Des mouvements de vente relevés dès le 1er jour de cotation. «Une valeur surévaluée avec un PER élevé», selon certains professionnels. La société Stroc Industrie, opérant dans le secteur des industries métallurgiques, a rejoint la cote en date du 30 juin 2011. Une société qui s'introduit en Bourse, qui plus est, la première de l'année, est généralement suivie instantanément et minutieusement par les opérateurs du marché. Comme très souvent, un rush est constaté sur la valeur après son introduction. Les scénarii d'évolution des cours se multiplient et se diversifient, entre une hausse de 10% légale les trois premiers jours, pour les optimistes, et une progression moins généreuse que cela, pour les sceptiques. D'ailleurs, l'on ne peut affirmer qu'une société a réussi son introduction ou a séduit nombre d'investisseurs qu'après l'écoulement des 5 premiers jours de la cotation où les seuils de variation peuvent atteindre 10%, et après les prises de bénéfices des investisseurs occasionnels avides de réalisation de plus-values à très court terme. Se plaçant à côté de Delattre Levivier Maroc, Stroc Industrie figure dans le secteur «Ingénierie et biens d'équipement», selon la nomenclature sectorielle de la Bourse de Casablanca. Entre le 30 juin 2011, date de sa première cotation, et le 5 juillet 2011 où la valeur a clôturé la séance au prix de 354,5 DH, le titre a réalisé une contre-performance de près de 1%. Le volume transactionnel effectué sur cette valeur n'a totalisé que 13 MDH. Après son lancement sur le marché primaire, la valeur n'a pas enregistré l'engouement attendu de la part des investisseurs. En cela, le comportement du cours en Bourse tranche avec celui des autres sociétés introduites ces deux dernières années et qui ont connu un intérêt prononcé durant au moins les trois premiers jours de cotation ! Cette évolution peut s'expliquer par le climat attentiste qui règne sur le marché, mais aussi le manque de confiance des investisseurs, D'un autre côté, en prenant en compte l'ébullition politique et sociale dans laquelle baigne le Maroc actuellement, l'on se demande si les dirigeants de la société ont choisi la bonne période pour l'introduire en Bourse. D'un point de vue fondamental, avec un PER de près de 14x ses bénéfices lors de son introduction et un rendement par action de près de 4%, certains professionnels estiment que la valeur est «surévaluée et ne reflète pas les fondamentaux de l'entreprise ni ses perspectives d'avenir». On se plaisait à dire que le marché boursier avait besoin d'une opération, notamment une introduction en Bourse pour sa redynamisation. Vu sa passivité face à la valeur Stroc Industrie, l'on se demande de quoi le marché a réellement besoin pour pouvoir «se lever du bon pied» !