Sekkouri: Hausse de 17,5% du nombre d'entreprises créées à fin août 2025    Investissement étranger en instruments financiers: quatre secteurs s'accaparent 66% des volumes échangés en 2024    Nouvelles facilités pour la réalisation d'opérations de change de devises via cartes bancaires internationales    43e Mission Multisectorielle du Club Afrique Développement du groupe AWB    CAP 2030 : la CDG clarifie son modèle et assume son rôle    IPO hors norme : Cash Plus attire plus de 80.000 investisseurs    Charte de l'investissement TPE : la réforme de la dernière chance ?    Entre Bamako et Alger, un climat explosif ravivé par l'entrée en scène de l'imam Dicko    Le Canada candidat pour accueillir le Sommet de la Francophonie en 2028    Ligue Europa: Igamane incertain pour le déplacement de Lille face aux Young Boys    Lalla Asmaa inaugure le centre "princesse Lalla Asmaa" de Meknès    Tarik Sektioui : L'équipe s'est adaptée à toutes les circonstances et a réalisé l'essentiel    La mascotte officielle de la CAN 2025 dévoilée    Face à la hausse du sans-abrisme, l'Intérieur renforce les structures d'accueil et d'assistance    Les températures attendues ce mardi 9 décembre 2025    Le temps qu'il fera ce mardi 9 décembre 2025    Un membre du Congrès souligne l'engagement stratégique du Maroc dans la défense et le Pacifique    SM le Roi donne Sa Haute Approbation pour instituer le 9 décembre de chaque année comme journée nationale de la médiation de service public (Communiqué)    La stratégie sécuritaire américaine mise sur un élargissement des Accords d'Abraham avec Israël    Lancement de l'AMAZE CanSat Academy au Maroc : une formation spatiale d'excellence inspirée par la NASA    Les marines américaine et marocaine mènent un exercice de tir réel au large d'Agadir    Le Polisario courtise les partis mauritaniens    Le président de Melilla critique l'inaction de Madrid sur les douanes avec le Maroc    Une association demande des excuses à l'Algérie pour l'expulsion des Marocains en 1975    M. Talbi Alami représente S.M. le Roi à la cérémonie d'investiture du Président réélu de la République de Côte d'Ivoire    Brahim Diaz face à une offre saoudienne de 120 millions d'euros    La CAN 2025 en clair au Royaume-Uni    Préparation CAN 2025 : Rabat lance un programme de formation pour l'excellence hôtelière        Aides sociales : Mise à jour régulière des données pour une attribution équitable    L'Espagne recrute des conducteurs marocains pour combler la pénurie dans le transport routier    Accident tragique à Fnideq : le bilan s'alourdit à six morts après la collision impliquant un camion    Crecimiento del 7,9 % del PIB marroquí en 2024 con una mejora del poder adquisitivo    Assad la nueva mascota de la CAN 2025 en Marruecos inspiran fuerza y orgullo    Tanger–Tétouan : Un chauffeur de taxi arrêté après une course folle à contresens    UNESCO : Le secrétariat général déjoue une manœuvre algérienne sur le caftan    Controverse autour d'un café à Taza : droits d'auteur ou approche punitive ?    Lancement de la deuxième édition du Festival des Talents de Casablanca dédié à la culture et aux arts locaux    France: quatre morts dans le crash d'un petit avion dans l'Ariège    Football : l'Inter Miami de Lionel Messi sacré champion de MLS    Programme alimentaire mondial 2026 : le Maroc réélu au Conseil exécutif    Villes apprenantes : Casablanca et Oujda rejoignent le Réseau mondial de l'UNESCO    Interview avec Erige Sehiri : « Recevoir l'Etoile d'Or à Marrakech, c'est une émotion que je n'oublierai jamais »    Royaume-Uni : Zelensky lundi à Londres pour discuter du projet d'accord de paix américain    Casablanca : le Festival des Talents de retour pour une 2e édition    Le BMDAV assure, tel que stipulé par la loi, la perception et la répartition des droits d'auteur et des droits voisins    MAGAZINE : Karim Bennani, rétro n'est pas de trop    Clôture du FIFM : une 22e édition record, portée par le public et une sélection exigeante    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Quelles leçons des chiffres marocains de COVID-19 à fin mars 2020 ?
Publié dans EcoActu le 01 - 04 - 2020

Avec des chiffres qui fluctuent statistiquement au gré du jour, j'en deviens incapable à séparer le bon grain de l'ivraie sans synthèse, même s'il est vrai que dans le cas du COVID-19, la croissance des chiffres avec leur corollaire de l'augmentation du nombre de décès, est une vérité qui est là, mille fois hélas !
Mais avec ma manie de « numbers crunching« [i], qui n'a d'égal que mon incompétence en médecine et en biologie, je n'ai pu résister à chercher à voir ce que donnait l'évolution actuelle des chiffres pour les décortiquer pour moi-même, et, tant qu'à faire, pour d'autres alphabétisés mais non moins néophytes de la microbiologie et de l'épidémiologie qui n'ont pas pris le temps de faire une synthèse. Sans doute que mieux comprendre les chiffres permet de mieux mesurer les risques et les enjeux et de mieux vivre le confinement.
Les sources des données utilisées sont officielles, quoiqu'elles aient été indirectement collectées sur un site encyclopédique[ii] quotidiennement tenu à jour avec les chiffres provenant de notre Ministère de la Santé.
Depuis que ce vilain COVID-19 a été introduit chez nous par un compatriote naturalisé italien arrivé d'Italie, seulement 4 semaines complètes se sont écoulées et on ne peut donc obtenir que 4 chiffres hebdomadaires mais l'avantage d'intégrer les chiffres à l'échelle de la semaine :
* lisse les fluctuations journalières qui peuvent stimuler des optimismes ou pessimismes injustifiés,
* est compatible avec la durée d'incubation de COVID-19 qui s'étalerait 3 jours et 2 semaines,
* est plutôt rare car la pression du public a plutôt tendance à exiger le temps réel quotidien.
L'évolution des tests réalisés chaque semaine (bleu clair) ainsi que celle de leur total (bleu roi) sont montrées en Figure 1. Sans doute les tests sélectifs permettent-ils d'épargner les ressources humaines et matérielles disponibles et les chiffres illustrent parfaitement le fait que les tests ne sont faits (pour l'instant seulement ?) que sur les cas que je désignerais maladroitement par « fortement suspects » car :
* certes, la semaine s'achevant le 29/3, les 1'639 tests réalisés ont représenté à eux tous seuls 72% du total des tests réalisées sur les 4 dernières semaines mais nous sommes encore très loin des 500'00 tests réalisés par l'Allemagne la même semaine,
si nous devions garder une croissance compatible avec l'actuelle, nous devrions dépasser les 4'200 puis les 22'000 nouveaux tests à réaliser durant les 2 semaines suivantes, ce qui permettrait certes de dépasser 28'000 personnes testées, mais représenterait encore moins d'un testé sur mille au Maroc.
L'évolution des tests positifs et des décès de chaque semaine, ainsi que celle de leur total sont montrées en Figure 2. Avec de tels chiffres, on comprend pourquoi il ne faut pas tomber dans le piège du nombre de morts actuels qui reste encore très faible comparés aux 3'400 personnes (calculé d'après[i]) qui décèdent en moyenne par semaine au Maroc. En effet, avant d'atteindre sa valeur d'aujourd'hui (5 par an pour 1'000 habitants3) le taux de mortalité brut du Maroc a mis soixante ans pour décroitre d'un facteur 4 alors qu'en multipliant par 22 le nombre de décès en deux semaines au Maroc, la mortalité par COVID-19 pourrait atteindre les mêmes valeurs hebdomadaires en 5 à 6 semaines… sans évoquer une suite qui ferait froid dans le dos !
Nous n'insisterons pas sur les chiffres du nombre de cas avérés et de leur cumul qui sont eux aussi montrés sur la Figure 2 puisqu'ils font l'objet de plusieurs commentaires quotidiens par tous les médias. Par contre, nous allons commenter les quelques pourcentages intéressants qu'on en déduit en Figure 3.
Au stade actuel de ces chiffres, la Figure 3 nous dit les éléments suivants :
* dès lors que vous avez été testé positif, vous avez environ une chance sur 18 à 30 d'en mourir (3.3 à 5.4%),
* dès lors que vous avez suffisamment de symptômes pour être « fortement suspect » :
o vous n'avez certes qu'environ une chance sur 90 de décéder du COVID-19 (1.1%),
o mais vous avez environ une chance sur 5 d'être porteur du COVID-19 (20%), et de semer la pagaille dans le système hospitalier du pays après avoir infecté et fait courir les risques ci-dessus à un nombre de personnes d'autant plus grand que vous n'en avez contacté.
Les médecins nous disent et répètent que l'exposition à la mortalité par COVID-19 est d'autant plus importante que l'on est fragile ou âgé. Ils nous disent aussi que la peau de ce virus est faite d'une huile qui est diluée par les savons, qu'il se transmet par les postillons de la salive qui, normalement, se projette à moins d'un mètre et qu'il ne dure pas plus de 3 heures sur une surface inerte. Avec suffisamment d'intelligence pour comprendre ces données, on devinera ce qu'il reste à faire si l'on veut éviter de s'exposer au risque de mortalité et passer sereinement cette période de confinement.
Par Amine Bennouna, Professeur à l'Université Cadi Ayyad, Marrakech
[1] En traduction littérale de l'anglais, cela donne "croquer des chiffres".
[1] Wikipédia, L'encyclopédie libre, "Pandémie de maladie à coronavirus de 2020 au Maroc", https://fr.wikipedia.org/wiki/Pand%C3%A9mie_de_maladie_%C3%A0_coronavirus_de_2020_au_Maroc
[1] Université de Sherbrooke, Ecole de Politique Appliquée, "Perspective monde", http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/tend/MAR/fr/SP.DYN.CDRT.IN.html


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.