Le Rapport examine les instruments financiers novateurs, les pratiques et les politiques nécessaires pour permettre aux pays africains de changer radicalement les nombreuses entreprises, y compris les entreprises naissantes, les micro et petites entreprises. La Commission économique pour l'Afrique (CEA) a lancé ce mardi 15 Décembre, son Rapport économique phare sur l'Afrique, intitulé : « Financement novateur pour le développement du secteur privé en Afrique ». Le présent rapport considère le financement novateur comme une manière d'apporter des solutions aux défis du financement du secteur privé lui permettant ainsi de prospérer et de stimuler la croissance et la relance économiques du continent. Le financement novateur lui permet d'accroître la résilience du secteur privé face aux effets de la pandémie mondiale de coronavirus. Préparé par la Division du développement du secteur privé et des finances, de la CEA et sous la direction de la Secrétaire exécutive, Vera Songwe, le rapport a été présenté lors d'un lancement virtuel auquel ont participé certains des esprits les plus éminents d'Afrique dans les secteurs des affaires et des finances, des responsables gouvernementaux, la société civile, les universités, les représentants des secteurs public et privé, ainsi que les partenaires de développement. Dans ses remarques faites lors du lancement, Songwe exprime l'espoir que l'analyse du Rapport économique pour l'Afrique permettra aux parties prenantes, en particulier pendant et après la pandémie de Covid-19, d'examiner comment le financement et les outils novateurs pour les infrastructures, l'agriculture et la technologie, sont conçus alors que le continent tente de sortir de la pandémie de COVID-19. Le Rapport examine les instruments financiers novateurs, les pratiques et les politiques nécessaires pour permettre aux pays africains de changer radicalement les nombreuses entreprises, y compris les entreprises naissantes, les micro et petites entreprises, les entreprises sociales, les entreprises professionnelles, les entreprises cotées en bourse, et les entreprises publiques-privées, qui stimuleront une croissance économique inclusive, créeront des emplois et des voies vers de meilleurs moyens de subsistance pour les Africains. Ses principales recommandations comprennent la réglementation du secteur des services bancaires et financiers, la création d'une stabilité financière grâce à des politiques efficaces, la modification et la mise à jour de la législation et des politiques réglementaires du secteur financier et la promotion des financements novateurs du secteur privé. Le Rapport appelle également les pays africains à adopter la stratégie de transformation numérique du continent et la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) pour rationaliser les politiques et la réglementation. En outre, la fin de la COVID-19 étant incertaine, le Rapport appelle les gouvernements africains à explorer la gamme complète de mesures politiques pour stabiliser le système financier et permettre un financement continu du secteur privé ; accroître la capacité du gouvernement ; renforcer la résilience du secteur financier ; et soutenir toutes les innovations financières qui peuvent atténuer les effets de la pandémie sur les économies africaines. Adelaide Matlanyane, Gouverneure de la Banque centrale du Lesotho, souligne que le financement des infrastructures doit provenir des marchés financiers, des fonds de pension et d'autres sources de financement, ajoutant que, dans le contexte de la COVID-19, c'est le meilleur moment pour adopter des cadres politiques solides pour l'Afrique. « Nous devons rechercher des solutions adaptables aux circonstances uniques de l'Afrique. Les gouvernements doivent s'orienter vers la fourniture de services électroniques et adopter la technologie pour renforcer l'inclusion financière », ajoute-t-elle. Louis Rene Peter LaRose, ancien Ministre des finances des Seychelles, déclare : « La façon dont nous considérons l'aide au développement doit changer. Nous devons puiser dans les marchés financiers privés et être innovants, proactifs et preneurs de risques ». Andrew Mwaba, Membre du Conseil d'administration de la Banque de Zambie, déclare que l'Afrique a besoin de banques et d'institutions fortes pour que le marché fonctionne. Il fait remarquer que les marchés boursiers présentent des opportunités de financement clés et que la cotation des services publics offre davantage de possibilités de financement. Il souligne la nécessité pour les gouvernements et les régulateurs d'assouplir les restrictions pour permettre aux investisseurs étrangers de fournir un financement supplémentaire. Iraj Abedian, Fondateur et Directeur général de Pan-African Capital Holdings (Pty) Ltd. déclare : « La fragmentation de la réglementation entrave le développement des technologies financières (FinTech), qui nécessitent une envergure pour réussir. Nous devons trouver des projets bancables et maximiser le flux circulaire de financement sur le continent ; nous devons prendre la consolidation des marchés au sérieux ». Mohammed Ibrahim du Ministère des finances pour le Trésor public, Egypte, déclare pour sa part, « Alors que nous continuons à combattre la pandémie de COVID, le développement des marchés financiers et la numérisation sont des moyens clés pour le continent. Le financement des risques climatiques et des risques de catastrophe joue également un rôle clé pour aller de l'avant ». Mohamed Lemine Dhehby, Ministre mauritanien des finances, souligne la nécessité d'apprendre des crises financières précédentes, d'adopter l'investissement responsable et de profiter des avantages de la banque islamique.