Cosumar a bénéficié de la reprise des volumes de ventes domestiques (+5,7% par rapport au S1-2020). Après la publication des résultats semestriels 2021, CFG Bank se penche sur les réalisations de Cosumar. « A ce stade, le groupe n'a pas encore publié les états financiers complets du S1-2021 mais seulement quelques indicateurs à savoir le chiffre d'affaires, l'EBITDA et le NIGS », annoncent d'emblée les analystes. Sur la base des agrégats rapportés, ils affirment que, dans l'ensemble, les réalisations financières du groupe sont dans une large mesure conformes aux attentes. Comme prévu, le groupe a bénéficié de la reprise des volumes de ventes domestiques (+5,7% par rapport au S1-2020). En effet, sur le S1-2020, les ventes locales avaient souffert du confinement et des autres restrictions sanitaires mises en place pour contenir la propagation du virus. Alors que le chiffre d'affaires progresse de 3% à 4 382 MDH sur le S1-2021, les marges et la rentabilité ont également bénéficié de la reprise des ventes domestiques, avec un EBITDA bondissant de 7% à 976 MDH, et une marge d'EBITDA en amélioration et s'établissant à 22,3% contre 21,4% sur le semestre 2020. Les analystes avaient par ailleurs anticipé une baisse de la production de sucre à partir de betteraves sucrières et de cannes cultivées localement en raison de conditions climatiques défavorables. Sur la base des anciennes prévisions de CFG Bank, la production aurait dû atteindre 430 KT en 2021E, ce qui implique un taux d'autosuffisance de 36,6%. D'après le communiqué, la production locale ne s'élevait qu'à 388 KT en 2021, ce qui implique un taux d'autosuffisance de seulement 33,1%. Il s'agit du plus bas niveau de production de sucre d'usines nationales que le groupe ait jamais connu depuis 2013. Pour rappel, le sucre produit à partir d'usines du sucre cultivé localement, rapporte des marges plus élevées que le sucre blanc issu du raffinage de sucre brut importé. D'où la baisse attendue de la marge d'EBITDA de l'exercice 2021E de 15,3% en 2020 à 14,9% en 2021E. « Notre principale préoccupation sur le titre est l'évolution défavorable du white spread en 2021. En effet, les marges de raffinage se sont contractées en 2021 alors que nous nous attendions à ce qu'elles se stabilisent. Sur la base des chiffres des changes du Maroc, le prix à l'exportation par tonne de Cosumar a diminué de 6% au cours du S1-2021 par rapport au S1-2020, tandis que le prix du sucre brut non raffiné a augmenté de 2% », expliquent les analystes. Désormais, sur la base des prévisions, le white spread de Cosumar sur les exportations baisse sur un an de 673 DH/T au S1-2020 à 426 DH/T au S1-2021. Pour le moment, les prévisions sont maintenues inchangées. « Nous surveillerons toutefois de près les marges de raffinage au cours des prochains mois. Nous attendrons la publication des états financiers complets du groupe pour revenir avec une mise à jour de l'entreprise », note CFG Bank. Depuis la mise à jour de la société publiée en juin dernier, le cours de l'action du groupe a gagné 19%. c'est pourquoi CFG Bank modifie sa recommandation d'acheter à conserver Globalement, la banque est confortée dans sa opinion positive sur le stock par les éléments suivants : Ø Les efforts continus du groupe pour rechercher de nouvelles opportunités de croissance ; Ø Le trait défensif qui caractérise l'industrie sucrière au Maroc. En effet, la consommation de sucre au Maroc est relativement prévisible et résiliente. Consommé principalement dans le thé à la menthe, le sucre est à la fois un aliment de base essentiel et sensible au Maroc car il est l'une des sources les plus importantes de nutriments pour les ménages modestes ; Ø L'impact positif de la raffinerie de sucre de Durrah sur la valeur des capitaux propres de Cosumar. Un avantage qui, selon nous, n'a pas encore été évalué par le marché ; Ø Le bilan solide du groupe, permettant à Cosumar de saisir d'éventuelles opportunités de croissance organique au Maroc et/ou en Afrique ; Ø Le savoir-faire et l'expérience du groupe dans l'industrie sucrière. Ceci peut amener le groupe à devenir un acteur régional majeur à travers le développement d'autres raffineries de sucre.