Le Conseil dAdministration de lAgence de promotion et de développement économique et social des Provinces du Sud a tenu sa première session le 14 octobre à la Wilaya de Laâyoune, sous la présidence du Premier ministre. Le directeur de lAgence a annoncé le lancement dun vaste programme de développement régional pour un investissement global de 7,2 milliards de DH. La première session du Conseil d'Administration de l'Agence pour la promotion et le développement économique et social des provinces du Sud du Royaume a été marquée par la participation d'une forte délégation ministérielle. A louverture des travaux, le Premier ministre Driss Jettou a demblée tracé le cadre dintervention de lAgence du Sud, soulignant que «conformément aux Hautes directives royales, l'approche opérationnelle de l'Agence du Sud s'est fondée sur une démarche participative, de proximité et de concertation avec les autorités, les élus, les services extérieurs, les opérateurs économiques et la société civile, au niveau local, ainsi qu'avec les départements ministériels et les établissements publics au niveau central». Un programme quinquennal 2004-2008 Driss Jettou a insisté sur le fait que «l'intégration des provinces du Sud est au cur du dispositif du gouvernement de SM le Roi Mohammed VI. En témoignent la sollicitude témoignée par le Souverain pour cette partie du Royaume, les visites qu'il y a effectuées en novembre 2001 et en mars 2002 et, surtout, sa décision de créer une Agence spéciale pour le développement de ces provinces en lui fixant une mission et en lui assignant des objectifs ambitieux». Ahmed Hajji, Directeur général de l'Agence, a eu la charge de présenter le programme de développement quinquennal (2004-2008) élaboré par son Agence. Ce programme mobilise une enveloppe d'investissement de 7,2 milliards de DH et comprend 226 projets intégrés, adaptés aux réalités locales et apportant des réponses pragmatiques aux problèmes identifiés. Géographiquement, les provinces du Sud sont réparties entre les régions de Laâyoune-Boujdour-Sakia El Hamra, Guelmim-Es-Semara et Oued Eddahab-Lagouira, qui sétendent sur une superficie de 416.474 km2, soit 58,6 % du territoire national, et englobent 9 provinces et 87 communes, dont 17 urbaines. En progression constante, la population sélève aujourdhui à 700.000 habitants, soit 2 % de la population nationale. Ces régions évoluent dans un contexte climatique particulier, marqué non seulement par laridité et la rareté des ressources hydriques, lérosion du sol et lensablement, mais aussi par un exode rural massif, une sédentarisation poussée et un taux de croissance de 4%, soit le double du taux moyen national. Conséquence : 40% de la population ont moins de 15 ans et 25% sont au chômage (le double de la moyenne nationale). Sept axes stratégiques de développement La région regorge toutefois de potentialités considérables, de nature à lui assurer un essor économique et social important. Se basant sur ces données ainsi que sur des études de terrain, lAgence a élaboré son programme de développement quinquennal (2004-2008). Le montant global des investissements est réparti sur sept axes de développement principaux. Leau et lenvironnement viennent en tête avec 70 projets pour un investissement de plus de 2,31 milliards DH. Cet axe inclut 7 conventions, dont 5 relatives aux projets dassainissement liquide dans les provinces du Sud, associant essentiellement le ministère de lIntérieur. Les autres conventions concernent lélaboration des schémas-directeurs dassainissement solide des communes urbaines de Tan-Tan, Dakhla, Laâyoune, Boujdour et Es-Smara, ainsi que le financement et lédification du barrage de Touizguit Remz dans la province dAssa-Zag. L'habitat et le développement urbain viennent en second lieu avec 53 projets pour un investissement de moins de 1,7 milliard DH. Lurbanisation accélérée quont connue les provinces du Sud depuis 1976 a généré un changement brusque dans le mode de vie ancestral dune population autrefois nomade. Lattraction des villes, vu le confort quelles offrent, a entraîné la sédentarisation dune grande partie de la population. Avec un taux durbanisation élevé, une croissance urbaine importante et un exode rural massif, ces provinces nont pas échappé à la prolifération de lhabitat insalubre, devenu un problème majeur pour un développement urbain rationnel. La pêche, un moteur de croissance Pour pallier cette problématique, dix conventions ont été signées. À terme, 7.430 logements, 18.712 lots dhabitat et 754 lots industriels et dactivité économique seront produits. Par ailleurs, 40.000 ménages pourront bénéficier des opérations de mise à niveau urbaine. La pêche est un vrai moteur de la croissance économique dans la région grâce notamment à 1.700 Km de côtes, des ressources halieutiques abondantes et variées (production annuelle de 700.000 tonnes en 2002), ainsi quà la construction de quatre ports dans la région. Avec 18 projets dun coût global de 1,06 milliard DH, la pêche est un axe de développement stratégique qui a un fort impact socio-économique via la construction de villages de pêche. Outre la création de ces sept micro-pôles de développement (coût global : 915 millions de DH), cet axe comporte une convention-cadre destinée à la mise à niveau du secteur de la pêche artisanale et la réalisation de 10 projets de construction et des halles de poisson pour environ 84 millions de DH. Le secteur routier et portuaire a fait l'objet de 4 conventions avec le concours du ministère de l'Equipement et du Transport, dont une concerne le financement des travaux de construction du port de Boujdour; les autres consistant dans la réalisation d'axes routiers dans la région de Laâyoune-Boujdour-Sakia El Hamra. Au total, 22 projets seront ainsi réalisés dans cet axe moyennant un investissement de 1,55 milliard de DH. Dans le secteur du tourisme et de l'artisanat, l'Agence a retenu huit conventions, dont quatre sont destinées au développement du tourisme dans cette partie du Royaume, le reste portant sur la création de complexes artisanaux dans la région de Guelmim-Smara grâce à un partenariat avec le ministère du Tourisme, de l'Artisanat et de l'Economie sociale. La réalisation de l'ensemble des projets devrait permettre léradication de l'habitat insalubre à l'horizon 2009 dans cette région, ainsi que la création d'emplois dans les secteurs de la construction, de la pêche, de l'industrie, de l'artisanat et du tourisme.