisque c'est l'association de toutes les Bourses d'Afrique et la Bourse de Casablanca souhaite élargir ses partenariats avec des Bourses subsahariennes, notamment en Côte d'Ivoire, au Gabon et en Afrique de l'Est. Cette rencontre va nous permettre, en effet, de développer nos accords de coopération avec d'autres Bourses et voir avec elles dans quelle mesure nous pouvons mettre en place un système de double cotation qui pourrait permettre de positionner Casablanca comme un hub financier régional. ✔ F. N. H. : Dans quelle mesure le développement des Bourses africaines peut-il impacter le développement du continent? ✔ K. H. : Nous sommes convaincus que le développement du continent passe par le développement des entreprises et par leur financement, notamment à travers le marché des capitaux dont la Bourse est une composante importante. ✔ F. N. H. : A votre avis, quelles sont les opportunités qui s'offrent au continent africain ? ✔ K. H. : Je pense que l'Afrique a beaucoup à gagner dans une meilleure intégration de ses marchés des capitaux pour permettre le financement des entreprises. Certains marchés des capitaux africains ne sont pas suffisamment développés pour permettre le financement de leurs entreprises, donc l'intégration de nos marchés des capitaux peut y remédier, ce qui favorisera la création d'emplois et, à travers cela, le développement de l'économie africaine. ✔ F. N. H. : Qu'en est-il du projet de prospection élaboré par la BVC auprès des entreprises africaines ? ✔ K. H. : Vous savez, il y a toujours un délai de plusieurs mois entre le moment où l'on commence par contacter les entreprises et le moment de l'introduction concrète, puisqu'il y a un délai de réflexion qui est nécessaire à chaque entreprise. En effet, ces dernières se doivent de réfléchir et de nous rencontrer à plusieurs reprises afin que nous répondions à tous leur questionnements. Et ce processus peut être assez long avant de pouvoir avoir un résultat. ✔ F. N. H. : Où en êtes-vous dans votre objectif d'atteindre 150 entreprises cotées en 2015 ? ✔ K. H. : Nous sommes dans une conjoncture assez spéciale qui n'est pas particulièrement porteuse pour les introductions en Bourse. Ce qui ne nous a pas empêchés quand même d'avoir trois introductions en Bourse pour l'année 2011, alors que plusieurs pays n'en ont eu aucune. Donc, la Bourse des valeurs de Casablanca tire plutôt bien son épingle du jeu par rapport à d'autres pays africains ou du Moyen-Orient. Pour en revenir donc à l'objectif des 150 entreprises, on continue toujours de le viser . Maintenant, est-ce qu'il sera atteint ? Là est la question, puisqu'il faut signaler que ça ne dépend pas que de nous. Les facteurs extérieurs, notamment ceux liés à la conjoncture, ne relèvent pas de notre ressort et ces derniers, comme vous le savez, impactent fortement les décisions d'introductions. ■ Dossier réalisé par W. M. & I. Ben