Les rejets des eaux usées de la ville d'Azemmour se poursuivent encore aujourd'hui à l'embouchure de la rivière Oum Errabiaa, ce qui fragilise chaque jour un peu plus son système écologique pourtant très fragile. De précédentes études sur l'environnement de la zone ont démontré que la situation est préoccupante. D'autant plus que cette zone se trouve non loin de la zone de baignade de la station touristique Mazagan. Pourtant, un budget de l'ordre de 40 MDH est débloqué par la Radeej (Régie autonome de l'eau et d'électricité d'El Jadida) pour le projet d'une station d'épuration des eaux usées. Ce projet a été finalisé pour la mise à niveau urbaine du réseau de l'assainissement liquide de la ville, mais il est bloqué par le département des eaux et forêts. «Les berges de la rivière Oum Errabia sont protégées et les constructions sont strictement interdites», est-il dévoilé par le responsable des eaux et forêts d'El Jadida. La Radeej a déjà entamé des travaux pour mettre à niveau le réseau d'assainissement liquide de la ville et permettre aussi d'augmenter les raccordements dans différents quartiers. «L'objectif est d'atteindre une couverture à hauteur de 90% l'année prochaine», nous dévoile Zakaria Semlali, président du Conseil municipal d'Azemmour. Toutefois, la principale préoccupation du président et des élus est de mettre en place la station de traitement de la ville. «Tous les rejets s'effectuent actuellement dans la rivière Oum Errabia, rendant chaque jour les eaux de la rivière de plus en plus insalubres», est-il commenté. Après des études, la Radeej en charge du projet a délimité le site de la station comme prôné par le SDAU et le budget est actuellement disponible. Néanmoins, le département des eaux et forêts refuse toujours de céder le terrain à la ville pour entamer les travaux. «Il faut trouver d'autres terrains pour installer la station d'épuration, c'est la seule solution», est-il déclaré auprès des eaux et forêts. La situation semble donc insoluble et pour trouver d'autres terrains, il faudrait investir dans d'autres études et revoir les directives du SDAU. Le parachèvement des canalisations des eaux usées entre dans le cadre d'un vaste programme de mise à niveau urbaine de la ville d'Azemmour où d'autres réalisations sont par ailleurs très avancées. Il s'agit de projets qui concernent les infrastructures au niveau des routes, de la voirie, mais également des équipements culturels et sportifs. Ces différents travaux de restructuration de la ville sont estimés à quelque 160 MDH, avec des projets élaborés sur une période de 5 années. Ce plan quinquennal est concocté avec le ministère de l'Intérieur, la Radeej, la municipalité et l'INDH. Pour se constituer des fonds, la commune d'Azemmour a cédé un terrain qui est propriété de l'administration. Le souk hebdomadaire qui se tenait chaque mardi sur ce terrain a été éloigné du centre-ville. «Ce souk était plutôt un frein pour les activités commerciales de la ville et était un souci majeur en matière d'hygiène de par les rejets de ses déchets», précise le président. Les premiers travaux prioritaires concernent le revêtement des routes, la voirie et évidemment le réseau d'assainissement liquide. Pour sa part, le promoteur acquéreur du terrain du souk hebdomadaire a entamé les constructions de logements sociaux avec des équipements modernes. Il a de plus promis de construire à sa charge une salle de sport qui deviendra propriété de la ville. Ce projet immobilier permettra de résorber une partie du déficit des logements sociaux, qui bénéficieront à près de 2.000 familles.