Dans un contexte très contraignant à cause de la crise sanitaire, les finances publiques ont été fortement mises à mal. Celles des collectivités territoriales ont été également secouées par cette crise sanitaire inédite. Les dernières statistiques publiées par la TGR soient celles du mois d'octobre révèlent que les recettes ordinaires ont baissé de 16,6%. Cette baisse provient essentiellement de : La diminution de 14,5% des impôts directs suite au recul de la part des régions dans le produit de l'impôt sur les sociétés (IS) et de l'impôt sur le revenu (IR) (-19%), de la taxe professionnelle (-16,3%), de la taxe de services communaux (-9%), de la taxe sur les terrains urbains non bâtis (-11,3%) et de la taxe d'habitation (- 14,6%); La baisse de 14,5% des impôts indirects qui s'explique notamment par la baisse de la part des collectivités territoriales dans le produit de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) (-12,4%), de la taxe sur les opérations de construction (-24,5%) et de la part dans le produit de la taxe sur les contrats d'assurance (-27%); La diminution de 25,9% des recettes non fiscales provenant notamment de la baisse de 70,2% des fonds de concours, de 34,5% des recettes domaniales et de 21,7% de la redevance d'occupation temporaire du domaine public communal. Les recettes fiscales transférées par l'Etat (part des collectivités territoriales dans le produit de la TVA et part des régions dans le produit de l'IS, de l'IR et de la taxe sur les contrats d'assurance) représentent 57,5% des recettes globales des collectivités territoriales. Du côté des dépenses, on note une diminution des dépenses ordinaires de 4% en raison de la baisse de 10,5% des dépenses des autres biens et services, conjuguée à la hausse de 0,9% des dépenses de personnel et de 5,6% des charges en intérêts de la dette. Aussi, les dépenses d'investissement ont enregistré une baisse de 18,5% passant de 11.061 MDH à fin octobre 2019 à 9.012 MDH à fin octobre 2020. Conformément aux dispositions des lois organiques relatives aux régions, aux préfectures et provinces et aux communes, le budget d'une collectivité territoriale ne peut être qu'équilibré ou excédentaire. A fin octobre 2020, l'exécution des budgets des collectivités territoriales durant les 10 premiers mois de l'année fait ressortir : un solde ordinaire positif de 11,3 Mds de DH contre un solde ordinaire positif de 16,5 Mds de DH un an auparavant ; un excédent global de 3 Mds de DH, compte tenu d'un solde positif de 647 MDH dégagé par les comptes spéciaux et les budgets annexes, contre un excédent global de 5,6 Mds de DH enregistré un an auparavant, compte tenu d'un solde positif de 184 MDH dégagé par les comptes spéciaux et les budgets annexes. Cet excédent de 3 Mds de DH est destiné à couvrir les dépenses engagées et devant être payées au cours des mois restant de l'année 2020, et le cas échéant, les dépenses dont le paiement interviendra l'année suivante. A fin octobre 2020, les excédents globaux dégagés par les budgets des collectivités territoriales au titre de l'année 2020 (3 Mds DH) et des années antérieures ont été de 45,9 Mds de DH. Ces excédents sont destinés à couvrir les engagements visés au titre des dépenses de fonctionnement et d'équipement. Lire également : FINANCES LOCALES : UNE DEGRADATION DES RECETTES FISCALES DE 8%