* La stratégie adoptée par les pouvoirs publics commence lentement mais sûrement à donner les fruits escomptés. En dépit dun environnement très compétitif, lindustrie du textile-habillement et cuir a pu renouer enfin avec la croissance, enregistrant ainsi une hausse de 1%. Bien que le taux affiché paraît a priori faible, il a été crédité de bonne performance. Inutile de rappeler que cette industrie a subi de plein fouet le démantèlement de laccord multifibre en janvier 2005 en plus d'une concurrence chinoise agressive sinon déloyale. Des évènements qui ont mis à nu ses faiblesses. Des faiblesses que lon peut résumer en une fragilité palpable à travers un certain nombre de handicaps qui vont de la désarticulation entre lamont et laval de la filière, à la concentration des exportations textile-habillement sur le marché européen, en passant par labsence de structures et de moyens de financement spécifiques, le manque de qualification et de compétences techniques, le développement des activités de sous-traitance au détriment de celles qui génèrent une forte valeur ajoutée et, surtout, linadéquation des procédures douanières aux exigences du marché international. Lesquelles procédures ne font quallonger le délai de réactivité. A cause de cette fragilité, lécart de performance ne cesse de sélargir entre les entreprises marocaines du textile-habillement et leurs concurrents à léchelle internationale. Tunisiens et Turcs en tête. Lavantage du coût de main-doeuvre et de proximité se trouve largement compensé par cette rapidité de réaction des concurrents sud-méditerranéens sur le marché de lUnion européenne. Malgré les bonnes performances du secteur lors des deux dernières décennies, il reste confronté à de nombreux obstacles tant de nature interne quexterne qui freinent son dynamisme, lui imprimant des rythmes de croissance très instables. Preuve en est la faible performance enregistrée en 1996 par le secteur du textile et de la bonneterie, dont la production a reculé de 1,3 % par rapport à lannée 1995. Des signes de croissance Daprès les analystes du Centre Marocain de Conjoncture, cette performance est liée à la stratégie mise en place par les pouvoirs publics afin de dynamiser cette activité. Cette stratégie sinscrit dans le cadre du Plan Emergence qui a pour leitmotiv de faire émerger des secteurs à forte valeur ajoutée en vue de les rendre plus compétitifs. A noter que la stratégie adoptée par les pouvoirs publics avait pour principal dessein de réorganiser le secteur et de le rendre plus adapté aux exigences des marchés mondiaux tout en étant capable de faire face aux mutations internationales. Cette politique semble profiter à certaines filières de cette industrie telle que la bonneterie dont le volume produit a connu une extension en glissement annuel de 3,1%. Mieux encore, ce résultat sexplique par les bons comportements observés au niveau de lindustrie de la soie et fibre continus (25%), lactivité du finissage (15,3%) et de la fabrication douvrages simples en tissus non destinés à lhabillement (13,3%). Une telle tendance haussière a aussi concerné lindustrie de la laine et fibres longues mais à un degré moindre puisquelle na évolué au cours du premier trimestre que de 2,2%. En ce qui concerne la production du cuir, articles divers et chaussures en cuir, la hausse modeste enregistrée au terme du premier trimestre de lannée 2007 sexplique, dune part, par laugmentation de 8,3% de la fabrication des articles en cuir sauf chaussures et, de lautre, par lélargissement de 0,3% de celle de la tannerie, mégisserie. La fabrication des chaussures et autres articles en cuir sest, quant à elle, repliée de 4,2%. Le résultat médiocre de lhabillement à lexclusion des chaussures trouve son origine dans la chute sensible ayant caractérisé lactivité de la lingerie et de la chemiserie ( - 21,6%). La confection en série de vêtements de dessus a, par contre, enregistré un bon résultat au premier trimestre de 2007. La hausse de sa production a été de 3,1%.