La banque a noté une croissance de 7% en 2010. Le PNB a augmenté de 8%. CAM est et restera la banque qui appuie prioritairement le Plan Maroc Vert. Les banques ne doivent pas uniquement investir le Pilier 1 où il y a un rendement, mais aussi le Pilier 2 pour bien accompagner le PMV. Eclairage de Karim Tajmouati, DGA du Crédit Agricole du Maroc. - Finances News Hebdo : Quelle est la stratégie du Crédit Agricole pour développer la banque universelle ? - Karim Tajmouati : Le Crédit Agricole a été depuis longtemps une banque universelle. Aujourd'hui, notre organisme allie à la fois sa mission de service public et des activités de banque classique. Mieux que cela, le Crédit Agricole a conforté sa position dans ce domaine. En terme de parts de marché, nous sommes au quatrième rang, que ce soit au niveau des emplois ou celui des dépôts. 2011 sera marquée par une extension et un renforcement des activités comme la gestion d'actifs, les crédits au particulier et, bientôt, le crédit leasing. - F.N.H. : Qu'en est-il des activités liées à l'agriculture ? - K.T. : L'agriculture reste le cœur de nos préoccupations. L'accompagnement du monde rural et le financement du secteur agricole font partie du quotidien de CAM. De ce point de vue, très clairement, les exercices 2010 et 2011 s'annoncent sous de bons auspices. Nous sommes et nous demeurons la banque qui appuie prioritairement le Plan Maroc Vert. - F.N.H. : Avez-vous relevé une certaine concurrence de la part des banques qui ont investi le Plan vert ? - K.T. : On ne peut que se réjouir de l'intérêt des autres banques en faveur du PMV. C'est un programme dont le financement est colossal et qui nécessite la mobilisation de plusieurs bailleurs de fonds. Le Plan Vert a donc besoin de toutes les énergies et l'appui des autres banques est nécessaire. Mais je souhaite que cet engagement soit global. Les banques devraient être présentes autant dans le Pilier 1 que dans le pilier 2. Et c'est ça le vrai appui du PMV, il ne faut pas chercher les activités où il n'y a que le rendement, il faut investir également les segments où il y a le risque. - F.N.H. : Comment se présentent les ratios de CAM dans le cadre des recommandations de Bank Al-Maghrib ? - K.T. : Notre banque est parfaitement en ligne avec les recommandations de la Banque centrale, notamment au niveau des ratios prudentiels. Il y a à peine trois ans que la banque est sortie du régime dérogatoire, c'était fin juin 2007. Aujourd'hui, nous respectons scrupuleusement les règles prudentielles imposées par Bank Al-Maghrib. C'est un constat et c'est un fait et il est remarquable de souligner que nous sommes arrivés à ce niveau en si peu de temps. Et cela en dépit du fait qu'elle est tenue de respecter un certain nombre de spécificités liées à l'exercice de sa mission de service public. Cette particularité est pourtant coûteuse pour la banque, mais le CAM est dans les normes. - F.N.H. : Comment se présente le niveau d'équipement de vos clients particuliers ? - K.T. : Nous avons placé le développement du marché des particuliers comme axe stratégique essentiel pour la banque. Pour une raison essentielle et simple. Car c'est le marché sur lequel nous avons le plus de marge en termes de progression et de rentabilité potentielle. C'est un marché face auquel nous déployons des efforts très importants, notamment en terme d'ouverture des points de vente. A titre d'illustration, nous ouvrons cette année 80 points de vente qui sont tous dédiés aux particuliers et aux professionnels. Nous sommes en train de compléter notre offre par des produits de bancassurance, d'épargne, de monétique et, au fur et à mesure, nous prenons des positions significatives sur ce marché. Bien entendu, en complétant notre gamme produit. - F.N.H. : Comment se présentent les résultats du Crédit Agricole pour l'exercice 2010 ? - K.T. : Les résultats ont été publiés récemment. Ils sont extrêmement satisfaisants et en ligne avec nos objectifs, avec une progression de 7% et un PNB en hausse de 8%. Nous sommes conformes à notre plan de développement GCAM 2013. - F.N.H. : Est-ce que le Crédit Agricole souffre de cette situation, qui touche plusieurs banques, marquée par une croissance plus forte des engagements par rapport aux dépôts ? - K.T. : Nous sommes obligés de gérer la croissance de nos emplois en tenant compte à la fois de nos capacités, en terme de fonds propres, et de l'évolution du marché au niveau des ressources. C'est une donne avec laquelle tout banquier doit s'accommoder. Le CAM a particulièrement tiré son épingle du jeu cette année en matière de ressources, puisque nous avons enregistré une croissance de 8% de captations de ressources, alors que le marché n'a progressé que de 4%. Nous nous sommes relativement bien comportés au terme de cet exercice 2010. - F.N.H. : Le Crédit Agricole est présent dans des lieux où est absent le secteur bancaire ; est-ce un avantage ou un inconvénient ? - K.T. : Le Crédit Agricole a toujours eu la vocation d'être présent partout dans le territoire national, particulièrement dans les régions rurales parfois enclavées. Etre présent dans ces régions a un coût. Indépendamment du fait qu'il y ait un potentiel bancaire ou une rentabilité, nous sommes obligés d'être présents dans ces zones parce que c'est dans nos gènes et dans nos statuts d'être là pour accompagner les agriculteurs et le monde rural.