La croissance économique passe nécessairement par une meilleure répartition des richesses. La réussite du projet de l'UMA pourrait avoir un effet de levier sur la croissance, tout en définissant les solutions innovantes aux questions du développement social et des défis les plus pressants de la région. Un rapport a été élaboré comprenant les principales conclusions et recommandations formulées par les Etats membres. Placée sous le thème : «Quel rôle pour l'Etat dans la gestion du développement ?», la vingt-sixième réunion du Comité intergouvernemental d'experts tenue la semaine dernière a, semble-t-il, tenu toutes ses promesses. La clôture de l'événement s'est soldée par certaines recommandations relatives au rôle de l'Etat dans un contexte très fluctuant. D'après les experts ayant pris part à cette rencontre, eu égard à ce qui se passe aujourd'hui dans le Monde arabe, l'Etat est appelé à jouer plus que par le passé un rôle fédérateur en tant qu'acteur fondamental dans la mise en place des instruments adéquats de dialogue autour des politiques et de leur suivi, de régulation et de partenariats. Inutile de rappeler que la persistance des inégalités économiques et sociales, accentuées par les répercussions de la crise économique, financière et alimentaire, a été à l'origine des tensions sociales et de soulèvements contre des modes de gouvernance peu participatifs et peu répondant aux attentes légitimes des populations. Tout cela met en évidence la nécessité du renforcement du rôle des pouvoirs publics. Les experts ont également mis l'accent sur une diversification plus profonde des économies, une amélioration de la productivité et une répartition des richesses plus équitable qui pourraient réduire les écarts existants, tout en favorisant une croissance plus forte à même de répondre au défi de l'emploi en Afrique du Nord. Les participants à cette réunion ont également mis l'accent sur le renforcement du rôle de l'Etat dans le processus de développement économique et social. A ce sujet, ils ont émis plusieurs recommandations concrètes à l'attention des Etats membres et du bureau de la CEA pour promouvoir l'échange d'expériences et d'expertises, et adapter les politiques publiques en vue de les traduire en programmes appropriés et efficaces. Aussi, et on ne cessera jamais de le dire assez, le renforcement de l'intégration maghrébine s'avère d'une grande importance. Cette intégration pourrait avoir un effet de levier sur la croissance tout en définissant les solutions innovantes aux questions du développement social et des défis les plus pressants de la région. A l'issue de cette vingt-sixième session du CIE, un rapport a été élaboré comprenant les principales conclusions et recommandations formulées par les Etats membres et qui seront soumises à la conférence des ministres africains des Finances, de la planification et du développement économique de la CEA qui aura lieu du 24 au 29 mars 2011 à Addis Abeba. Le CIE qui est l'organe décisionnel du Bureau, se réunit chaque année pour débattre des questions d'intérêt primordial pour les pays de la sous-région (l'Algérie, la Libye, l'Egypte, le Maroc, la Mauritanie, le Soudan et la Tunisie). Une chose est cependant sûre : la crise financière, conjuguée aux troubles sévissant dans le Monde arabe, ont remis sur le tapis le rôle de l'Etat. Aujourd'hui, les théories qui prônaient le laisser-aller et le non interventionnisme étatique, n'ont plus leur raison d'être.