Deux faits importants ont marqué la semaine du 13/04 au 19/04. D'abord, une bonne nouvelle : les rétablissements (327 cumulés dont 150 nouveaux) dépassent de plus en plus vite les décès (141 cumulés dont 43 nouveaux). Ensuite, une mauvaise nouvelle : le nombre de nouveaux testés positifs a presque doublé (1194 face à 640 la semaine du 6-12/4) alors qu'il n'avait augmenté que d'un cinquième la semaine précédente (640 face à 542 la semaine du 30/3-5/4). Il y aurait et découverte de quelques foyers épidémiques à Casablanca, Fes et Marrakech. Les sources des données utilisées sont officielles, quoiqu'elles aient été indirectement collectées sur un site encyclopédique[i] quotidiennement tenu à jour avec les chiffres provenant du Ministère de la Santé du Maroc. L'évolution des tests réalisés chaque semaine (bleu clair) ainsi que celle de leur total (bleu roi) sont montrées en Figure 1. Sans doute les tests sélectifs permettent-ils d'épargner les ressources humaines et matérielles disponibles et les chiffres illustrent parfaitement le fait que les tests ne sont faits (pour l'instant seulement ?) que sur les cas que je désignerais par « fortement suspects« . Nous n'en avons peut-être pas les moyens mais sommes encore très loin de campagnes de tests massifs réalisés par d'autres pays. Le nombre de nouveaux tests effectués est passé de 3756 à 6519, ceci signifie que les cas « fortement suspects » ont augmenté de 73% en une semaine (46% la semaine du 6-12/4). Selon des informations collectées auprès de sources compétentes, il semble que l'on teste encore les mêmes profils symptomatiques mais que pendant la semaine du 13-19/4, il y aurait eu découverte de quelques foyers épidémiques à Casablanca, Fes et Marrakech qui auraient nécessité une augmentation rapide du nombre de tests et donc, à taux de positivité quasi-constants (voir Figure 3), du nombre de cas positifs. La Figure 2 montre l'évolution des tests positifs, des décès des tests positifs, des rétablissements et de ceux en soin de chaque semaine (les nouveaux à gauche et le cumul à droite). Avant d'atteindre sa valeur d'aujourd'hui (5 par an pour 1'000 habitants soit près de 3'450 décès par semaine[ii]) le taux de mortalité brut du Maroc a mis soixante ans pour ne décroitre que d'un facteur 4, c'est pourquoi ce n'est pas le nombre de morts actuels qui fait peur mais sa croissance dans le temps (qui permettrait d'atteindre 3'450 décès par semaine en 6 semaines) ! Heureusement que la vitesse devrait ralentir à partir de la dernière semaine d'avril[iii]. Le nombre de nouveaux testés positifs a presque doublé (1194 face à 640 la semaine du 6-12/4) alors que la semaine précédente il n'avait augmenté que d'un cinquième (640 face à 542 la semaine du 30/3-5/4). Ceci tient au fait précédemment cité qu'il y aurait eu découverte de quelques foyers épidémiques à Casablanca, Fes et Marrakech qui auraient anormalement augmenté nombre de cas positifs les jeudi 16 et vendredi 17/4. Sans insister sur les autres chiffres et de leur cumul qui sont eux aussi montrés sur la Figure 2, notons toutefois que 1'021 nouveaux infectés sont entrés en soin la semaine du 13-19/4 en en augmentant le nombre de 74% le portant à 2'387. Il faut espérer que l'augmentation de la semaine prochaine n'atteigne pas 3'000 qui est la capacité d'accueil en lits mis en service. Ceci serait d'autant plus grave que cela mettrait les médecins devant de graves choix de priorité des patients à traiter. Nous allons aussi commenter les quelques pourcentages intéressants qu'on en déduit en Figure 3. Au stade actuel, la Figure 3 combinée aux autres informations enseignent les choses suivantes : * Même sans avoir aucun symptôme, vous pouvez être porteur de COVID-19 et le transmettre aux personnes que vous approchez sans précautions, or, à l'instar de beaucoup d'autres pays, le Maroc n'a aucune connaissance du nombre réel de personnes infectées. Toutefois, les statistiques actuelles du Maroc indiquent que les porteurs de COVID-19 ont, une chance sur 20 d'en mourir (4.9%), en moyenne et abstraction faite de toute cause d'aggravation de ce risque (l'histogramme en rouge montre que ce chiffre est en diminution). * Dès lors que vous avez suffisamment de symptômes pour que les protocoles hospitaliers vous considèrent comme « fortement suspect« , vous avez : o environ 1 chance sur 5 d'être porteur de COVID-19 (20%), ce chiffre est stable en oscillant entre 18 et 22% tout en ayant une légère tendance à baisser depuis la semaine du 30/3-5/4, o environ 1 chance sur 100 d'en mourir (0.9%), ce chiffre aussi aurait actuellement tendance à baisser. Les chercheurs nous répètent que la peau de ce virus est faite d'une huile qui est diluée par les savons, qu'il se transmet par les postillons qui, sans projection (toux), se projettent à moins d'un mètre et qu'il ne dure pas plus de 3 heures sur une surface inerte. En comprenant ces informations, on saura ce qu'il reste à faire si l'on veut éviter de s'exposer au risque de mortalité et on passera sereinement cette période de confinement. Par Amin Bennouna [i] Wikipédia, L'encyclopédie libre, « Pandémie de maladie à coronavirus de 2020 au Maroc« , https://fr.wikipedia.org/wiki/Pand%C3%A9mie_de_maladie_%C3%A0_coronavirus_de_2020_au_Maroc [ii] Université de Sherbrooke, Ecole de Politique Appliquée, « Perspective monde« , http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/tend/MAR/fr/SP.DYN.CDRT.IN.html [iii] Amin BENNOUNA, « Comparaison de l'évolution de l'épidémie COVID19 au Maroc avec l'Italie, l'Espagne et la France« , https://www.researchgate.net/publication/340574900_Comparaison_de_l'evolution_de_l'epidemie_COVID19_au_Maroc_avec_l'Italie_l'Espagne_et_la_France