Les prix des maisons stagnent et ceux des villas sont en baisse de 4%. La FNPI prône une enquête pour définir avec exactitude le nombre des logements vacants. L'immobilier continue d'évoluer à un rythme décéléré. Mais les prix restent rigides comme l'indique le dernier bulletin de Bank Al-Maghrib. Après un apaisement durant l'année 2009 et au début de 2010, les prix semblent reprendre. Ceux des actifs immobiliers résidentiels ont connu une nouvelle hausse en glissement annuel de 2,4% au troisième trimestre 2010. «Cette évolution recouvre une progression de 3,5% des prix des appartements, qui représentent l'essentiel du volume de transactions, une stagnation de ceux des maisons, et une baisse de 4% des prix des villas», indique le dernier indice de BAM. D'un trimestre à l'autre, les prix des biens immobiliers résidentiels se sont également accrus de 2,4%, après 1,1% pour le trimestre précédent. Ces chiffres montrent que les résidences principales ont la cote alors que l'immobilier de luxe continue de perdre du terrain. Les nuances se font également au niveau régional. Par région, les tendances des prix ne sont pas uniformes. Des hausses importantes, en glissement annuel, ont été relevées dans les régions de Marrakech-Tensift-El Haouz, l'Oriental, Gharb-Charda-Beni Hssen et Tanger-Tétouan, alors que des baisses ont été observées dans les régions de Chaouia-Ouardigha, Fès-Boulmane, Meknès-Tafilalt et Rabat-Salé-Zemmour-Zaër. Les prix dans les autres régions n'ont pas connu de variations significatives. Le segment des appartements, véritable baromètre du secteur puisqu'il représente près de 90% des transactions, affiche une progression mitigée. D'un trimestre à l'autre, les prix des appartements ont progressé de 3,4% après une hausse de 0,7% le trimestre précédent. En glissement annuel, ils ont augmenté de 3,5% au lieu d'un recul de 0,5% au deuxième trimestre 2010, reflétant la hausse observée dans toutes les villes à l'exception d'El Jadida, de Marrakech, de Tanger et de Rabat où les prix ont reculé dans un marché marqué par un nombre limité de ventes. Le volume des ventes d'appartements s'est chiffré à 11.506 unités, en baisse de 17,3% en variation trimestrielle. Par région, les baisses les plus marquées ont été relevées dans les régions de Rabat-Salé-Zemmour-Zaër et de Fès-Boulmane alors que la hausse la plus importante a été observée au niveau de Tadla-Azilal. Malgré ce changement de tendance, le marché n'arrive pas encore à satisfaire les besoins de la demande, surtout pour le logement économique et le moyen standing. D'un autre côté, les annonces concernant l'existence de près d'un million de logements vacants restent à confirmer et la Fédération nationale des promoteurs immobiliers a rejeté en bloc ce chiffre. «Au Maroc, aucune étude n'a été réalisée sur les logements vacants, de sorte qu'aucune définition du logement vacant n'existe avec précision», explique-t-on à la Fédération. La FNPI pose même la question de la définition du logement vacant. Tout ceci conduit à un sérieux problème de définition sur lequel tous les intervenants devraient se pencher. «S'agirait-t-il d'un logement inhabité ou inoccupé ?», s'interroge-t-on à la FNPI. Si on tient compte de cette définition, des responsables de la Fédération ont estimé qu'on devrait exclure les logements de MRE, les logements appartenant à des étrangers ne résidant pas au Maroc à plein temps, toutes les résidences saisonnières ou secondaires, et les logements qui font l'objet d'un litige ou sont dans un état précaire. Dans ce cadre, la FNPI prône une étude pour délimiter le parc logement au Maroc et estimer avec exactitude le nombre d'unités vacantes. «Sans cette étude, il serait difficile d'avancer des chiffres qui induiraient les investisseurs en erreur et pourraient amener les pouvoirs publics à prendre des mesures inappropriées qui ne seraient pas en phase avec les réalités du terrain», explique-t-on à la FNPI. C. J. • Lutte contre le noir : 600 promoteurs visés Après le succès de la première phase de l'opération contre le noir, la FNPI va lancer une nouvelle campagne visant à mobiliser tous ses membres, soit 600 promoteurs et quelques milliers de projets. Pour ce faire, la Fédération va mener des tournées au niveau régional pour sensibiliser l'ensemble des promoteurs. Des rencontres régionales sont prévues en partenariat avec les associations régionales de la FNPI à partir du mois de janvier prochain et seront étalées sur l'année pour rencontrer les promoteurs et les sensibiliser davantage aux retombées socio-économiques de cette opération. La première phase a concerné 200 projets. La Fédération a démarré cette initiative depuis juin 2010. C'est une campagne de déclaration intégrale à 100% des prix de la transaction qui entre dans le cadre de la professionnalisation du secteur de l'immobilier au Maroc et le renforcement du climat de confiance avec les citoyens et les pouvoirs publics. Après une première phase étalée sur la période estivale, le premier bilan de l'opération s'annonce satisfaisant. L'appel de la FNPI a été accueilli favorablement par ses membres, notamment à Casablanca, Fès, Meknès, Tanger, Tétouan, Marrakech, Rabat, Salé et Agadir. Une enquête menée par la FNPI auprès de ses membres ayant participé à la première phase de cette campagne, a révélé que tous ont affiché leur satisfaction quant aux réactions des acquéreurs qui se sont réjouis de cette initiative. Les promoteurs, quant à eux, sont certains que cette dynamique aura un impact positif sur leurs transactions immobilières. La Fédération réitère donc son appel auprès de ses membres pour qu'ils continuent dans cette voie. Les banderoles réalisées à cet effet sont mises à la disposition des membres au siège de la Fédération.