Renault mise sur la côte tangéroise pour élargir ses capacités de production. Le leader français de l'automobile inaugure jeudi son usine destiné au développement de sa gamme low cost. C'est la première inauguration du groupe depuis 1998 au Brésil. Un projet lancé depuis 2007 dont le gouvernement a œuvré pour sa réalisation.Le site industriel de Renault à Tanger La nouvelle usine de Renault sera officiellement mise en service jeudi prochain. Il s'agit d'un « site industriel à la fois zéro carbone et zéro rejet liquide industriel, relève-t-on sur le site du constructeur français. Consacrée à la fabrication de véhicules low cost, l'usine jouit d'un bon emplacement qui permettra au groupe français de fournir au mieux ses points de vente à travers le monde, notamment en Europe. Elle est située à 30 kilomètres du port de Tanger Med et à quelques centaines de mètres de l'Espagne. C'est la première inauguration d'usine de Renault depuis celle de Curitiba au Brésil en 1998. S'étalant sur 300 hectares, cette usine est le résultat d'un investissement d'1 milliard d'euros consenti par le groupe, bien sûr soutenu par des partenaires. L'usine présente une capacité de production annuelle de 170 000 véhicules. Une capacité que le groupe français compte doubler d'ici 2013 afin d'obtenir une production annuelle de 400 000 unités. Un monospace de cinq à sept places baptisé « Logfy » sera le tout premier modèle conçu sur le site industriel de Tanger. Il sera commercialisé à partir de 10 000 euros, soit deux fois moins cher que la Scenic, sous la marque Dacia en Europe et dans le pourtour méditerranéen, et ailleurs, sous la marque Renault, rapporte Le Figaro. Pour le Régis Locufier, secrétaire général adjoint de la CFE-CGC de l'usine, « les consommateurs s'orientent davantage vers des modèles low-cost». Ce qui justifierait le choix du constructeur. L'évènement a le mérite de recevoir non seulement le PDG du groupe Renault, Carlos Ghosn, mais aussi le roi Mohammed VI. En effet, le projet lancé en 2007, a été très bien accueilli par les autorités marocaines qui le considèrent comme un facilitateur de développement de l'industrie automobile jusqu'alors restée insignifiant avec une seule usine, celle de Somaca à Casablanca. Par ailleurs, le nouveau site de Renault permettra le recrutement de 6 000 personnes dont 2 300 ont déjà été embauchées, ainsi que 30 000 emplois dans le domaine de l'équipement. Pour démontrer son approbation pour ce projet, le gouvernement marocain a financé, à hauteur de 8 millions d'euros un centre de formation dédié au personnel de Renault. Après le retrait de Nissan dans le programme de réalisation du projet, l'Etat a pris le relais en versant, au groupe français, une prime d'investissement de 60 millions d'euros, via la Caisse de dépôt et de gestion (CDG). Il a également construit une autoroute et une voie de chemin de fer reliant directement l'usine au port de Tanger Med, à une trentaine de kilomètres vers l'est, et à la zone franche, à l'ouest, où sont situés les fournisseurs. De plus, Renault jouit d'une exonération des impôts sur les bénéfices et des taxes sur les exportations pendant cinq ans. Selon le secretaire exécutif dr Renault Maroc, Mokhtar Homman, le constructeur français a tout de même, malgré les bonnes prédispositions du gouvernement marocain et l'avantage de la position du site, le défi de faire du Maroc un pays qui inspire confiance en matière de construction automobile.