La récente décision de la FIFA, invalidant l'élection du président de la Fédération royale marocaine de football (FRMF), a résonné comme un coup de tonnerre pour le nouveau bureau présidé par Fawzi Laqjaâ, ainsi que pour le ministère de la Jeunesse et des Sports. Nombreux sont ceux qui ont été choqués, estomaqués par cette décision, sachant que la position de la FIFA était prévisible et attendue, et que la presse n'avait cessé, avant la tenue de l'AG, de tirer la sonnette d'alarme et de prévenir les intéressés que la FIFA pourrait ne pas reconnaitre l'élection. Qui est donc le responsable de cet affrontement entre la FIFA et le Maroc, une première dans l'histoire du football de notre pays ? Qui doit donc en endosser la responsabilité et en assumer les conséquences? Avant de développer, convenons que la FIFA est comme une chasse gardée, une citadelle de Joseph Blatter et de ses amis ; l'homme refuse toute contestation de quiconque, et si une Fédération ou quelqu'un d'autre décide d'entrer en confrontation avec lui, la FIFA a tous les atouts en mains pour l'amener à résipiscence. Mais il faut dire aussi que de par le vaste monde, elles sont plusieurs fédérations à ne pas tenir leur AG à temps, et que beaucoup sont dirigées de façon dictatoriale sans que la FIFA n'éprouve le besoin de réagir. Et même pour le cas de la FRMF, lorsqu'elle s'était offerte à Ali Fassi Fihri lors d'une AG non réglementaire, la FIFA n'avait rien dit, au prétexte que personne ne l'avait saisie en lui adressant une plainte.
Aujourd'hui, les choses sont différentes… En effet, la FIFA s'était impliquée dans cette AG, et avait adressé plusieurs courriers à la Fédération de Fassi Fihri, demandant le reporte de l'AG à après le Mondial des Clubs qui doit se tenir au Maroc, et afin de se donner le temps de mettre en conformité les statuts de la FRMF avec ceux de la FIFA. Mais la fédération marocaine, qui savait pourtant bien que Blatter n'allait pas laisser passer les choses en cas de non obtempération des Marocains, avait choisi de ne pas répondre à ces courriers et de ne pas leur accorder l'importance requise. Pire, s'exprimant lors de l'AG, Ali Fassi Fihri avait rassuré son auditoire en lui affirmant que la lettre de la FIFA ne devait pas l'inquiéter, que le report de l'AG n'était pas impératif mais indicatif, une simple suggestion. Et la décision de la FIFA est tombée… Ali Fassi Fihri est grandement responsable de l'attitude de la FIFA car bien que conscient des enjeux et de la menace, il avait préféré poursuivre les travaux de l'assemblée, comme s'il souhaitait que la décision prise le soit effectivement. Mais l'ancien président avait tenu à organiser son AG afin que l'on ne l'accuse pas d'avoir tiré profit de la recommandation de la FIFA pour reporter encore la date de l'assemblée élective et aussi pour profiter de la tenue effective de cette dernière pour faire passer ses rapports moral et financier. Que Fassi Fihri explique qu'il n'avait pas répondu à la lettre de la FIFA parce que son téléphone n'est pas équipé de la technologie MMS est le comble de l'absurde et de l'absurdité ; que l'homme dise que la suggestion de la FIFA n'était pas impérative revient à se moquer du monde. Et c'est donc pour cela qu'il est le premier responsable de ce qui est arrivé car il avait refusé d'adresser une copie de ses nouveaux statuts à l'instance internationale, ce qui constitue un véritable « crime » commis contre le football marocain et une insistance à faire du « n'importe quoi». Ali Fassi Fihri partage sa responsabilité avec le ministère de tutelle car c'est ce dernier qui a élaboré les statuts et qui a fait la sourde oreille à tous les avertissements disant que la FIFA pouvait refuser ces statuts. Mais le plus grand perdant est le football marocain qui est entré désormais dans une impasse particulièrement obscure.