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Dix-sept semaines de Covid-19 au Maroc : le taux de positivité aura-t-il été irrémédiablement augmenté par les derniers méga-clusters ?
Publié dans EcoActu le 29 - 06 - 2020

Le bilan de la semaine du 21/06 au 28/06 est fortement marqué par l'installation de chiffres nationaux dépassant cent à deux cent nouveaux cas hebdomadaires. Les chiffres que les derniers clusters (Gharb, Tanger, Laâyoune) sont tellement importants qu'ils en influencent très fortement l'ensemble des statistiques nationales et, en cette fin de semaine, nous allons aussi comparer là où nous en sommes avec là où nous aurions dû être si cette catastrophe n'avait pas eu lieu.
Toutes les données ont été quotidiennement mises à jour auprès du site du Ministère de la Santé du Maroc[i].
LES TESTS ET LEURS RESULTATS
Détails de l'actualité hebdomadaire
Depuis six semaines, le Maroc ne se limite plus au test des cas « fortement suspects« . En effet, un accord avec la CGEM a conditionné la reprise de très grandes entreprises à des tests du personnel auquel, selon les sources, entre 300 et 40'000 personnes seraient déjà inscrites. Le Directeur de l'Epidémiologie au Ministère de la Santé avait évoqué un programme visant à atteindre 1,8 millions de tests qui toucheraient donc 5% de la population.
Ceci dit, même la définition des cas « fortement suspects » avait changé depuis la semaine du 18/05 puisqu'on a pu quasiment y doubler le nombre de tests hebdomadaires. L'évolution des tests réalisés chaque semaine (bleu clair) ainsi que celle de leur total (bleu roi) sont montrées en Figure 1 (l'échelle est logarithmique de sorte que chaque carreau représente une multiplication par dix).
Le nombre de nouveaux tests hebdomadaires a atteint une nouvelle vitesse de croisière entre 100 et 120'000 par semaine en atteignant un total de 646'195. Nous saluons de nouveau cette performance qui représente un réel effort de la part de plusieurs acteurs pour identifier, parfois appréhender, prélever et tester les personnes concernées.
Figure 1 Evolution hebdomadaire du nombre de tests
Le graphique de gauche de la Figure 2 montre l'évolution historique du nombre de tests et de leurs résultats alors que le graphique de droite montre la structure des résultats. La courbe bleue se rapportant à l'échelle de droite du graphique de droite montre l'évolution de la part de la population marocaine testée qui, après avoir dépassé 1% le mercredi 03/06, a atteint 1.8% durant ce dimanche 28/06. Nous n'adhérons pas du tout au principe de l'autruche qui consisterait à « faire moins de tests pour faire baisser le nombre de cas » (D. Trump), bien au contraire, plus il y en aura, plus on isolera de porteurs susceptibles de contaminer les autres.
Figure 2 Evolution du nombre de tests et de leurs résultats
Prévisions à court terme avec maintien des conditions prévalant pendant le confinement
Comme indiqué dans le rapport de la quinzième semaine[ii], nous avons changé notre méthode de prévision car nous avons jugé déraisonnable de simuler directement le nombre de cas positifs dès lors que la cadence des tests augmente aussi vite qu'indiqué par la Figure 1. Ainsi, nous avons appliqué la « fonction Gamma » (qui permet de traiter des cinétiques différentes en montée et en descente de l'infection) au taux de positivité quotidien, c'est-à-dire au pourcentage des tests ayant donné un résultat positif (et non plus directement au nombre de cas positifs).
La simulation ainsi que son extrapolation vers les deux prochaines semaines du taux de positivité par une « fonction Gamma » (courbe rouge) est confrontée aux valeurs réelles (diamants rouges) dans la Figure 1 qui révèle l'aspect journalier (à gauche) ou hebdomadaire (à droite) de cette confrontation.
Figure 3 Taux de positivité : Journalier à gauche en échelle normale (bleu) et log (rouge) et hebdomadaire à droite en échelle log
La représentation logarithmique permet de voir que, jusque vers la fin de la semaine du 08/06-14/06, la méthode de simulation adoptée était aussi satisfaisante aux grandes valeurs (entre 20 et 30%), qui prévalaient au début de l'épidémie, qu'aux très faibles valeurs de taux de positivité (inférieures à 1%), qui ont été relevées depuis l'accélération de la cadence de test entre 25 mai et le 13 juin. Dans le graphique de droite, le traitement hebdomadaire permet de lisser les oscillations journalières et de mieux apprécier la qualité de la méthode de simulation mais force est de constater la zone mise en évidence par une ellipse grise qui est due aux derniers « méga-cluster épidémiques » qui ont été découverts. Ces « méga-clusters épidémiques » ont réussi, même ponctuellement, à multiplier par 10 le taux de positivité mais il semble qu'il décroisse de nouveau depuis le 24 juin.
Ainsi donc, à la fin du mois de juin, si ces « méga-clusters » pouvaient être parfaitement circonscrit (ce qui est fort peu probable), le taux de positivité journalier devrait retourner vers 0.05% d'ici deux semaines.
Le graphique de gauche de la Figure 4 montre la carte de répartition géographique des cas sur les différentes Régions du Maroc alors que le graphique de droite montre leurs classement.
Figure 4 Répartition régionale (gauche) et classement (droite) des cas positifs au COVID-19 au Maroc
Le graphique de gauche de la Figure 5 montre la carte de répartition géographique de l'impact des cas positifs sur les différentes Régions du Maroc alors que le graphique de droite montre leur classement. La population 2020 de chacune des 12 Régions du Maroc a été prise dans un document du HCP[iii] se basant sur une prévision au départ des données du recensement de 2014.
Le graphique de gauche de la Figure 6 montre l'évolution dans le temps des cas positifs dans les différentes Régions alors que le graphique de droite montre l'évolution du pourcentage de chaque Région.
Figure 6 Evolution du nombre de cas par Région (gauche) et de celle de sa structure (droite)
Le graphique de gauche de la Figure 6 montre qu'en fait le nombre de positifs de plusieurs Régions a connu des « sauts » dus à la découverte de foyers épidémiques : Darâa-Tafilalet aux 20-26 avril, Guelmim-Oued Noun aux 22-26 avril, Rabat-Salé-Kénitra aux 03-13 mai et 18-20 juin, Laâyoune-Sakia El Hamra les 20-26 juin, Tanger-Assila les 23-26 juin. Mais il est vrai que les derniers furent les seuls à influencer significativement le taux de positivité. Si ces foyers pouvaient être circonscrits, nous pourrions retourner vers une décroissance « normale » du taux de positivité mais ceci est peu probable à cause du fait que l'on ne connaît pas toutes les personnes qui auraient pu être infectées par les membres de ces méga-clusters.
Le graphique de droite de la Figure 6 montre que depuis début mai, la moitié des Régions concentrent la quasi-totalité (plus de 92%) des cas positifs : Casablanca-Settat, Tanger-Tétouan-Al Hoceïma, Marrakech-Safi, Rabat-Salé-Kénitra, Fès-Meknès et Darâa-Tafilalet. Cette dernière n'a plus eu de nouveaux cas depuis mi-mai et 3 autres Régions (Souss-Massa, l'Oriental et Dakhla-Oued Ed-Dahab) n'ont déclaré que quelques rares cas parfaitement isolés. Ainsi donc, l'essentiel de ce qui se produit actuellement au Maroc se joue dans les 5 Régions de Casablanca, Tanger, Marrakech, Rabat et Fès-Meknès
LA SITUATION DES CAS TESTES POSITIFS
Détails de l'actualité hebdomadaire
La Figure 7 montre l'évolution hebdomadaire du nombre de tests positifs, de décès de personnes infectées, de patients rétablis et de ceux en soin (les nouveaux dans le graphique de gauche et leur cumul à droite).
Figure 7 Evolution hebdomadaire des testés positifs et de leur devenir (nouveaux cas à gauche et cumul leur à droite)
Selon une déclaration récente du Directeur de l'Epidémiologie au Ministère de la Santé, environ 7 fois le nombre de cas testés positifs faisant partie de l'entourage en contact avec les personnes précédemment testées positives au COVID-19 ont été suivis par les services du Ministère de la Santé. Bien que le maximum du nombre d'infectés est supposé être déjà dépassé, il se confirme 2'075 nouveaux cas face à 1'184 la semaine précédente.
Le nombre de personnes en soin a lui aussi augmenté (+1'612) à 3'091 remettant de nouveau la pression sur les soignants et leurs infrastructures au point que l'on est revenu sur la décision de regrouper les malades à Benslimane et Benguerir, l'hôpital de campagne de 700 places qui a été installé à Kenitra n'aura pas suffi. Le nombre de cas actifs avait dépassé la capacité d'accueil en lits mis en service pour COVID-19 (3'000) entre le 20/4 et le 17/5[iv], une très large majorité des personnes infectées sont asymptomatiques et ne nécessitent qu'un isolement sans hospitalisation : 70 à 80% des cas selon les déclarations du Directeur de l'Epidémiologie au Ministère de la Santé et sans doute autour de 95% depuis l'accélération des tests. Ceci fait que la capacité du Maroc en lits dédiés n'a jamais été saturée, loin de là, et que nos médecins n'ont encore jamais été mis devant le difficile choix de priorité des patients à traiter.
La Figure 8 montre quelques pourcentages qui méritent commentaire.
Figure 8 Evolution hebdomadaire et journalière de quelques pourcentages intéressants
La décroissance du pourcentage des rétablis n'est pas une bonne nouvelle mais n'est qu'un corollaire de l'augmentation trop rapide du nombre de cas.. Au stade actuel, la Figure 8 combinée aux autres informations enseignent les choses suivantes :
* Les statistiques actuelles indiquent que les porteurs de COVID-19 du Maroc ont 1.83% de chance d'en mourir, en moyenne et abstraction faite de toute faiblesse qui causerait une aggravation de ce risque. Ce taux de décès de tous les testés positifs décroît de façon lente mais monotone depuis sept semaines même à l'échelle journalière, comme montré par la courbe rouge du graphique de droite de la Figure 8.
* Dès lors qu'il y a suffisamment de critères que les protocoles hospitaliers considèrent comme « fortement suspect » (pour entourage ou pour symptômes), il y a :
o environ 1.87% de chance d'être porteur de COVID-19 et c'est la première fois que ce chiffre hebdomadaire s'est accru (de 0.02%) depuis la première semaine d'avril, et l'évolution ne devrait plus suivre notre ancienne prospective de ce pourcentage qui est montrée par la courbe verte dans le graphique de droite de la Figure 8,
o environ 0.03 % de chance d'en mourir, ce chiffre a, lui aussi, une tendance à baisser depuis la première semaine d'avril (de 1.44 à 0.03%). Cette forte baisse de la mortalité est sans doute due à un certain succès des protocoles de soin qui a été présenté et justement défendu par le Ministre de la Santé devant la Commission Parlementaire.
* Tout en ayant un nombre de tests journaliers élevé, le pourcentage des personnes testées positives chaque jour a une tendance baissière depuis fin mars, comme montré par la courbe bleue du graphique de gauche de la Figure 9 (l'échelle bleue de gauche est logarithmique de sorte que chaque carreau correspond à une multiplication par 10). Nous désespérons complètement de voir zéro nouvelle infection dans les prochaines journées, tout au plus aurons nous une division par 10 en un mois ! Mais alors comment zéro infections ? La réponse est dans la bouche du Professeur Didier Raoult qui, courbe en main, a dit : « La courbe [de contamination] est une courbe en cloche… les épidémies commencent, s'accélèrent, culminent, diminuent puis disparaissent sans qu'on sache pourquoi« . Il faut interpréter ce que signifie ceci dans la bouche de quelqu'un qui a sans doute vu plus d'une courbe de contamination épidémique. « Ne pas savoir pourquoi elles disparaissent » traduit l'incompatibilité entre les théories mathématiques pour qui, en fin de parcours, les « courbes en cloche » diminuent progressivement sans jamais s'annuler alors que les courbes de contamination réelles subissent bien un jour une dégringolade « chaotique » à zéro puisque les épidémies par s'arrêtent dès lors que les derniers porteurs n'ont pu communiquer le virus à un hôte non-immunisé.
Figure 9 Montée du nombre de tests et baisse du taux de positivité (à gauche) – Evolution du taux de reproduction (à droite)
Nous ne présenterons plus le taux de progression du virus en vertu de ce qu'en dit l'Encyclopédie Wikipédia[v] : « La relation entre le taux de reproduction et le seuil d'immunité collective repose sur un calcul qui n'est valide que dans une population bien mélangée. En revanche, les relations au sein de populations importantes sont mieux décrites par des 'clusters', dans lesquels la maladie ne peut se transmettre qu'entre pairs et voisins. » En l'occurrence, le « méga-cluster » du Gharb a donné tout son sens quantitatif à cette phrase.
Evolution globale et prévisions avec maintien des conditions de confinement
Le graphique de gauche de la Figure 10 montre l'évolution historique du nombre de porteurs de COVID-19 et de leur segmentation en décès, rétablis et actifs (en cours de soin) alors que le graphique de droite montre l'évolution de la segmentation des ces testés positifs. Le graphique de droite montre aussi l'évolution du pourcentage des tests positifs (échelle de droite).
Figure 10 Evolution historique et prospective des testés positifs et de leur devenir
Le maximum calculé des rétablissements aurait été passé le 16 mai 2020 et celui des infections trois semaines avant, le 24 avril. La curiosité réside dans un maximum des décès qui, le 10 avril, aurait précédé celui des infections mais cela pourrait s'expliquer par un agenda particulier de mise en œuvre de protocoles de traitement. Si l'on avait pu maintenir le confinement jusqu'au terme de l'épidémie, nos prévisions (par la nouvelle méthode indiquée plus haut) nous portaient à croire que l'on cumulerait environ à 8'964 cas de contamination (7'831 selon le dernier rapport du HCP[vi]) et nous en sommes déjà à plus de 12'000 avec les mauvais chiffres des deux dernières semaines qui sont venus ajouter près de 3'000 cas additionnels dus à des foyers qu'on a laissé se développer. Les graphiques des nombres hebdomadaires sont montrés dans la Figure 11.
Figure 11 Nombres hebdomadaires réels et estimés de contaminés (vert), et de cas actifs (orange).
Dans notre premier rapport hebdomadaire, nous rappelions qu'« une hirondelle ne fait pas le printemps » et les évolutions relatives des autres pays nous enseignent que l'on peut même avoir un taux de reproduction en-dessous de l'unité tout en ayant encore des centaines ou même des milliers de nouveaux cas par jour qui pourraient faire repartir l'épidémie en cas de relâchement. Mais maintenant, les taux de positivité sont suffisamment pour, à mon humble avis, reprendre sérieusement l'activité économique et laisser les gens retourner gagner leur vie le plus normalement possible en faisant ce qu'il faut pour « vivre avec ce virus ».
Il faut aussi montrer un minimum de visibilité à tous, aux entrepreneurs, certes, mais aussi à nos millions de compatriotes qui souhaitent rentrer au pays pour des vacances bien méritées : accepter leurs subsides sans vouloir d'eux est tout simplement une honte ! La vie humaine n'a certes pas de prix, mais elle a un coût dont les composantes humaines commencent à devenir insupportables ! Quant aux marocains qu'on a empêché de retourner dans leur pays pendant des mois, j'espère bien que cette affaire n'en restera pas là...
J'espère aussi que toute la lumière sera faite sur cette affaire de « méga-cluster » du Gharb et que tous les responsables seront jugés et très sévèrement punis au moins pour mise en danger volontaire de la vie d'autrui. L'enquête aurait été confiée à la Direction Centrale de la Gendarmerie Royale qui devrait, dès que possible, mettre les mis en cause en détention préventive pour les empêcher de « liquider » leur biens et se mettre préventivement en situation d'insolvabilité.
Doit-on rappeler qu'on peut être porteur asymptomatique du COVID-19 (sans aucun symptôme) et le transmettre à toutes les personnes approchées sans précautions, or, à l'instar de beaucoup d'autres pays, le Maroc n'a aucune connaissance du nombre réel de personnes infectées.
Les bons chiffres du Maroc de cette quinzième semaine après le début de l'infection ne sont là que parce les douze semaines de confinement ont fortement ralenti la transmission du virus. Les chercheurs nous répètent que la peau de ce virus est faite d'une huile qui est diluée par les savons, qu'il se transmet à la bouche, au nez et aux yeux par la salive ou les postillons qui, sans projection (toux), se projettent à moins d'un mètre tout en sachant qu'il ne dure pas plus de quelques heures sur une surface inerte.
En comprenant bien ceci, on saura ce qu'il reste à faire si l'on veut éviter de s'exposer et surtout exposer autrui au risque de mortalité. Maintenant, « sortir du hammam (du confinement) n'est pas aussi simple que d'y rentrer » dit le dicton marocain mais on est en train de trouver un moyen de nous en sortir puisque le proverbe ne dit pas que c'est impossible ! Mais pourquoi n'a-t-on pas accéléré les tests quelques semaines plus tôt ? Sans doute aurions-nous pu dépister ceux qui ont infecté ceux que nous détectons actuellement.
Dans le concert des Nations, les chiffres marocains sont souvent à la traîne et nous voudrions ne pas changer nos habitudes en nous en sortant avec de plus faibles de cas positifs et de décès par million d'habitant. Ainsi, nous pourrons pour une fois, une fois seulement, paraphraser Jacques Brel : « Être une heure, rien qu'une heure durant, Beau, beau, beau et con à la fois »
[i] Ministère de la Santé, Portail Officiel du Coronavirus au Maroc, http://www.covidmaroc.ma/Pages/AccueilAR.aspx
[ii] Amin BENNOUNA, "Quinze semaines de COVID-19 au Maroc", Ecoatcu, 14 Juin 2020, https://www.ecoactu.ma/covid-6/
[iii] Haut Commissariat au Plan, "Projections de la population des régions et des provinces 2014-2030", https://www.hcp.ma/region-drta/attachment/861124/
[iv] Amin BENNOUNA, "Sept semaines de COVID-19 au Maroc", Ecoatcu, 20 Avril 2020, https://www.ecoactu.ma/sept-semaines-de-covid-19/
[v] Les taux communément indiqués pour atteindre une immunité collective (ou grégaire) dépassent allégrement les 50%, voir https://fr.wikipedia.org/wiki/Immunit%C3%A9_gr%C3%A9gaire
[vi] Haut Commissariat au Plan, "Pandémie COVID19 dans le contexte national", 9 Mai 2020, https://www.hcp.ma/Pandemie-COVID-19-dans-le-contexte-national-Situation-et-scenarios_a2504.html


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