Après la pluie c'est le beau temps, dit l'adage. Cette assertion ne semble pas faire l'unanimité à Sidi Bouzid. Voilà un centre réputée pour sa plage qui présente aujourd'hui une véritable laideur du fait de sa voirie. À Sidi Bouzid, circuler dans les rues après une pluie n'a vraiment rien d'une partie de plaisir. Nombreux sont les usagers qui l'ont appris à leurs dépens avec la pluie qui s'est abattue sur Sidi Bouzid, ces derniers jours. Tandis que certains résidents ont décidé de se tapir chez eux pour éviter tout désagrément, ceux d'entre eux qui ont osé pointer le nez dehors ont dû se soumettre à l'épreuve des eaux. Car il faut surtout apprendre à ...naviguer entre les flaques d'eau qui jonchent le sol. Et pour ça, il fallait apprendre à marcher tel ...un chat sur un toit de paille ! En plus du fait qu'il faut s'exercer à marcher sur la pointe des pieds, il faut aussi redoubler de vigilance pour voir où mettre le pied, chercher à viser les parties un peu sèches ou moins boueuses de la route, en sautant d'un point à un autre. Un véritable spectacle de patinage artistique dans la fange, qui prend souvent des tournures périlleuses, avec des glissades, des pas de géant, des sauts de lapin, de la valse, puis des chutes en demi-flip. Le calvaire des piétons est pire que celui enduré par les conducteurs de véhicules. D'ailleurs, à certains égards, ces derniers y contribuent beaucoup. En effet, pour les piétons qui redoutent de se voir aspergés d'eaux boueuses, il faut savoir détaler à toutes jambes à chaque fois qu'une voiture ou une moto déboule pendant que vous traversez une flaque d'eau. Ces flaques d'eau se retrouvent partout. Des quartiers entiers sont difficiles d'accès. Les crevasses et les nids de poules se partagent avec parité les différentes voies d'accès à tous les coins de ce centre balnéaire. Ça, c'est pour le centre balnéaire Sidi Bouzid... Que dire du cas des habitants des quartiers périphériques ou les douars où la situation est encore plus critique? Là, il faut savoir contourner les ''lacs'' ou se résoudre à papoter dans la boue. Les voies sont quasiment impraticables, la situation est intenable. Car si les automobilistes avaient rencontré mille et un désagréments pour circuler dans de véritables marées d'eaux pluviales, à Sidi Bouzid, les habitants des douars Ouled El Ghadbane, El Bahhara, Lamnadla et autres ont passé des nuits blanches, craignant l'effondrement d'un mur ou d'un toit de leurs masures. Et après la fin des précipitations, les habitants de Sidi Bouzid avaient découvert les "stigmates" de ces précipitations: affaissement de certaines chaussées, de véritables mares d'eau constituées dans les cités d'habitation et autres principaux carrefours de Sidi Bouzid. Le problème du réseau d'assainissement liquide expliquerait la stagnation des eaux dans ce centre. "Quand est-ce que la commune, qui est l'une des plus riches communes du Maroc, va-t-elle agir pour enrayer tous ces points noirs", indique un automobiliste qui a estimé que la situation s'aggrave de plus en plus que d'habitude.
Et pourtant, dans le cadre de sa mission d'assainissement liquide, la Régie autonome de distribution d'eau et d'électricité d'El Jadida (RADEEJ) a inscrit la collecte des eaux et la dépollution parmi ses priorités dans les communes de Sidi Bouzid et Moulay Abdellah. Les actions de la Régie dans ce cadre concernent principalement l'élimination des points noirs liés aux dysfonctionnements hydrauliques et aux insuffisances des réseaux, l'augmentation de la capacité d'évacuation des collecteurs, l'extension des réseaux aux zones non assainies, l'interception des rejets et la création de station d'épuration dans différents centres.Et ce, après avoir procédé au diagnostic des problèmes existants à Sidi Bouzid et Moulay Abdellah. Ainsi, pour pallier tous ces problèmes, la RADEEJ a mis sur pied un important programme d'actions réparti sur plusieurs années (2010-2020). Programme qui nécessite un investissement d'un montant de 155 millions de DH et sera réalisé en deux phases. La première phase devrait s'étaler de 2010 à 2012 et coûterait 70 millions de DH. Elle concerne la réalisation d'un réseau de collecte (primaire, secondaire et tertiaire) pour l'ensemble des sites urbanisés ou en cours d'urbanisation et d'une station de pompage des eaux usées du centre de Sidi Bouzid refoulant vers la station de prétraitement d'El Jadida. Quant à la deuxième phase, elle va s'étendre de 2013 à 2020 et nécessitera un investissement de 85 millions de DH. Au cours de cette phase, il sera procédé à l'extension des réseaux de collecte pour les centres Moulay Abdellah, Ouled El Ghadbane et Sidi Bouzid et à la construction d'une deuxième station de pompage dans ce dernier centre. Il est également prévu la construction de deux stations de pompage et conduites de refoulement des centres de Moulay Abdellah et Ouled Ghadbane et d'une station d'épuration des eaux usées de ces deux centres. Or, même après l'achèvement de la première phase du programme d'assainissement liquide à Sidi Bouzid, les problèmes persistent encore et s'aggravent de plus en plus. Cette situation fait dire à certains habitants que Sidi Bouzid n'a pas de commune. « Nous nous demandons ce que font les autorités du centre, le président du conseil communal et les élus face au calvaire que nous vivons du fait de la dégradation des rues et du problème de la voirie », se plaint un habitant de Sidi Bouzid.