Lancé pour la première fois sous la forme d'un partenariat public privé, le service d'assistance médical gratuit (SAMU) a mené 1.200 interventions, depuis son lancement le 1er novembre, au profit de 600.000 habitants ainsi que pour les personnes de passage dans la province.
Ce service gratuit nécessite la bagatelle somme de 66 MDH pour une durée de 3 années. Soit 22 MDH par an pour fonctionner. Les fonds sont assurés par la province d'El Jadida (1/3), par leministère de la Santé (1/3) et un autre par groupe OCP et JLEC. Ces sociétés privées ne bénéficient pas, cependant, d'un traitement de faveur ou d'un accès privilégié au service en raison de leur participation.
Une nouveauté au Maroc. Il est, tout d'abord, gratuit pour l'usager. « Le conseil médical par téléphone, l'intervention par ambulance de réanimation, les soins sur place et à bord sont entièrement gratuits » explique Mahmoud El Oudrhiri. Seul l'appel non surtaxé au 22 22, dont le coût varie en fonction de l'opérateur, n'est pas gratuit. Les soins dispensés par l'hôpital ne sont pas non plus pris en charge par Isaaf El Jadida. Ensuite, il a été mis sur pied grâce à un partenariat public privé pour SAMU. La législation le permet depuis 2013. Sur ce créneau, encore peu d'opérateurs sont en mesure de se lancer.
Un réseau opérationnel, jour et nuit, 7 jours sur 7 Isaaf a mis en place, pour réussir sa tâche humanitaire, une plate-forme téléphonique de régulation composée d'assistants de régulation médicale. Les médecins, en charge, évaluent le degré d'urgence et de gravité de la situation et graduent la réponse du simple conseil par téléphone à l'envoi d'une ambulance et l'acheminement vers le bon établissement de soins. Un réseau de 5 bases, où sont stationnées les équipes médicales, composées de 20 médecins, 28 infirmiers, 21 ambulanciers et de 5 véhicules, a été mis en place à El Jadida, Bir Jdid, Ouled Frej, Sidi Smaïl et Ouled Ghanem. Au total, 69 personnes travaillent pour le service qui est opérationnel 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24.
Un bilan positif Au bout de 4 mois de fonctionnement, 1.200 sorties ont eu lieu, avec un temps d'intervention de 30 minutes en moyenne. C'est encore peu car les usagers ne connaissent pas bien le service et son caractère gratuit. Pour dimensionner les moyens, Isaaf s'est basé sur les chiffres correspondants aux premières années suivant le lancement d'un service similaire à l'étranger. A terme, le nombre d'appels et d'interventions va s'accroître fortement, estiment les responsables d'Isaaf.
Une expérience à multiplier L'expérience d'El Jadida a valeur de test pour Isaaf, le premier opérateur à lancer ce service en PPP, mais aussi par les pouvoirs publics. Même s'il est encore trop tôt pour donner des précisions sur le rendement de l'activité, Isaaf estime toutefois qu'elle ne fera jamais de marges importantes sur ce créneau. Selon la direction, l'expérience est bienentendu duplicable, à condition que plusieurs pré-requis soient réunis : la volonté des pouvoirs publics, le financement y compris via le privé et des infrastructures hospitalières de bon niveau où les patients peuvent être pris en charge.