M. Ahmed Lahlimi, ministre de l'Economie sociale, de la petite et moyenne entreprises, et de l'Artisanat, chargé des Affaires Générales du Gouvernement, a animé jeudi dernier la réunion des adhérents de la Chambre Française du Commerce et d'Industrie au Dans son intervention, M. Ahmed Lahlimi a brossé les maux dont souffrent les PME marocaines en précisant que l'objet de la charte est de remédier à ces lacunes qui se déclinent en une faiblesse structurelle des PME, une insuffisance de fonds propres, l'inorganisation et la dispersion en ce sens que les PME ne sont pas structurées sous forme de réseaux. Les rares associations des PME qui existent sont très peu représentatives et, partant, inopérantes vu l'excès de centralisation des circuits décisionnels et le manque d'efficacité des mécanismes de financement. Bref, on est en présence d'entreprises dont le mode de fonctionnement n'est pas adapté aux réalités. Pour preuve, M. Lahlimi souligne qu'il n' y a pas une définition légale de la PME. " Ainsi, la charte qui est adoptée par le Conseil des ministres vise à remédier à toutes ces insuffisances qui bloquent le développement des PME ", a précisé M. Lahlimi. Dans ce même cadre, l'Etat a oeuvré dans le sens de l'institutionnalisation d'une agence autonome servant d'interface aux PME. Cette agence, qui ne dépendra pas de l'Administration, ne devrait pas non plus être un écran qui sépare les PME du monde réel. Dotée de hauts cadres avec des contrats à durée déterminée travaillant au niveau régional en relation directe avec les PME, le rôle de l'agence sera également de faciliter aux PME l'accès à l'information et aux financements. La formation, la garantie et la maîtrise des nouvelles technologies seront au centre des préoccupations de l'agence dont la mission principale sera de promouvoir le développement des PME. M. Lahlimi a rassuré les chefs d'entreprise présents en indiquant que le projet de la charte qui se trouve actuellement entre les mains du Parlement sera à même de résoudre la plupart des problèmes qui gangrènent de nos jours les petites et moyennes entreprises. Ainsi, un important séminaire se tiendra le 31 octobre prochain à Casablanca sur le partenariat entre les grandes entreprises et les PME. Une façon de baliser le chemin qui mène vers la création de réseaux. Pour M. Lahlimi, la charte de la PME initie une nouvelle approche et une autre méthode de négociation avec les partenaires (Etats, organismes et grandes entreprises). Elle implique, évidemment, un engagement plus marqué des banques qui, du reste, devraient se débarrasser de la mentalité selon laquelle " Les grands comptes sont les bons clients ". " Mais, avertit le ministre de l'Economie sociale, il faudra que les PME sachent présenter des projets viables puisque les banques ne font pas de mécénat ". Encadré Le rôle de la CCG M. Omar Alaoui Benhachem, directeur de la Caisse Centrale de Garantie, a abordé le volet concernant " l'apport de la CCG au financement des PME-PMI ". " Créée en 1949, la Caisse Centrale de Garantie, dira M. Benhachem, a connu des hauts et des bas, avant de subir en 1996 une réforme profonde lui permettant de reconquérir la confiance des banques qui s'était effritée durant la période des vaches maigres ". La CCG a trois catégories d'activités : - la garantie des emprunts ; - apporter sa caution aux entreprises ; - la gestion des comptes des tiers. A ce niveau, il est bon de préciser que la CCG peut offrir des garanties jusqu'à hauteur de 12,5% de ses fonds propres. La CCG, qui partage les risques avec les banques au pourcentage de 50%, se fixe comme objectifs de stimuler la création d'entreprises, notamment des PME-PMI, et d'apporter son soutien aux programmes d'extension en vue d'une amélioration de la compétitivité, et ce dans le respect total des règles prudentielles. La CCG, précise M. Benhachem, gère deux fonds : - Le FOGAM : dédié à la mise à niveau des entreprises ; - Le FODEP (fonds allemand) dédié à la protection de l'environnement. Deux autres fonds sont en train d'être finalisés : - le Rénovhôtel dédié à la rénovation des établissements hôteliers et pouvant accorder des prêts jumelés avec des prêts bancaires au taux de 2%. - Un fonds dédié au soutien du secteur textile.