A l'heure où les entreprises cherchent des financements pour alléger la pression sur leur trésorerie et des solutions pour réduire les délais de paiement, l'affacturage ou le factoring s'impose comme une bonne alternative. Mais la demande fléchissant sous le poids de la récession, l'activité de factoring risque de terminer l'année 2020 avec une baisse à deux chiffres. Les entreprises naviguent dans un contexte à haut risque en raison de la pandémie de la Covid-19. Les dangers sont multiples et les alternatives peu nombreuses pour faire face à l'incertitude qui s'est abattue sur le monde comme une chape de plomb. L'un des premiers risques auquel les entreprises sont exposées est le manque de liquidités ce qui se traduit par une forte pression sur la trésorerie dans une conjoncture marquée par une récession (manque de marchés et de commandes) et un allongement des délais de paiements (voire le défaut de paiement). Alors on se débrouille comme on peut. Si certaines peuvent recourir au financement bancaire d'autres négocient des découverts en attendant des jours meilleurs. Dans ce panorama est nichée une alternative surtout dans cette conjoncture particulièrement difficile : l'affacturage ou le factoring, activité qui a à son actif plusieurs décennies au Maroc. « Les techniques du factoring présentent de nombreux atouts permettant de limiter les effets de l'allongement des délais de paiement et des tensions qui pèsent sur la trésorerie des entreprises. Le Factoring, en accroissant la vitesse de rotation des emplois face aux ressources exigibles à court terme, permet d'atténuer l'écart entre la date de facturation et la date de règlement », révèle Mohamed Tahri, Président du Directoire de Maroc factoring. La panoplie de services est étendue pour soulager les entreprises des autres tracas administratifs annexes à l'activité de recouvrement, soit une optimisation, aussi bien de sa stratégie financière que des ressources humaines de l'entreprise. Comme l'explique Mohamed Tahri « Outre le financement, les solutions du factoring peuvent associer d'autres services essentiels comme la gestion des comptes clients et l'assurance contre les risques d'impayés. Pour les entreprises clientes (les adhérents), il s'agit de se libérer de charges administratives et peu productives, tout en réduisant leurs délais de règlement, les situations de litiges et les créances douteuses. Le Factoring prend en charge le traitement des créances, la relance et le recouvrement (échéances, impayés), la gestion des encaissements ou les procédures précontentieuses et contentieuses ». Autant d'atouts qui plaident en faveur du factoring, surtout dans ce contexte inédit exacerbé par une récession économique confirmée en 2020 et des perspectives de relance en 2021 qui restent tributaires de l'évolution de la situation épidémiologique aussi bien au Maroc que dans le monde, particulièrement en Europe, principal marché des entreprises marocaines. D'ailleurs, le factoring s'accorde entièrement à ce contexte comme soutient pour sa part Fouad El Mouatasim, Directeur de SOGEFACTORING : « Dans un contexte inédit marqué par un ralentissement de l'activité économique et par l'allongement des délais de paiement, l'affacturage s'affirme comme une solution idéale pour renforcer la trésorerie et financer le besoin en fonds de roulement des entreprises marocaines. Les modalités de mise en place ainsi que la souplesse en matière de levée de fonds rendent cette solution de financement accessible à toute entreprise, quels que soient sa taille et son secteur d'activité ». Mieux encore, le factoring sied également aux entreprises exportatrices dans un environnement mondial des plus complexes et incertain. « SOGEFACTORING, la solution affacturage de Société Générale Maroc, a mis en place une gamme de solutions adaptées à la diversité des besoins des entreprises marocaines. Ainsi, l'affacturage à l'export s'adresse spécialement aux exportateurs qui souhaitent bénéficier d'une solution intégrée combinant gestion, financement et garantie des créances à l'export. Notre expertise s'appuie notamment sur la force du réseau Société Générale à l'International avec une présence Affacturage dans près de 20 pays », Fouad El Mouatasim. L'exercice 2020 accuse le coup de la Covid-19 L'activité de l'affacturage a le vent en poupe sous d'autres cieux, notamment en France deuxième dans le monde après la Chine. Dans l'Hexagone l'affacturage massivement adopté par les entreprises a dépassé les crédits de trésorerie court-terme. Au Maroc, la situation se présente à l'inverse. Si l'activité de l'affacturage a bien résisté à la crise de 2008 en enregistrant une croissance de 14,4%, elle accuse le coup de la Covid-19 qui a entrainé sur le plan économique une baisse de la demande, par conséquent les commandes, adressée aux entreprises, déjà que l'activité était en recul en 2019 comparativement à une année auparavant. « En termes d'activité à fin décembre 2019, si l'on considère l'ensemble des factors exerçant sur le marché organisé en filiales (Attijari factoring, Maroc Factoring et CDM Leasing et Factoring), les remises de créances totalisaient environ 18,4 milliards de dirhams en 2019 soit une progression de 3% par rapport à fin décembre 2018. Le ratio du stock de créances remises pour le factoring par rapport au PIB reste très insignifiant comparativement au ratio enregistré en France (même pas 2% du PIB contre pratiquement 10% en France) », analyse Mohamed Tahri, le Président du Directoire de Maroc Factoring. Il explique d'ailleurs les deux principaux facteurs entrainant une baisse de l'activité de factoring au Maroc en 2020. « En 2020, la tendance est baissière en raison de deux principaux points. D'un côté, la baisse substantielle des marchés étatiques et de la production des entreprises à cause de la crise sanitaire, et de l'autre, la mise en place des crédits Oxygène et Relance, garantis par l'Etat qui ont permis à de nombreuses entreprises de, entre autres, mobiliser de la trésorerie et honorer une partie de leurs créances vis-à-vis de leurs fournisseurs ». Ces deux éléments conjugués laissent planer la perspective d'une baisse d'activité à deux chiffres en 2020. «A fin septembre 2020, il faudra s'attendre à une baisse de 11% sur une année glissante alors que le marché était dans une tendance positive de 3%, une année auparavant », annonce Mohamed Tahri. Dans un environnement peu favorable, les entreprises ont intérêt à bien tenir le gouvernail et garder un œil sur la viabilité de leurs stratégies financières fragilisées par la crise et la sécurité du poste client entamée par le risque élevé de défaillances et l'allongement des délais de paiements. Dans cette perspective, l'affacturage est une source de prévention de ce genre de risque et une ressource générant de la liquidité à l'entreprise, extrêmement précieuse dans cette conjoncture de disette, en attendant des jours meilleurs.