* Les prêts de la BIRD représentent près de 15% de l'encours actuel de la dette publique extérieure du Maroc. * Les orientations de la Banque mondiale coïncident avec l'INDH et avec les priorités de développement. Récemment, la Banque mondiale a approuvé une nouvelle stratégie de financement au Maroc pour la période 2005-2009. Elle prévoit à cet effet une enveloppe de 250 à 350 M$ de prêts de la BIRD accordés aux conditions du marché. Le montant des engagements est conditionné par les résultats enregistrés en matière de croissance économique et d'équilibre des finances publiques. Dans un article publié par la mission économique, il a été signalé qu'au cours des dernières années les engagements de la Banque mondiale au Maroc ont été décevants et très inférieurs à ceux qu'elle prévoyait au départ. Les prêts de la BIRD représentent près de 15% de l'encours actuel de la dette publique extérieure du Maroc. A l'avenir, l'aide apportée au Maroc par l'UE dans le cadre de sa politique de voisinage qui associe dons et prêts de la BEI devrait réduire la part de la BIRD. Les programmes d'aide européens, et plus généralement l'accès à d'autres sources de financement, semblent avoir détourné les autorités marocaines des financements de la Banque mondiale. L'encours des prêts de la BIRD, qui s'élevait à 9% du PIB marocain en 2000, ne devrait plus en représenter que 4% en 2009. En vue d'y parvenir, la banque s'est vu obligée de revoir sa stratégie et de miser sur les prêts programmés. Les objectifs escomptés des concours de la Banque mondiale sont la création d'emplois et l'amélioration du climat des affaires. La Banque mondiale part du principe que la demande d'emplois augmente de 3% par an en dépit du ralentissement de l'accroissement démographique et le taux de chômage des jeunes diplômés est estimé à 34%. Pour favoriser la création d'emplois, la Banque projette de contribuer à la compétitivité des petites et moyennes exploitations agricoles. Autre axe d'intervention de la Banque mondiale : la réforme administrative, jugée décisive pour la stabilité économique du pays. Un prêt de 300 M$ sera ainsi accordé à cette réforme en trois tranches successives. Il est à rappeler que le déficit public s'est creusé au cours des trois dernières années ( le déficit budgétaire excède 5% de la dette publique) en raison notamment des coûts salariaux de la Fonction publique. Dépenses sociales La démocratisation de l'accès aux services essentiels est aussi un point important dans la stratégie de la Banque. Les dépenses sociales de l'État ne représentent que 0,37% du PIB, alors que la Banque mondiale lui assignait un objectif de 1,2% dans le cadre de sa stratégie d'assistance pour les quatre dernières années. Elle s'emploiera essentiellement dans ce domaine à financer la réduction de 60% du nombre de logements insalubres en zone urbaine par un prêt de 100 M$, dans le cadre d'un programme mené en coopération avec l'UE et l'Agence française de développement. Elle prévoit également de financer le développement d'un réseau routier en zone rurale à hauteur de 30 M$, afin d'en élargir l'accès à 67% de la population concernée à l'échéance 2010. La BM prévoit de contribuer à hauteur de 100 M$ au financement du programme gouvernemental de modernisation des enseignements secondaire et supérieur qui tendent à favoriser l'intégration des étudiants dans la vie professionnelle grâce à l'autonomie administrative et financière accrue des établissements concernés ainsi qu'à une plus grande participation du secteur privé. En matière de gestion des ressources hydrauliques, elle devrait associer dans ce domaine une aide-programme d'un montant de 100 M$ à la rationalisation de la gestion du réseau de distribution d'eau potable et d'assainissement en zone rurale et urbaine afin d'augmenter le taux de recouvrement des coûts d'exploitation du réseau de 76% actuellement à 90% et deux prêts d'investissement, l'un de 100 M$ destiné à la distribution d'eau potable et à l'assainissement en zone urbaine, l'autre de 40 M$ pour une ou deux zones rurales. Le Maroc est ainsi appelé à veiller à la réalisation de ces objectifs et, partant, relever les défis. Les prêts approuvés aujourd'hui constituent un pas en avant déterminant dans la mise en place d'une performance économique à même de contribuer au développement économique général. Les orientations de la Banque mondiale coïncident avec l'INDH et avec les priorités de développement telles que présentées par les différents acteurs de développement.