La partie s'annonçait indécise et présageait être acharnée. Mais elle laissait prévoir qu'elle serait de très belle facture car tous les ingrédients y étaient réunis. Il y avait en face, avec Hicham Dmiî du KACM et Aziz El Amri du DHJ les meilleurs coachs de la Botola pro cette année. Pourtant, personne ne donnait cher du DHJ, du HUSA et du KACM. On attendait le champion sortant, les FAR, le WAC, le MAT (bien sûr), le MAS et, à un degré moindre, le FUS pour qu'ils se disputent les premiers rangs du tableau du championnat de la Botola. Mais contre toute attente, le Kawkab de Marrakech, le Hassania d'Agadir et le Difaâ d'El Jadida, qui a réussi en passant à décrocher, haut la main, la coupe du Trône édition 2013 le 18 novembre dernier, ont faussé toutes les prévisions et tous les pronostics.
Même les observateurs sportifs de certains médias, des consultants et des chroniqueurs sportifs n'ont pas encore digéré cet état. Si on évoque ces équipes, c'est le moment d'un résultat d'un match. Et puis, on les oublie très vite pour recommencer à parler de ces équipes qui n'arrivent pas à décoller à cause de leurs problèmes internes. Une injustice et un affront envers ces techniciens qui, malgré les moyens financiers et humains très limités, étonnent avec leurs poulains en dominant aisément le championnat. Ces coachs honorent le foot- ball national à tous les niveaux. Déclarations franches et honnêtes, abnégation dans leurs missions, meneurs d'hommes émérites et tout ce qui réjouit. Contrairement à d'autres qui trouvent tous les faux prétextes possibles pour justifier leurs échecs. Ces messieurs rigides dans leurs convictions et leurs analyses doivent croire en les changements de force. Même « petit » qu'on est, n'a- t- on pas le droit de devenir « grand » ? En France, par exemple, on ne regrette pas l'A.S Saint Etienne ou un O. Lyonnais ou O. de Marseille. Idem pour la Hollande et pour d'autres pays européens. Et puis, il faut se remémorer, qu'hormis les FAR de feu Guy Cluseau qui était une sélection, le spectacle foot était assuré, par ces équipes que surnommait Najib Salmi, le vétéran des journalistes francophones, « les équipes de province ». C'était durant la dernière moitié des années 60 et des années 70. Ces équipes étaient le Chabab de Mohammédia, le Raja Mellali, la R. de Settat, le Difaâ Jadidi, Sidi Kacem, le M.C d'Oujda, le KAC, le TAS (une banlieue) auxquelles il faut ajouter, bien sûr, les FAR et le MAS de feu Knayer. Et tenez- vous bien. C'est à cette époque que le Maroc avait eu son unique coupe africaine. Cherchons dans cette époque pour découvrir pourquoi notre foot- ball a, vraiment, régressé !
En tous les cas, le match, ayant opposé le DHJ et le HUSA, a tenu toutes ses promesses. Jeu de qualité, engagement, esprit sportif, fair- play et respect de l'adversaire. L'entame a été faite par Abdelhak Benchikha qui était allé embrasser Mustapha Madih et son banc de touche. Ce dernier rendit poliment la pareille. Les joueurs avaient suivi. Des gestes qui avaient décrispé l'atmosphère et avait éliminé la tension. Ce qui n'a pas manqué de se répercuter positivement sur l'aire du jeu et dans les tribunes où se trouvaient une soixantaine de supporters soussis. Les locaux débutèrent en trombe et acculèrent leurs adversaires à la prudence et à la défense. La précipitation et un Zakaria Hadraf, qui était dans un jour, sans les ont empêchés d'ouvrir le score. Durant le 2ème half, les Soussis tentèrent de montrer le bout du nez ; mais les Jdidis restèrent vigilants. L'entrée de la nouvelle coqueluche locale, Ayoub Nanah, rendit l'attaque des doukkalis plus percutante. La sortie de Zakaria Hadraf libéra les attaquants d'Abdelhak Benchikha qui devinrent plus menaçants. Le but du salut, signé Ahmed Chagou, arriva à la 71ème suite à un corner. La balle, déviée intelligemment par le capitaine Adel Sassa, a été reprise par le stoppeur jdidi. Les visiteurs réagirent illico. Toutefois, les locaux ont veillé au grain pour garder leurs bois vierges. Grâce à cette victoire, les Jdidis montent d'un cran et pointent désormais au 5è rang avec 30 unités alors que la Gazelle de Souss conserve sa 3è position avec à son actif 33 points, derrière le leader, le Moghreb Tétouan (36 pts) et le Kawkab Marrakech (35 pts). Signalons que le DHJ compte, encore, trois matchs retard qui lui ouvriraient de grandes perspectives de prendre les commandes du classement en cas de victoire contre ses adversaires.