Suite à la polémique suscitée par le bras de fer entre la RAM et ses pilotes de ligne et après un gel des négociations, les deux parties se sont réunies autour de la table des négociations ce lundi 23 juillet lors d'une réunion initiée par la direction. Cette réunion intervient juste après la tenue d'un point de presse organisé par l'Association marocaine des pilotes en ligne (AMPL) pour tirer les choses au clair. Après la guerre des communiqués et les dernières rumeurs accusant les pilotes de mener une grève « maquillée », l'AMPL a tenu à expliquer les vraies raisons de cette tension qui est montée d'un cran ces derniers jours. Une première sortie médiatique qui intervient suite à un communiqué de la RAM qui attribuait les perturbations que connaît ces derniers jours la RAM (retards et annulations) à une grève que les pilotes mènent depuis quelques jours. Le PDG de la RAM, Abdelhamid Addou avait précisé dans une lettre que la compagnie souffre de stagnation depuis 20 ans et ses finances battent de l'aile au point que cette grève pourrait causer l'annulation des commandes prévues de nouveaux avions et affecterait son image. Chose que nie catégoriquement Amine Mkinsi, président de l'AMPL défiant ainsi la compagnie d'apporter la preuve que les pilotes n'ont pas respecté le planning qui leur a été assigné. En effet, après avoir passé en revue l'historique du dialogue social qui a démarré il y a environ 2 ans, le président a tenu à préciser que les annulations des vols que la RAM adosse aux pilotes ne sont en réalité que les conséquences d'un sous-effectif flagrant en pilotes que l'AMPL ne cesse de dénoncer. Un sous-effectif mis à nu suite à la décision de l'AMPL de suspendre la flexibilité des pilotes pour répondre au déficit. Pour plus de précisions, la RAM avait l'habitude de solliciter les pilotes qui sont soit en off, soit en arrêt-maladie pour assurer des vols non programmés. Le président de l'AMPL a affirmé que dans une optique de répondre aux besoins de la compagnie et dans un souci de garantir un bon déroulement des vols, les pilotes répondaient toujours présents aux moultes sollicitations de la RAM et ce au détriment de leur vie sociale voire même de leur santé. Suspension de la flexibilité Des sacrifices que la compagnie n'a pas pris en considération selon le président de l'AMPL. Pis encore, les pilotes dénoncent des conditions de travail très stressantes et non équitables comparativement aux pilotes étrangers que la RAM recrute en période de pic. Amine Mkinsi précise que contrairement à ces derniers qui bénéficient de 5 jours off/mois affilés en plus des 48 H/semaine, les pilotes marocains n'ont droit qu'aux 48 H. « Nous avons reporté cette décision de suspendre la flexibilité à 3 reprises en guise de bonne foi et d'une réelle volonté pour arriver à un terrain d'entente. Sauf qu'à notre grande surprise et contrairement à ce que nous avions convenu avec le top management, la mouture de l'accord qui nous a été soumise par la RAM comportait des volte-face dans les positions du management, l'apparition de nouvelles exigences et de positions précédemment écartées », explique Amine Mkinsi, président de l'AMPL. Aujourd'hui, les conséquences de cette décision sur les passagers, la compagnie et sur son équilibre financier ne sont pas négligeables. Contactés par nos soins, les services de communication de la RAM n'ont pas souhaité se prononcer sur ce sujet pour ne pas, selon eux, compromettre la possibilité d'arriver à un accord dans le bien de la compagnie, de ses employés et de ses passagers. Nous comprenons par-là que les négociations vont reprendre. Toutefois, pour arriver à un terrain d'entente la RAM doit répondre aux doléances de l'AMPL à savoir la réouverture de l'école des pilotes pour résorber le déficit en pilotes, la revalorisation des salaires (15.000 DH pour commandant de bord et 10.000 DH pour le copilote sur 3 tranches et sur 5 ans), l'instauration d'un repos mensuel de 4 jours et revoir le filet social des pilotes de la filiale RAM Express. Affaire à suivre ! Lire également: PILOTES DE LIGNE VS ROYAL AIR MAROC : LA GUERRE DES COMMUNIQUES Lire également : LE TORCHON BRÛLE À NOUVEAU ENTRE LA RAM ET LES PILOTES DE LIGNE