Les professionnels du tourisme d'El Jadida sont très satisfaits de la saison estivale. «La saison a été bien courte puisqu'elle n'a en fait pas dépassé les 20 jours, mais elle a été excellente», souligne Hamid Bella, propriétaire d'un établissement hôtelier à la station balnéaire Sidi Bouzid et membre du CRT Doukkala-Abda. L'activité touristique a considérablement ralenti durant le mois du Ramadan pour reprendre de plus belle dès la fin des périodes du jeûne. De ce fait, El Jadida reste une destination très appréciée par les touristes nationaux. La saison très animée a connu l'organisation du festival de musique Al Jawhara et du moussem Moulay Abdellah avec plus de 1.800 cavaliers pour sa fantasia, ou encore du rallye international des voitures. Tous les hôtels, toutes catégories confondues, et même les locations chez l'habitant affichaient complet. L'activité a été ainsi très bénéfique aux opérateurs et aux habitants désirant arrondir leur fin de mois pour se préparer à la rentrée solaire. Toutefois, il faut souligner que pour les opérateurs, il apparaît clairement que la capacité d'accueil demeure insuffisante à El Jadida, et qu'il faudrait remédier à la situation pour attirer plus d'investisseurs dans le secteur touristique. Le manque d'infrastructures adaptées destinées aux familles se fait notamment sentir. En effet, 95% des visiteurs de cette région sont des touristes nationaux de tout le Maroc et essentiellement de Marrakech, Béni Mellal, Casablanca, Rabat et Fès. Selon les estimations des professionnels du secteur, El Jadida aurait accueilli plus de 2 millions de visiteurs durant cette courte période. De l'avis des opérateurs, la sécurité a été efficace cette année. Les éléments de la police et de la gendarmerie ont été particulièrement présents et la saison estivale s'est déroulée sans incidents majeurs, malgré le nombre impressionnant de visiteurs. «Il faudrait cependant penser à réhabiliter et à renforcer les infrastructures de base, notamment les routes et les parkings», note Bella. Infrastructures à renforcer Des visiteurs n'ayant pas trouvé de logements à El Jadida et à Azemmour ont migré vers d'autres villages sur la route de la station balnéaire de Oualidia, ce qui implique que le projet touristique de la plage Sidi Abed, à une trentaine de km au sud d'El Jadida, contribuera fortement, dans le cadre du plan Biladi, à répondre à la demande. Le projet a pris du retard à cause de problèmes juridiques. Selon les autorités locales, la situation a été assainie et le projet confié à CMKD pourra ainsi être réalisé. Pour le ministère du tourisme, la station touristique du programme Biladi de la province est adaptée aux nationaux. En effet, la réalisation de cette station, d'un coût estimé à 331 MDH, pourra offrir une capacité additionnelle de 4.400 lits, prévue pour la période 2013-2015. Néanmoins, cela demeure encore insuffisant. La région regorge encore d'énormes potentialités et il faudrait penser à mettre à niveau d'autres plages moins connues, mais qui n'en demeurent pas moins prisées et très attrayantes, comme celles de Sidi Moussa ou encore d'Harchane. «Il faudrait assister dans ce sens les initiatives dans ce domaine et surtout accélérer les procédures de réalisation afin de ne pas rebuter les promoteurs». Cela étant, les opérateurs touristiques d'El Jadida pensent de plus en plus à la création d'un CPT (Conseil provincial du tourisme) avec l'assistance des élus locaux pour une meilleure gestion des affaires de la province. Une initiative à encourager en attendant la mise en place de la feuille de route touristique de la région Doukkala-Abda avec ses 4 provinces (El Jadida, Safi, Sidi Bennour et Youssoufia). Sur ce point, il faut rappeler que le contrat préconise d'investir dans des programmes de valorisation du littoral et de mise à niveau globale de l'environnement urbain. Selon le plan, pour concrétiser son ambition et son positionnement touristiques, la région de Doukkala-Abda devra accroître sa capacité de 7.182 lits additionnels dans l'objectif d'accueillir près de 736.000 touristes à l'horizon 2020, permettant de multiplier les recettes touristiques annuelles. À cet effet, un programme de 59 projets touristiques a été arrêté par les parties prenantes. Ce portefeuille se compose de 4 projets structurants et de 55 projets complémentaires afin d'enrichir l'offre touristique régionale. Selon les projections, la concrétisation des 59 projets arrêtés dans le cadre de ce CPR nécessitera une enveloppe globale de l'ordre de 7, 34 MMDH, dont 84% seront portés par le secteur privé. La satisfaction des besoins en ressources humaines dans la région, estimés à environ 2.773 emplois à l'horizon 2020, est également programmée dans le cadre du contrat-programme régional, avec un système de formations adaptées. Les projets structurants répartis sur 4 volets visent le développement d'une offre d'animation variée et complémentaire aux infrastructures touristiques existantes. Ce programme se traduit par le projet de création d'un centre équestre à El Haouzia, province d'El Jadida. Ce projet consiste en le développement, sur un site intégré, d'une écurie, d'un hippodrome, d'une académie du cheval, d'un centre de recherche en élevage et d'un dôme pour l'organisation régulière de spectacles et d'animations. Le développement du projet s'étalera sur la période 2015-2016. Le deuxième projet concerne le programme «Azur 2020». Selon le CPR, la deuxième phase de la station touristique de Mazagan constitue un projet structurant pour la région. L'objectif est ainsi de mettre en place deux nouveaux hôtels, d'une capacité totale de 1.600 lits et 100 unités résidentielles, représentant une capacité de 600 lits additionnels. La phase suivante vise la construction d'un hôtel 5* (d'une capacité de 1.100 lits), de 396 unités résidentielles d'une capacité de 2.376 lits et d'un nouveau parcours de golf de 18 trous. Ce projet, prévu pour la période 2014-2020, nécessitera un investissement total estimé à 2 MMDH. Enfin, un programme écologique vise la préservation des plages et des embouchures d'Oum Errabiaa et de Sidi Sari, à travers la désignation de leurs localisations respectives dans les documents d'urbanisme en tant que zones à protéger. Par ailleurs et afin de compléter l'offre touristique de la région, 55 projets complémentaires s'ajouteront aux projets structurants. Ils seront développés dans le cadre des programmes «animations, sports et loisirs», «éco/développement durable», «niches à forte valeur ajoutée», «patrimoine et héritage», ainsi qu'à travers d'autres projets ayant trait à l'environnement touristique...