Le Maroc figure parmi les pays africains qui n'arrivent pas à tirer profil du potentiel de l'industrie cinématographique. Après avoir connu un certain engouement vers les années 2000, aujourd'hui, la destination Maroc bat de l'aile. Et pourtant, selon les principales conclusions de l'étude « the Shot 2018 : Key Trends In African Film report » : « Si l'Afrique suivait l'exemple de la Chine et investissait dans l'infrastructure cinématographique, elle pourrait réaliser des recettes annuelles de 1,5 à 2 milliards de dollars ». En effet, malgré une hausse de 21,3% des investissements étrangers dans le domaine de la production cinématographique passant de 320 millions de DH en 2016 à près de 496,8 millions de DH en 2017, force est de constater, que cela reste en deçà du potentiel. Pour donner un coup de pouce au secteur, le Conseil de gouvernement avait adopté, en juillet 2017, le projet de décret n° 2.17.373 relatif à l'aide publique à la production cinématographique étrangère. Une enveloppe budgétaire de 100 MDH a été mise à la disposition du secteur pour attirer les productions étrangères et redynamiser la production cinématographique marocaine dans le cadre de la Loi de Finances 2016. Le Maroc s'engage à rembourser 20% des dépenses des productions étrangères éligibles sans dépasser 18 millions de DH par production. Il s'agit de films, séries, téléfilms, documentaires ou encore fictions qui répondent aux critères suivants : investir au Maroc au moins 10 millions de Dirhams de dépenses hors taxes et tourner au Maroc au moins 18 jours, y compris les journées de construction de décors. Cette mesure (prévue initialement en octobre 2017) n'est rentrée en vigueur que tout récemment. Après sa publication dans le bulletin officiel en janvier 2018, la commission n'a été désignée qu'en mai 2018. La question aujourd'hui est de savoir si l'objectif de tripler les investissements étrangers en un an comme l'avait déclaré le Directeur général du Centre cinématographique, Marocain Mohamed Sarim Fassi Fihri sera-t-il atteint ? Il faudra attendre une année pour savoir si cette mesure donnera ses fruits et si elle suffira pour attirer les grandes productions. El Aaraj compte donner un coup de pouce au secteur Dans ce sillage, lors d'une visite au chantier du village cinématographique international à Ouarzazate, le ministre de la Culture et de la Communication, Mohamed El Aaraj, a mis l'accent sur l'importance de l'engagement de tous les acteurs concernés, sur la base d'une approche participative, dans la réhabilitation et le développement de ce secteur dynamique. Pour El Aaraj, l'ouverture de nouvelles perspectives à l'industrie cinématographique marocaine est indispensable pour faire du Royaume un hub régional et international de l'industrie cinématographique. C'est une nouvelle approche que le ministère de la Culture et de la Communication a adoptée, dans le cadre de sa stratégie dans le domaine cinématographique, en vue d'attirer davantage de productions cinématographiques étrangères. Une stratégie qui vise à promouvoir les partenariats dans le secteur, renforcer le système de soutien aux films marocains, attirer les investissements étrangers en plus de promouvoir l'image du Royaume en tant que destination de tournage et de projection, indique le ministère dans un communiqué. Dans ce cadre, le ministre a fait savoir que son département entend élargir le champ de l'aide publique pour inclure les productions cinématographiques étrangères, compte tenu de leur apport positif en termes de promotion de l'image du Maroc au niveau international, l'attraction des investissements étrangers dans le domaine cinématographique, le transfert du savoir-faire ainsi que la création de postes d'emploi au profit des ressources humaines opérant dans le secteur, relève la même source. Rappelons que plusieurs projets ont été lancés dans cette perspective, notamment l'élaboration d'un décret relatif à l'aide publique à la production cinématographique étrangère, et la refonte du cadre juridique régissant le Centre cinématographique marocain à travers l'élaboration d'un projet de loi portant réorganisation du Centre.