La BP, en tant que premier émetteur de cartes bancaires, environ 2,3 millions, contribue fortement à l'évolution de la monétique. Le lancement du projet du Centre marocain d'alerte et de gestion des incidents informatiques viendra renforcer la prévention. Pour Hassan Debbagh, responsable du pôle Organisation & Systèmes d'Information du Groupe Banque Populaire, le Maroc s'est doté d'un arsenal juridique à même d'asseoir un cadre favorable au développement des e-services. -Finances News Hebdo : Le service de vente en ligne commence à se développer au Maroc. Peut-on savoir comment le Groupe accompagne cet essor ? Ou plus précisément, quels sont les différents moyens de paiement que met votre banque à la disposition de sa clientèle ? -Hassan Debbagh : Le Groupe Banque Populaire joue un rôle moteur dans le développement des services en ligne au Maroc, puisque nous avons été un des principaux fondateurs de Maroc Télécommerce, plate-forme pour le traitement dU e-commerce au Maroc. Par ailleurs, la Banque Populaire en tant que premier émetteur de cartes bancaires au Maroc, avec environ 2,3 millions de cartes, contribue fortement à l'évolution de cette activité. En effet, 2 millions de cartes Banque Populaire offrent à leurs détenteurs la possibilité de réaliser des transactions en ligne. -F. N. H. : D'aucuns prétendent que les banques sont en retard par rapport aux opportunités qui leur sont offertes par le paiement en ligne. Qu'en est-il de la Banque Populaire? -H. D. : Dans le cadre du développement des services en ligne dans notre pays, la Banque Populaire a été pionnière à travers la mise en place, depuis le début des années 2000, d'une plate-forme e-banking intitulée «Chaabi Net». Cette dernière offre actuellement une palette de fonctionnalités allant des services classiques de consultations de comptes, des transactions de virements, des mises à disposition d'argent en temps réel au niveau des agences ou au niveau des GAB, l'accès aux indicateurs détaillés de l'activité carte, la mise en opposition des moyens de paiement en temps réel, la demande de chéquiers, les simulations, jusqu'aux services les plus élaborés tels que la Bourse en ligne. Nous avons, par ailleurs, mis en place au profit de nos entreprises clientes un système en ligne «e-trade.com» pour la gestion des transactions de commerce international. Et depuis une année, en cohérence avec notre positionnement de leader du marché des Marocains du Monde, la Banque Populaire a innové en lançant un service en ligne «e-bladi.com» qui facilite à nos compatriotes vivant à l'étranger les opérations de transfert d'argent vers le Maroc. -F. N. H. : En matière de réglementation, est-ce qu'on peut dire que le Maroc dispose d'un dispositif juridique à même de réglementer la signature du numérique, la protection du consommateur, la sécurité des échanges électroniques, voire la cybercriminalité ? -H. D. : Durant ces dernières années le Maroc s'est doté d'un arsenal juridique important à même d'asseoir un cadre favorable pour le développement de l'e-commerce et des services en ligne en général. Nous pouvons citer à ce titre : • la loi 53-05 qui régit les échanges des données électroniques et cryptographie : celle-ci reconnaît la validité juridique de la signature électronique et cette reconnaissance constitue une avancée importante pour la promotion du commerce électronique. Elle en est même un des fondements de base. Sur ce volet, Barid Al-Maghrib vient de lancer le service Barid e-Sign qui fournira des solutions de certification électronique aux entreprises, administrations et particuliers ; • la loi 09-08 liée à la protection relative au traitement des données à caractères personnel : son objectif est de doter notre pays d'un instrument juridique de protection des particuliers, contre les abus d'utilisation des données de nature à porter atteinte à leur vie privée, et d'harmoniser le système national de protection des données personnelles à celui de ses partenaires tels que définis par les instances européennes ; • la loi 31-08 qui a été publiée en avril 2011 en matière de protection du consommateur : cette dernière constitue un cadre complémentaire du système juridique à travers laquelle sont renforcés les droits fondamentaux du consommateur. Par ailleurs, il est à noter également le lancement du projet du Centre marocain d'alerte et de gestion des incidents informatiques, intitulé «ma-Cert» et qui permettra de centraliser et diffuser les alertes à propos des incidents systémiques, des fraudes ou actes de cyber-criminalité. La prévention s'en trouvera renforcée. Ce centre assurera également la coordination des actions correctives ou préventives, en cas d'incidents majeurs impliquant plusieurs entités à l'échelle du pays. -F. N. H. : Les services bancaires se développent et sont proposés par la plupart des banques marocaines sur de nouveaux supports, notamment le mobile ou Internet. Peut-on avoir une idée sur le taux de votre clientèle qui fait appel à ce type de services ? -H. D. : En complément du descriptif de la plate-forme?Chaabi?Net (https:\\bpnet.gbp.ma) évoqué précédemment, nous proposons également à nos clients deux services d'alerte : Chaabi Mail et Chaabi Mobile. Ces services d'alerte informent ponctuellement le client abonné, sur son mobile ou sur son mail, de ses dernières opérations, du solde et de l'historique de ses comptes, des échéances des crédits impayées, des ordres de virement ou de prélèvement non exécutés, des chèques impayés … A travers ces différents systèmes, nos indicateurs d'activité se situent comme suit : • 150.000 clients Chaabi Net • 1.200.000 clients Chaabi Mobile • 37.000 consultations par jour • 23.000.000 SMS envoyés par an • 48.000.000 mails envoyés par an Comme vous le voyez, ce sont des volumes significatifs qui reflètent l'engouement de notre clientèle pour ces services. Nous continuons cependant à œuvrer activement pour maintenir un rythme soutenu de mise en place de nouveaux services en ligne au profit de nos clients et partenaires. -F. N. H. : Des expériences pilotes sont lancées en matière de dématérialisation des paiements ou le m-banking au Maroc. Quelles sont les solutions que vous proposez dans ce sens ? -H. D. : En matière de m-payment, nous avons initié une première expérience au Maroc depuis juin 2009, en lançant le service «e-khlass». Il s'agit d'un moyen de paiement de factures innovant, basé sur la téléphonie mobile. Il permet aux industriels de dématérialiser les encaissements par leurs vendeurs auprès des points de distribution, notamment les épiceries de détail. Dans la continuité de cette avancée technologique, un projet m-banking a été engagé par la Banque Populaire depuis une année et a donné naissance à une nouvelle plate-forme dont le lancement en pilote a été opéré en avril dernier. Le lancement commercial est en cours de préparation. Il se fera dans les semaines à venir. Il est bien entendu clair que cette construction s'est faite en tenant compte des impératifs de disponibilité 24h/24 et 7j/7, de l'accessibilité, de la sécurité, de la convivialité et d'une richesse fonctionnelle importante. Propos recueillis par Imane Bouhrara