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Management des priorités
Publié dans EcoActu le 03 - 11 - 2021


I. INTRODUCTION (LE MAL INCOMPRIS)
Face à des gens qui vous disent, je suis stressé, je déprime, je ne m'en sors plus, je gère très mal mon temps, je n'ai pas de chance, tout est contre moi, je ne vois plus le bout du tunnel, je ne sais pas ce que je veux, je me sens vidé, je n'y arrive plus, je vais mal, je suis incompris. Ou encore, je ne comprends plus rien, j'ai envie de m'enfuir, j'ai besoin d'être seul, je n'ai plus envie de vivre. Et le désappris, je vais mal mais je ne sais pas d'où ça vient.
* La première chose qui doit nous venir à l'esprit c'est la perception du mal chez l'individu. Comment pouvons-nous savoir si nous souffrons de stress, de dépression, de rumination, d'angoisse, d'anxiété ou d'émotions difficiles?
* Souvent le mal provient d'une envie, d'un besoin, d'un désir, d'une convoitise, d'un souhait, ou parfois d'un simple caprice. Alors comment distinguer entre ces ingrédients?
* Nous avons aussi des facteurs de nuisance qui sont mal gérés comme nos préjugés ?
Sans oublier ces questions qui peuvent nous rendre la vie meilleure comme :
* Comment percevons-nous la chance et le destin ?
* Avec quels indicateurs travaillons-nous ?
* Comment apprendre à mieux nous connaître ?
* Comment gérer notre temps et nos priorités ?
* Comment vivre dans un environnement au rythme effréné, avec des données multiples, des contraintes dynamiques et des exigences perpétuelles ?
La majorité des maux ressentis ou vécus sont causés par des écarts entre:
* Ce que nous sommes et ce que nous pensons être ;
* Ce que nous vivons et ce que nous pensons vivre ;
* Ce que nous voyons et ce que nous pensons voir ;
* Ce qui nous arrive et ce que nous pensons qu'il pourrait nous arriver.
En résumé les écarts se situent entre des vérités présumées et des réalités cachées. L'anxiété gênante, c'est lorsque nous avons peur sans savoir exactement de quoi. Alors comment y faire face ?
Dans cet article, nous allons essayer de répondre à certaines de ces questions, en soulevant des points importants et en référant à des articles scientifiques. Nous allons essayer aussi de découvrir les caractéristiques d'un être humain, d'apprendre les normes de l'humanité et de comprendre les tendances et sensations des humains.
Pour rassurer, il est bon de savoir que des difficultés rencontrées peuvent se transformer en opportunités ; en période de crise, c'est la survie qui est recherchée ; pour y arriver il est conseillé de s'entourer de bonnes pratiques, de vrais amis, de la famille et multiplier les divertissements de manière intelligente.
Pour commencer, il est préconisé d'essayer de distinguer entre les maux pour mieux utiliser les remèdes. Il est nécessaire également de savoir distinguer entre les 3 environnements qui impactent notre vie : l'environnement professionnel, l'environnement personnel et l'environnement spirituel. Ensuite, apprendre à classer les cinq niveaux des priorités ; Fondamental, Nécessaire, Utile, Sans effet et Futile ou de trop (figure1).
Niveau/environnement . Professionnel . Personnel . Spirituel
Fondamental PR3 PE3 S3
Nécessaire PR2 PE2 S2
Utile PR1 PE1 S1
Sans effet PR0 PE0 S0
Futile PR-1 PE-1 S-1
SOMME 30 à 35 % 30 à 35 % 30 à 35 %
Figure 1: Niveau des priorités
Ce tableau nous donne une idée claire sur le management des priorités. Pour réussir, nous devons apprendre à :
1. Classer chaque tache ou action dans la case correspondante ;
2. Commencer avec les taches actions selon leur niveau ;
3. Mesurer les taches et actions effectuées durant chaque période choisie (cela peut être fait tous les jours ou tous les week-ends, en fonction de notre activité et de nos engagements) ;
4. Equilibrer entre les trois environnements en essayant d'avoir des pourcentages entre 30 et 35% pour chacun d'eux ;
5. Mettre en place un plan d'action systématique après chaque évaluation si un déséquilibre est constaté.
Ces pratiques, bien qu'elles paraissent difficiles, deviendraient aisées après une application stricte durant 40 jours ou 6 semaines. Les personnes qui réussiront à suivre ce régime auront une nouvelle perception de leur vie, leur permettant d'aller de l'avant et de mieux apprécier la valeur du temps.
II. MANAGEMENT DES PRIORITES
Chaque tache ou action aurait sa valeur sur notre vie, nos objectifs ou notre efficacité. Les trois premières lignes, (Fondamental, nécessaire et Utile) la valeur ajoutée est observable.
* Fondamental : signifie que sans cette action une discontinuité est à prévoir, donc les taches et actions fondamentales ne peuvent en aucun cas être reportées ou annulées, sinon un mal surviendra systématiquement.
* Nécessaire : signifie que sans cette action, il y aurait un effort supplémentaire à faire pour atténuer l'impact, ce qui peut aussi à moyen terme causer un mal.
* Utile : signifie que cette action doit être programmée si le temps le permet, sinon elle peut être reportée.
Viennent ensuite les actions ou tâches sans effet ou utilité, qui généralement sont faites pour satisfaire les autres, ces actions posent problème lorsqu'elles sont faites au détriment d'autres actions qui ont une valeur ajoutée, autrement dit ces tâches et actions peuvent être programmées si le temps le permet. Mais il est nécessaire de connaître à l'avance l'impact de ces tâches et actions et surtout mesurer leur niveau de fatigue et de nuisance qui peut conduire au stress.
Il est également nécessaire de comprendre le niveau de gravité de ces actions et tâches, sont-elles insupportables, très graves, graves ou seulement gênantes ou contraignantes. Ceci dit, il est aussi nécessaire que l'individu sache distinguer entre les états nuisibles et les niveaux de gravite des taches et actions. Cette distinction contribue efficacement à supprimer des significations dramatiques (Le Gall, A. 2001)[1]. Toutes ces distinctions permettront d'avoir un équilibre de notre propre management, et permettront des analyses susceptibles de mettre en évidence ce qui entrave la priorisation de cet état ennuyeux au psychique et au physique.
II.1 Environnement professionnel
L'environnement professionnel ne peut être exploré sans tenir compte de la diversité de tous les contextes (social, économique et politique). Les auteurs (Hernandez, et al., 2021)[2] supposent que le rapport subjectif au travail, les rapports sociaux et l'organisation du travail, sont orientés par des processus sociohistoriques qui sont en mesure de mettre en perspective la vocation anthropologique du travail. Le travail d'aujourd'hui comme d'hier subit des imprécisions et des altercations émanant de ses natures qui varient selon l'évolution et les exigences nationales et internationales. Même si le travail est une source de vie, d'émancipation et de culture, il restera aussi souvent un vecteur d'exploitation et d'usure. Souvent dans cet environnement nous confondons devoir et responsabilité par conséquent nous sommes soumis à des pressions inutiles.
II.2 Environnement spirituel
Cet environnement est défini de plusieurs façons, mais les auteurs le désignent comme un environnement mystérieux, invisible, placé à l'opposé de l'environnement physique. Nous sommes parfois perdus dans l'environnement physique à cause de ses maux de ses inquiétudes, qui nous stressent. L'environnement spirituel est réel, magnifique et paisible pour nos âmes, en le découvrant il nous permettrait de ressentir sans utiliser nos cinq sens et surtout de hisser notre but dans cette vie[3]. Contrairement à l'environnement physique qui est vécu avec le corps, l'environnement spirituel est vécu avec l'esprit. Ce dernier qui mérite autant de soins, d'attention et de protection que notre corps.
II.3 Environnement personnel
Tout environnement qui n'est pas professionnel ou spirituel est considéré comme personnel. Cet environnement est souvent négligé lorsque le professionnel domine surtout pour des jeunes qui sont parfois motivés à monter tous leur savoir-faire au détriment de leur équilibre. Cette négligence pousse souvent ces personnes à oublier le temps et à s'oublier avec le temps, cette omission agit négativement sur leur vie et crée un déséquilibre qui oriente vers le stress et parfois même la dépression.
III. Notions, définition et perceptions
III.1 Notions de moi-corps, de l'image du corps et de self
Avant de parler de la perception des maux et leur environnement d'origine. Essayons de comprendre l'être humain à travers la description du moi-corps, de l'image du corps et du self. Dans ses articles, Freud[4] désigne le premier moi comme un moi-corps, duquel il dérive, Le moi-réalité, ceci montre, au sein de la théorie psychanalytique, la place centrale du principe de plaisir-déplaisir. L'auteur montre également que le résultat de toute représentation mentale a été avec une source de satisfactions, cette représentation du moi est l'une des activités du moi parmi bien d'autres, ces activités peuvent être soit inconscientes (mécanismes de défense du moi lorsque le sujet n'en a pas encore pris conscience), soit préconscientes ou conscientes (perception, mémoire).
L'image du corps fait partie de ces liens qui permettent le passage progressif du moi-corps au self. L'image du corps, inventé en 1968 par P. Schildler[5], désigne selon l'auteur une représentation à la fois consciente et inconsciente du corps, l'expression va donc au-delà d'une connaissance physiologique, et renvoie également au concept de libido et à la signification sociale du corps.
Golse[6] illustre le double ancrage corporel et relationnel des processus de subjectivation, en montrant que l'auto construction du self se fait dans le regard de l'autre et renvoie donc à la relation, alors que Le moi-corps renvoie au corps. Le schéma corporel, selon J. de Ajuriaguerra[7] , est construit sur les impressions tactiles, kinesthésiques, labyrinthiques et visuelles, il réalise la synthèse dynamique qui fournit à nos actes, comme à nos perceptions, le cadre spatial de référence où ils prennent leur sens, dans une construction active constamment remaniée des données actuelles et du passé. Les auteurs Golse & Simas[8] ont montré comment l'intériorisation du regard de l'autre donne lieu à l'éruption de la réflexivité. Ainsi le self s'installe entre le corps et la relation.
III.2 Emotions
C'est grâce aux émotions qu'un être humain peut avoir des attraits. Sans émotions l'être humain serait dépourvu d'indignation, d'indulgence, de saveur, d'angoisse ou de joie face à toute situation et incident. Dans ce cas, la valeur de la vie changerait, ainsi que les intérêts, les perceptions et les sens. La vie serait alors vidée de tout ce qui est drôle, sublime ou plaisant.
Dans un esprit semblable, c'est grâce aux émotions ; bien qu'elles ne soient ni des organes perceptifs ni des instruments de mesure, que nous parvenons à saisir certaines valeurs. Les émotions sont considérées par des philosophes, comme des réactions évaluatives. Dans ce cas, elles agissent sur nous pour nous faire réagir à des perceptions importantes.
Un consensus dans les sciences affectives stipule que les émotions paradigmatiques sont constituées de quatre composants : catégorisation du stimulus, tendances à l'action, changements corporels et aspect phénoménal (Bonard, C. (2021)[9]. L'auteur conclut qu'il est possible de rendre compte des émotions en tant que réactions évaluatives à ces quatre niveaux et que, pour cette raison, les conceptions présentées sont plus complémentaires qu'on ne le suppose généralement.
III.3 Angoisse
Le moi-corps subit un processus de décomposition généré par les identifications d'angoisse, le moi quant à lui s'identifie à l'effraction qu'il subit. Ces identifications d'angoisse ont le pouvoir de modifier les ressources figuratives de l'analysant, et de l'analyste. Pour faire face à cette modification, l'élaboration de l'analyse devrait s'orienter vers une forme permettant une remémoration des traumatismes précoces, par des constructions et des interprétations privilégiant l'usage de métaphores synesthétiques, (Givre, 2021)[10].
Tout état présentant une expérience psychophysiologique désagréable, se distinguant par son intensité et sa durée, y compris l'angoisse, est couramment désigné par des appellations substituables de manière inappropriée. La confusion est presque constante, par exemple, entre inquiétude et anxiété, et plus encore entre anxiété et angoisse.
L'angoisse utilise souvent le mot « anxieux » comme adjectif, ce qui montre que l'équivalence sémantique est fréquente, cette équivalence inexacte est peut être due aux traductions. L'approximation sémantique a un impact sur la normalité des états timériques, si il est normal de ressentir de l'inquiétude, de la peur, de l'effroi qu'en est-il de l'angoisse ? Et, si c'est normal, Comment parvenir à distinguer entre, l'angoisse normale et l'angoisse anormale (Le Gall, A.2001)[11]
III.4 Le stress
Le stress se développe de façon dangereuse au sein de la société moderne. Nous en avons plusieurs définitions, qui se convergent sur une interprétation comme étant une réponse de l'organisme à une situation déplorable, afin de lui permettre de s'adapter à un environnement nouveau. Le stress permet non seulement de survivre, mais aussi d'être parfois performant. Il est souvent contraignant et il peut agir mal sur le corps, pouvant provoquer en plus des douleurs, des troubles digestifs, des douleurs au niveau des mâchoires et de l'insomnie.
Le stress opère en deux réactions:
* Une réaction aigüe dont les effets sont pleinement ressentis: caractérisée par une circulation de l'adrénaline à l'intérieur du corps,
* Une réaction chronique dont les effets ne sont pas ressentis : caractérisée par un prolongement qui peut durer en mettant en jeu d'autres substances chimiques comme les corticoïdes, qui peuvent également perturber notre corps.
Le stress peut aussi provoquer une panique avec éventuellement des conséquences cardiaques, respiratoires ou d'autres conséquences (insomnie, vertiges, fourmillements etc…), nécessitant parfois des médicaments anxiolytiques.
Si l'origine du stress est un effort physique, ses conséquences seront limitées car la décharge d'adrénaline, qui fait fonctionner notre corps, provoquée par l'effort est utilisée de manière adaptée. Par contre le stress psychologique est plus difficile à gérer, vu que l'organisme à la base n'y est pas préparé.
III.5 Relation insomnie / stress
Nous associons souvent l'insomnie au stress, ce qui n'est pas toujours vrai. En effet, les causes de l'insomnie sont très nombreuses et le stress n'est qu'un facteur, parmi d'autres, qui la provoque. L'insomnie est le trouble du sommeil le plus fréquemment rencontré et le moins compris, une personne sur cinq et une personne âgée sur trois en souffriraient. L'auteur (Fresco, J. 2012)[12] considère que dans 9 % des cas, il s'agirait d'une insomnie sévère. Pourtant, cette pathologie n'est ni la mieux analysée ni la mieux formalisée, malgré son degré de souffrance sur l'humanité.
Il convient de distinguer entre les deux types d'insomnie, la première lorsque nous avons des difficultés à nous endormir et la seconde lorsque nous avons du mal à se rendormir une fois que nous sommes réveillés au milieu de la nuit. Si le premier cas est généralement lié au stress ou à l'anxiété, le second cas est plus sérieux, et généralement lié à une dépression.
Lorsque l'insomnie est causée par le stress, nous aurons une sensation, une fois au lit, que le corps est tendu, que l'esprit va repasser tous les soucis de la journée, ou qu'il anticipe les problèmes du lendemain. Dans ce cas, il est conseillé de suivre certaines recommandations des spécialistes comme :
* Réduire la consommation de toute substance excitante, surtout en fin d'après-midi ;
* Eviter les dîners trop copieux ;
* Eviter, avant de s'endormir, des conversations orageuses, des disputes, ou des films d'horreur.
III.6 Crise de Panique
Toute crise, qu'elle provienne de l'environnement professionnel ou personnel, est perçue comme une menace ou un danger, elle est source d'angoisse et d'anxiété. Il faut savoir que lorsqu'une crise survient, une désorganisation s'annonce, rendant les règles et les principes obsolètes et remettant en cause les actions et les normes. Nous devenons préoccupés par la situation, essayant d'imaginer des scenarii ou de nouvelles approches.
Il faut garder à l'esprit qu'une crise est aussi une éventuelle opportunité pour oser des changements et des transformations capables d'orienter notre vie vers un renouveau.
A l'inverse, une mauvaise gestion de la crise peut facilement nous jeter dans la panique. Ce terme désigne un phénomène dont nous ne comprenons pas vraiment les mécanismes, il est devenu très récurrent dans le monde d'aujourd'hui, sans pour autant avoir une perception commune chez les individus, du moment qu'il est parfois désigné comme phénomène individuel, et parfois comme des mouvements collectifs. La panique est aussi parfois considérée comme profondément irrationnelle, et parfois pas aussi folle qu'elle ne le semble (Nguyên, 2009)[13].
Une crise de panique est une forme particulière de névrose, elle est une réaction de terreur réelle, déclenchée parfois sans raison valable et provoquée par une angoisse très forte, source de l'envahissement de la peur sur la personne. Cette dernière n'observe plus qu'un seul penchant, celui de fuir sa situation actuelle ; provoquant chez elle des sensations intenses et incontrôlables.
Une crise de panique peut être causée par le stress, un traumatisme ou parfois des phobies. La crise est également provoquée par la consommation de substances psychotropes ou de drogues.
Les conséquences d'une crise de panique varient selon son degré et selon l'individu. Nous observons Néanmoins des palpitations cardiaques, des malaises, une sensation d'étouffement, des bourdonnements dans les oreilles, des nausées, des vomissements, des diarrhées…Etc.
Lorsque les crises de paniques deviennent fréquentes, cela peut conduire à la dépression, arrivée à ce stade l'utilisation des antidépresseurs devient nécessaire.
IV. Bonnes pratiques
IV.1 Crise d'angoisse
La psychologue Hélène Fresnel[14] propose des astuces simples et efficaces pour faire face à une crise d'angoisse. Ces astuces doivent être pratiquées de temps en temps pour permettre à chaque individu de s'accommoder à leur utilisation, d'autant plus que le mode opératoire est à la portée de tous. Parmi ces pratiques nous avons la manière de respirer, comment diminuer la tension, comment apaiser une crise par l'altération de la respiration, comment recadrer les pensées, le rôle de l'utilisation des huiles et dans quels endroits du corps, comment respirer par le ventre et d'autres astuces liées à des positions des organes du corps pour atténuer l'impact d'une crise.
IV.2 Crise de panique
Pendant cette crise, il est important de contrôler l'anxiété afin d'éviter d'aggraver la situation. La relaxation et la médiation sont recommandées. Dominique Servant[15] recommande dans ces conditions de respirer lentement, de serrer les poings, de prononcer des phrases apaisantes ou de se concentrer sur le moment présent. Si la crise est due à une inquiétude persistante de voir la situation se répéter, il est essentiel d'essayer de se débarrasser de cette pensée négative, sinon le risque de revivre la crise est accru.
IV.3 Ruminations
La rumination est un fait qui amène l'individu à ressentir des émotions négatives en ressassant ses pensées, et en les retournant sans cesse dans son esprit. Une personne qui rumine ne s'en rend pas toujours compte. Le Dr. Bernard Anselem[16], conseille de prendre du recul dans un premier temps afin de réguler les émotions, puis l'expert en neuropsychologie et auteur du livre « Je rumine, tu rumines, nous ruminons », et d'utiliser des astuces à court et long terme pour d'abord bloquer la rumination immédiatement (Acceptation émotionnelle, Distraction, Réévaluation cognitive et Se mettre à la place d'autrui), et d'autre part, espérer un contrôle permanent de la situation au quotidien (Apprendre à revenir au présent, Cultiver le positif et Travailler sur soi).
IV.4 Développement de l'intelligence
Le mot Intelligence est lié à la capacité de comprendre, d'appréhender par la pensée. L'intelligence est aussi la capacité à s'adapter à une situation, à faire des choix en fonction des circonstances, à réagir et à interagir dans un environnement.
L'intelligence n'est donc pas innée, nous percevons qu'elle est accessible via quatre étapes. Tout d'abord, il est nécessaire d'acquérir continuellement des données utiles et de disposer d'outils qui nous permettront de développer les facultés et aptitudes.
La deuxième étape consiste à créer un environnement motivant. La troisième étape est l'engagement à devenir intelligent, cette étape est, dans une large mesure, dépendante de la 2ème étape. Puis après ces trois étapes, il faut beaucoup d'exercices pour accumuler de l'expérience, ces exercices doivent tous être suivis et mesurés afin de bénéficier des corrections et améliorations apportées ou même remises en question. Avec le temps, ce que nous faisons volontairement pour devenir intelligent, deviendra systématique. A ce stade, l'objectif de devenir intelligent est atteint.
L'avantage de développer l'intelligence est une meilleure maîtrise des remèdes et des conseils face à des situations critiques ou néfastes, l'intelligence nettoie aussi notre esprit et débloque nos émotions. Elle régule mieux la relation entre la raison et l'émotion.
CONCLUSION
Nous vivons dans un monde complexe avec des personnes complexes, et pourtant les situations complexes nous surprennent, nous stressent et nous mettent mal à l'aise. Nous sommes toujours à la recherche de la paix à l'intérieur de nous, et une fois trouvée, nous cherchons autre chose sans jamais savourer cette paix, jusqu'à ce que nous tombions dans une situation confuse.
Nous souffrons d'un mal que nous avons du mal à définir, nous utilisons des noms que nous entendons sans pour autant approfondir les sens et les perceptions. Nous perdons beaucoup pour gagner la sympathie voire l'acceptation des autres, sans essayer de nous accepter et de nous aimer d'abord.
Nous oublions que nous vivons sur terre et non au paradis et que, par conséquent, nous serons toujours confrontés à des malheurs, des comportements abusifs, des injustices, des malchances, des manques d'équité et des conditions inappropriées. Dans toutes ces conditions, le pire est que lorsque nous devenons dépendants de facteurs extérieurs, nous perdrons le contrôle, la maîtrise, les atouts et surtout les valeurs qui ont fait de nous les êtres que nous avons toujours rêvé de devenir.
Pour rester indépendant et maîtriser les facteurs qui ne dépendent pas de nous, nous devons travailler sur nous-mêmes, maîtriser nos forces et renforcer nos faiblesses. Toutes les menaces peuvent devenir des opportunités pour nous permettre de comprendre des choses qui sont soit incomprises soit ignorées.
Le stress ne doit pas être suivi du désespoir, pour éviter de tomber dans une dépression ; pour cela il faut savoir mesurer les situations et les écarts d'une situation, pour permettre des actions instantanées susceptibles de maintenir un équilibre entre le corps et l'esprit.
Notre corps nous parle sérieusement, raison pour laquelle il faudrait cesser de chercher des causes à l'extérieur de nous alors que leur situation est à l'intérieur de nous. Pour ce faire, nous devons apprendre à nous parler, à décrire notre état sans jamais porter de jugement. Ne jamais oublier que nous sommes des êtres humains avec des forces et des faiblesses, et que tout ce qui est humain ne peut en aucun cas être considéré comme honteux ou déshonorant. Pour réussir ces actions, nous pouvons commencer par écrire tout ce qui nous dérange (peur, anxiété, malaise, inquiétude…Etc) sur un papier, en veillant à rester nous-mêmes avec toute l'honnêteté et la franchise possibles.
Pour tout ce qui nous arrive, nous ne pouvons pas toujours contrôler les causes, mais nous sommes très souvent responsables des conséquences. Le développement de l'intelligence fait partie des dispositifs appropriés pour espérer être à la hauteur de cette responsabilité.
Par Professeur Ahmed Loukili
Docteur & C.L.C « Capitaine au Long Cours »
Formateur certifié, Enseignant universitaire vacataire et Chercheur
[1] : Le Gall, A. (2001). L'anxiété et l'angoisse. Paris cedex 14, France: Presses Universitaires de France. https://doi.org/10.3917/puf.legal.2001.01
[2] : Hernandez, J., Lhuilier, D., Araujo, N. & Pujol, A. (2021). Mal-être et bien-être au travail. Introduction. Bulletin de psychologie, 2(2), 67-69. https://doi.org/10.3917/bupsy.572.0067
[3] https://angesgardiens.altervista.org.
[4] : Freud S. (1923), «Le moi et le ça», Essais de psychanalyse, Paris, Payot, p. 177-234, 1966.
[5] : Schildler P. (1968), l'Image du corps, Paris, Gallimard.
[6] : Golse, B. & Simas, R. (2008). Du moi-corps freudien à la coconstruction du self, en passant par l'image du corps: La place de l'attention de l'adulte envers la liberté motrice du bébé, en référence aux travaux de l'Institut Pikler-Lóczy de Budapest. Contraste, 1(1-2), 129-138. https://doi.org/10.3917/cont.028.0129
[7] : Ajuriaguerra (de) J. (1970), Manuel de psychiatrie de l'enfant, Paris, Masson.
[8] : Golse, B. & Simas, R. (2008). Du moi-corps freudien à la coconstruction du self, en passant par l'image du corps: La place de l'attention de l'adulte envers la liberté motrice du bébé, en référence aux travaux de l'Institut Pikler-Lóczy de Budapest. Contraste, 1(1-2), 129-138. https://doi.org/10.3917/cont.028.0129
[9] : Bonard, C. (2021). Emotions et sensibilité aux valeurs : quatre conceptions philosophiques contemporaines. Revue de métaphysique et de morale, 2(2), 209-229. https://doi.org/
[10] : Givre, P. (2021). Rêves borderline et identifications d'angoisse. Revue française de psychanalyse, 2(2), 487-497. https://doi.org/
[11] : Le Gall, A. (2001). L'anxiété et l'angoisse. Paris cedex 14, France: Presses Universitaires de France. https://doi.org/10.3917/puf.legal.2001.01
[12] : Fresco, J. (2012). Stress, traumatismes et insomnies. Les Ulis, France: EDK, Groupe EDP Sciences. https://doi.org/10.3917/edk.fresc.2012.01
[13] : Nguyên, J. (2009). Crises financières et lien social : une analyse de la panique. Revue d'Histoire des Sciences Humaines, 1(1), 183-191. https://doi.org/10.3917/rhsh.020.0183
[14] : https://www.psychologies.com/Moi/Problemes-psy/Anxiete-Phobies/Articles-et-Dossiers
[15] : https://www.psychologies.com/Auteurs/Poirier-Segolene
[16] : https://managersante.com/author/bernardanselem/?id=34


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