25 entreprises éligibles sur 29 candidates ont bénéficié du programme d'accompagnement à la reconversion des entreprises impactées avec une prime globale de 65,4 MDH. Au total, 117,8 MDH engagés pour l'accompagnement des industriels. Deux après l'interdiction définitive des sacs en plastique suite à l'entrée en vigueur de la loi n°77-15, Moulay Hafid Elalamy, ministre de l'Industrie dresse le bilan de la première mission qui lui a été confiée par SM le Roi juste après sa nomination. Il faut dire qu'avec 26 milliards de sacs plastiques consommés par an, il était urgent d'adopter des règles contraignantes pour freiner cette consommation irrationnelle des sacs plastiques dont les conséquences sur l'environnement sont drastiques. La décision de « zéro mika » est tombée comme un couperet pour les industriels mais surtout les Marocains qui avaient une relation particulière avec cet objet dont ils n'arrivent toujours pas à s'en séparer. Aujourd'hui encore, malgré tout le dispositif mis en place pour éradiquer l'utilisation de ce produit nocif, les sacs en plastique continuent de faire partie de notre quotidien. Il faut dire que l'interdiction des sacs plastiques de caisse ne s'est pas faite dans la douceur mais de façon brusque et dans un temps record. Cette décision, selon le ministre, n'était pas un choix mais une nécessité eu égard aux risques environnementaux que ces sacs représentent. Bilan chiffré Malgré une offre diversifiée de produits de substitution mis à la disposition du consommateur avec une capacité de 3,2 milliards de sacs non tissés/an, 1,2 milliard de sacs tissés/an, 5 milliards de sacs à papier/an, 50 millions/an de sacs de congélation..., certains aussi bien du côté des industriels (particulièrement dans l'informel) que des consommateurs qui s'attachent encore à ce produit résistent encore au changement. Le programme d'accompagnement à la reconversion des entreprises impactées mis en place a bénéficié à 25 entreprises éligibles sur 29 candidates avec une prime globale de 65,4 MDH sur les 100 MDH. « Nous avons encore de la marge pour l'amélioration et pour accompagner ceux qui souhaitent s'inscrire dans cette démarche. Sauf qu'aujourd'hui nous n'avons plus de demande », a tenu à préciser Moulay Hafid Elalamy lors d'un point presse organisé pour dresser le bilan. Et d'ajouter que contrairement à la polémique de destruction massive d'emplois suite à cette interdiction, 600 nouveaux postes ont été créés avec le maintien des emplois. D'autant plus, dans le cadre du fonds d'appui à la compétitivité des entreprises, 19 projets d'investissement ont bénéficié du Programme Imtiaz pour la production de solutions alternatives, pour un montant global de 52,4 millions de DH. Ce qui a permis la création de 1.177 emplois. Les sacs en plastique ont la peau dure Toutefois, tout n'est pas aussi rose. Si la mayonnaise a pris au niveau des segments de la moyenne et grande distribution et du commerce de proximité organisé, il n'en est pas le cas au niveau des souks, le commerce ambulant et non organisé. En effet, ces derniers s'approvisionnent auprès de réseaux clandestins et de la contrebande. Au total, 89,9 tonnes de sacs ont été saisies au niveau des postes frontaliers et 757 tonnes dans des unités et ateliers clandestins, lors des 682.467 opérations de contrôle effectuées. D'après le ministre, 3.826 infractions ont été constatées par procès-verbaux transmis aux procureurs du Roi et 757 jugements ont été prononcés avec des amendes d'un montant global de 5 millions de dirhams. Pour renforcer le contrôle et barrer la route aux hors-la-loi, le ministère a renforcé le cadre réglementaire en étoffant la réglementation en vigueur. Ainsi, la soumission à licence des importations de polyéthylène, matière première servant à la production de sacs interdits, a permis de réduire sensiblement le volume importé. 28.495 tonnes ont été importées de janvier à mai 2018 contre 41.368 tonnes durant la même période de 2017, soit une réduction de 31%. Le recours à des matières premières alternatives a été, par ailleurs, constaté lors des contrôles effectués qui ont mis en évidence l'utilisation par les unités clandestines de plastique récupéré dans les décharges, ainsi que de matières premières hautement toxiques et nuisibles à la santé servant à la base à la production d'emballages de produits industriels divers.