Comment et par quel accord tacite, une telle taxe a pu voir le jour au marché de gros d'El Jadida ? Comment peut-on créer des taxes de toutes pièces et en totale violation de toutes les lois en vigueur, sans que personne ne réagisse ? Par quels chemins sinueux ou procédures abracadabrantes, a-t-on traficoté puis imposé ces taxes aux marchands de légumes, et par ricochet, aux dindons de cette farce (les citoyens), sans que personne ne daigne remettre toutes ces brebis galeuses à leurs places ? Pour être mandataire au marché de gros, il faut bénéficier d'un agreement qui donne droit au prélèvement de 2% sur chaque transaction commerciale se passant entre fellahs et marchands, dans le périmètre alloué. Le marché de gros d'El Jadida en compte dix mandataires actuellement, et cela rapporte, bon an mal an, plusieurs dizaines de millions de centimes, à chacun d'entre eux. Ces derniers sont tenus de mettre à la disposition des fellahs et autres marchands, de bonnes conditions de travail : fiches de pesées, carnets de factures, gardiennage de nuit et de jour, électricité… Jusque là, tout est clair comme l'eau de roche. Sauf qu'au lieu de respecter scrupuleusement le cahier des charges, ces derniers ont non seulement trouvé moyen de se faire payer leur électricité par la commune, mais aussi d'imposer aux marchands une taxe de 0,20 centimes la pesée. Une « taxe » par le biais de laquelle, ils se permettent d'éviter le payement d'une paperasse, qu'ils sont pourtant censés « honorer ». Devant le fait accompli, le marchand ne trouve d'autres alternatives pour amortir cette charge, que de la répercuter sur le prix de vente, et donc sur …le consommateur. De cette façon et aussi incroyable que cela puisse paraitre, chaque kilogramme de légumes acheté aujourd'hui à El Jadida, se trouve lesté (frauduleusement), d'environ 0,50 centimes. Or, comme personne ne les avait jamais rappelés par le passé à l'ordre : que ce soit, au sujet de leurs absences répétées au marché de gros, bien qu' ils aient un rôle essentiel et quotidien à jouer ; de l' électricité qu'ils devaient payer et dont ils ont réussi à se débarrasser « au profit » du contribuable (on se croirait assister à un jeu de « Ghamal »), les voilà, cette fois-ci qui poussent le bouchon encore plus loin, en « inventant », une taxe. Hallucinant ! Il se trouve que notre but initial aujourd'hui, n'est pas de critiquer ce système d'agreement qui ne fait que favoriser X par apport à Y au sein d'une société de droit et où tous les citoyens sont censés se trouver sur un même pied d'égalité. Mais force est de constater que c'est à chaque fois X qui en est le bénéficiaire au dépend de Y, sans qu'on puisse toujours justifier, les circonstances réelles ou les sacrifices de X en faveur de ce pays…pour mériter pareils égards, pour ne pas dire rafler le gros lot. Il y a assez d'enfants dans la rue, de veuves dans la précarité, de démunis qui bataillent pour leur survie, d'institutions comme Dar Attalib, Dar Al Moussinnines…qui ne joignent les deux bouts que grâce aux dons salvateurs de quelques mécènes… Alors si ces « nantis » ont encore le courage et le cran, de « Créer » et imposer des taxes qui se traduisent au final, par une augmentation des prix et une baisse du pouvoir d'achat des citoyens, alors… Espérons que les composantes politiques de cette ville et à leur tête, le conseil communal Présidé par M.Abdelhakim SOUJDA et le gouverneur M.Mouâd JAMIÏ, sauront prendre les mesures adéquates et mettre fin à cet outre passement de la loi.