Avec une performance annuelle qui oscille autour des -10%, le marché boursier a visiblement du mal à sortir de l'ornière. Les mesures prises dans le cadre de la Loi de Finances 2011, les résultats réalisés par les sociétés cotées au titre de l'exercice 2010, les nombreuses actions initiées par la Société gestionnaire, tout comme l'introduction en Bourse de Stroc Industries n'ont pas ainsi réussi à faire sortir le marché de sa morosité. Un marché plombé par un attentisme pesant et qui guette, sans nul doute, avec impatience, la cession par l'Etat d'une partie du capital de Maroc Telecom en Bourse (www.financenews.press.ma), mais également les résultats semestriels des sociétés cotées. Cela suffira-il à inverser la tendance dans une place où la perte de confiance des investisseurs est l'argument avancé par les observateurs pour légitimer cette léthargie outrancière ? Pas si sûr. Au point qu'il paraît parfaitement justifié, en ces temps qui courent, de se demander s'il faut continuer à investir à la Bourse où réorienter l'épargne vers d'autres instruments de placement. Les placements classiques par exemple. Notamment les comptes sur carnet, moins complexes et plus sûrs, quoique leur rendement n'est plus ce qu'il était à une certaine époque. Aujourd'hui, le taux minimum appliqué sur les dépôts en compte sur carnet est fixé à 2,96%. Ce n'est pas rien. Mais quand on le rapporte au taux d'inflation, le rendement est quasi nul. Reste qu'on est sûr, au moins, de ne pas voir son épargne rognée. En cela, force est de constater que ce mode de placement ressemble de plus en plus à une forme de thésaurisation moderne. De quoi rendre nostalgiques les adeptes de ce type de placement qui se souviennent, avec regret certainement, qu'en 1989, il y a donc un peu plus de 20 ans, le taux de rémunération des comptes sur carnet atteignait 8,5%. Avant d'entamer un cycle baissier pour se situer à 6% en janvier 1998. Un cycle qui continue apparemment rendant ce placement de moins en moins attractif. Actuellement, l'une de ses grandes forces, et sans doute c'est cela qui justifie qu'il représente quelque 10% des ressources bancaires, est que l'épargne placée est disponible à tout moment. A l'évidence, face à la conjoncture actuelle, quel que soit le mode de placement choisi, difficile de s'attendre à des rendements explosifs, comme ce fut notamment le cas entre 1995 et 1997, au plus fort de la spéculation boursière. Ou encore plus récemment lors d'opérations d'introduction en Bourse comme celles du Groupe Addoha et de la CGI. Les investisseurs devront donc prendre leur mal en patience. Et attendre Maroc Telecom. Quoique l'on doit plutôt s'attendre à une animation du marché boursier, mais guère à une explosion du cours. En attendant, ma plume va se payer des vacances pour quelques semaines. Je vous dis donc bon Ramadan !