306 millions de DH. C'est le résultat net du groupe Crédit agricole du Maroc (CAM) au titre de l'année 2009. Une chiffre en progression de 36% par rapport à la même période de l'année dernière. C'est ce qu'a annoncé le PDG du groupe Tarek Sijilmassi, jeudi 11 mars à Rabat. Sijilmassi n'hésite pas à indiquer que cette performance est même supérieure aux autres banques de la place. Le produit net bancaire du groupe se chiffre selon les mêmes déclarations à 2,13 milliards de DH, en hausse de 11%. Les charges, pour leur part, ont cru de 6%, sans préciser de montant exact. Cette performance intervient alors que la banque a bouclé la scission de ces activités stratégiques à savoir le micro crédit géré depuis plusieurs années par la Fondation Ardi, le financement des petits agriculteurs qui vient d'être filialisé il y a quelques semaines dans le cadre d'une structure baptisée pour rappel Tamwil El Fellah et la Banque universelle. L'accent est désormais mis sur la Banque universelle du groupe qui s'adresse à la large cible de clientèle bancable. Dans une discussion en aparté, Karim Tajmouati directeur général du groupe a indiqué «que la banque ce concentrera actuellement sur le marché de la clientèle bancable». Cela se traduit d'abord par une restructuration stratégique de la Banque universelle du Crédit Agricole. En effet, celle-ci n'est plus organisée en fonction de sa particularité verte. «Nous avons mis en place une direction des particuliers et professionnels et une autre destinée aux entreprises», précise Tajmouati. Une organisation qui ressemble au modèle standard des banques de la place. D'ailleurs, Sijilmassi note dans son annonce des résultats que «les ressources de la banques sont à 55% issus du secteur agricole alors que le reste provient des autres activités bancaires, tel que la banque de détail et la banque des entreprises. Néanmoins, bon nombre de clients de la banque se plaignent toujours de son système informatique, jugé parmi les moins performants du secteur. A ce niveau, Tajmouati se veut rassurant. «Notre système informatique installé dans le réseau d'agences est au top», a-t-il confirmé. Qu'en est-il de la gestion des provisions ? A ce niveau Sijilmassi annonce avoir dédié un montant de 340 millions de DH, en tant que provision dédié aux créances en souffrances qui datent d'avant 2002. Néanmoins, le PDG de la banque verte ne fait aucune annonce par rapport au niveau de provisionnement du total des créances en souffrances ni combien celles-ci (les créances en souffrances) représentent par rapport au total des ressources de la banque. Après la scission des activités de la banque et la distinction des activités de la banque universelle par rapport aux deux autres pôles (microcrédit et financement des petits agriculteurs), Crédit Agricole (Banque universelle) devient prête à accueillir un partenaire externe dans le tour de table. Elle est aussi en mesure d'orchestrer son entrée à la Bourse de Casablanca. D'ailleurs, des agences de notation internationales ont indiqué que CAM gagnerait à accueillir un actionnaire étranger. Cet actionnaire peut même être issu des pays du Golfe. Les responsables de la banque verte demeurent réservés au niveau de leurs déclarations par rapport à ce sujet. Tajmouati indique qu'il n'y a pas de pourparlers engagés pour accueillir un actionnaire étranger dans le tour de table. «Nous préparons en interne en améliorant notre organisation pour être prêt à franchir ce cap à moyen terme», précise-t-il. Sijilmassi lui est plus explicite par rapport au sujet. «Je crois que nous aurons une vision claire de ce que l'on va décider par rapport au sujet, d'ici le deuxième semestre de cette année», annonce-t-il. En tout cas, si introduction en bourse il y a, elle devrait concerner 20 à 25% du capital de la banque. Mais Sijilmassi n'a pas tranché s'il s'agira effectivement d'une introduction en bourse ou d'une cession à un partenaire externe. Il pourrait même s'agir d'un mix entre les deux options. Les premières opérations à Ksar El Kebir Il est difficile d'évaluer les premiers résultats de l'activité de Tamwil El Fellah quelques semaines après leur lancement officiel. La structure qui sera pour rappel l'interlocuteur financier d'une cible de 600.000 petits agriculteurs. Elle servira également pour canaliser vers eux les subventions du millenium challenge account. Jusqu'à maintenant Tamwil EL Fellah a installé quatre agences propres, selon le secrétaire général du Crédit agricole du Maroc Jamaleddine El Jamali. De plus, la banque s'est déjà engagée sur un projet, en partenariat avec le Millenium Challenge Account dans la région de Ksar El Kebir. «Nous allons compter sur le personnel de la banque pour développer notre réseau. Ce sont les personnes les plus à même de comprendre les besoins des clients de Tamwil El Fellah», précise El Jamali