Le deuxième Conseil de BAM, au titre de l'année 2020, se tiendra le 16 juin pour décider de la politique monétaire à suivre. A quelques jours du Conseil, les analystes s'interrogent d'ores et déjà sur le taux directeur qui sera adopté. Faut-il le maintenir ou procéder à une nouvelle baisse ? Le point avec les analystes de CDG Capital. A rappeler que face aux répercussions de la pandémie Covid19 et en vue de soutenir l'économie nationale, il a été décidé, lors du dernier conseil de BAM, de baisser de 25 pbs le taux directeur à 2%. Parallèlement, la conduite de la politique monétaire a connu des changements importants dans ce contexte de crise à travers l'utilisation d'instruments pour remédier au déficit de liquidité bancaire. Au cours des derniers mois, le déficit de liquidité s'est fortement creusé à une moyenne estimée à -98 Mds de DH en mai 2020 contre -94 Mds de DH et -89 Mds de DH respectivement en mois d'avril et mars 2020. D'après les analystes de CDG Capital dans une note de recherche récente, ce creusement s'explique essentiellement par un fort accroissement de la circulation fiduciaire d'environ 13 Mds de DH en mars et 12 Mds de DH en avril pour atteindre un encours historiquement haut de 279 Mds de DH à fin avril 2020. Et d'ajouter : « Ce fort rebond s'explique par les retraits massifs de cash en liaison avec le confinement imposé par les autorités en vue de limiter la propagation de la pandémie Covid19 sur le territoire national ». A noter par ailleurs que la hausse des réserves de change à 286,5 Mds de DH à fin avril 2020 a été sans impact sur la liquidité bancaire étant donné l'origine de cette augmentation à savoir : le tirage sur la LPL du FMI d'un montant d'environ 3 Mds de dollars, à titre de précaution contre un choc sur l'équilibre extérieur. Parallèlement, les créances sur l'Etat ont reculé compte tenu de la situation confortable du Trésor public, après l'encaissement des contributions au titre du fonds Covid19, que la baisse de la demande sur les titres BDT informe CDG Capital Dans un tel contexte, le taux moyen pondéré interbancaire a évolué à des niveaux quasi-collés du taux directeur (2%). Le TMPGD a de nouveau reculé de 4 pbs en T1-2019 pour s'établir à 4,87%. Cette légère baisse a découlé de la régression de 6 pbs à 4,64% pour les facilités de trésorerie, de 9 pbs à 4,52% pour les crédits à l'équipement et de 18 pbs à 5,16% pour les concours immobiliers. En revanche, ils ont progressé de 9 pbs à 6,75% pour les prêts à la consommation. Relance post-Covid Après avoir rappelé le contexte ayant prévalu au cours de cette période marquée par l'état d'urgence sanitaire, CDG Capital explique que les décisions du Conseil de BAM concernant la politique monétaire pour le prochain trimestre T3-2000 devraient tenir compte de deux principaux axes. Le premier axe concerne la forte déstabilisation des sphères économique et financière, sous l'effet du confinement et des conditions mondiales défavorables chez les principaux partenaires commerciaux. Le second est relatif aux exigences de relance post-Covid19. Aussi, dans ce contexte particulier, BAM a mené une réforme importante en vue de faciliter l'accès aux financements à l'ensemble des établissements de crédits Pour ce qui est du taux directeur, représentant le coût de refinancement des banques auprès de la Banque centrale, qui conditionne l'évolution du coût de l'argent aussi bien pour le secteur privé que l'Etat, l'absence de pressions inflationnistes d'un côté et les conditions difficiles dans lesquelles devrait évoluer l'économie nationale au cours de la période à venir, de l'autre, pourraient motiver des baisses supplémentaires du taux directeur lors des prochains Conseils de Bank Al-Maghrib au titre de l'année 2020. Lire également : Le Conseil de BAM baisse le taux directeur à 2%