Les sources des données utilisées sont officielles, quoiqu'elles aient été indirectement collectées sur un site encyclopédique[i] quotidiennement tenu à jour avec les chiffres provenant de notre ministère de la Santé. Depuis que ce vilain Covid-19 a été introduit chez nous par un compatriote naturalisé italien arrivé d'Italie, seulement 4 semaines complètes se sont écoulées et on ne peut donc obtenir que 4 chiffres hebdomadaires mais l'avantage d'intégrer les chiffres à l'échelle de la semaine : * lisse les fluctuations journalières qui peuvent stimuler des optimismes ou pessimismes injustifiés, * est compatible avec la durée d'incubation de Covid-19 qui s'étalerait 3 jours et 2 semaines, * est plutôt rare car la pression du public a plutôt tendance à exiger le temps réel quotidien. L'évolution des tests réalisés chaque semaine (bleu clair) ainsi que celle de leur total (bleu roi) sont montrées en Figure 1. Sans doute les tests sélectifs permettent-ils d'épargner les ressources humaines et matérielles disponibles et les chiffres illustrent parfaitement le fait que les tests ne sont faits (pour l'instant seulement ?) que sur les cas que je désignerais par « fortement suspects« . Nous n'en avons peut-être pas les moyens mais sommes encore très loin de campagnes de tests massifs. Le nombre de nouveaux tests effectués est passé de 1639 à 2575, ceci signifie que les cas « fortement suspects » n'ont augmenté « que » de 57% en une semaine après une multiplication par 4 la semaine précédente, ce qui, en soi, n'est pas une mauvaise nouvelle si l'on teste toujours les mêmes profils de symptomatiques. La Figure 2 montre l'évolution des tests positifs, des décès des tests positifs, des rétablissements et de ceux en soin de chaque semaine (les nouveaux à gauche et le cumul à droite). Avec de tels chiffres, on comprend pourquoi il ne faut pas tomber dans le piège du nombre de morts actuels qui reste encore très faible comparés aux 3'400 personnes (calculé d'après[i]) qui décèdent en moyenne par semaine au Maroc. En effet, avant d'atteindre sa valeur d'aujourd'hui (5 par an pour 1'000 habitants2) le taux de mortalité brut du Maroc a mis soixante ans pour décroître d'un facteur 4 alors qu'en multipliant par 44 le nombre de décès en deux semaines au Maroc, la mortalité par COVID-19 pourrait atteindre les mêmes valeurs hebdomadaires en pas plus 46 jours ! Sans insister sur les chiffres du nombre de cas avérés et de leur cumul qui sont eux aussi montrés sur la Figure 2, notons toutefois que 435 nouveaux infectés sont entrés en soin la semaine en en doublant le nombre à 875. Il semble que la capacité d'accueil actuelle est de 1'400 lits et que l'on envisage de la porter à 3'000, il n'y aurait donc pas (encore ?) de saturation. Mais avec un doublement toutes les semaines, il n'est pas impossible que le nombre de patients en soin atteigne 1'500 le dimanche 12 avril et 3'000 le dimanche suivant. Nous allons aussi commenter les quelques pourcentages intéressants qu'on en déduit en Figure 3. Au stade actuel, la Figure 3 combinée les autres chiffres du Maroc enseignent les choses suivantes : * Même sans avoir aucun symptôme, vous pouvez être porteur de COVID-19 et le transmettre aux personnes que vous approchez sans précautions, et, à l'instar de beaucoup d'autres pays, le Maroc n'a aucune connaissance du nombre réel de personnes infectées. Toutefois, les statistiques actuelles du Maroc indiquent que les porteurs de COVID-19 ont, une chance sur 15 d'en mourir (6.9%), en moyenne et abstraction faite de toute cause d'aggravation de ce risque. * Dès lors que vous avez suffisamment de symptômes pour que les protocoles hospitaliers vous considèrent comme « fortement suspect » : o vous avez 1 chance sur 5 d'être porteur de COVID-19 (20%), o vous avez 1 chance sur 70 d'en mourir (1.4%), Les chercheurs nous disent et répètent que la peau de ce virus est faite d'une huile qui est diluée par les savons, qu'il se transmet par les postillons de la salive qui, normalement, se projette à moins d'un mètre et qu'il ne dure pas plus de 3 heures sur une surface inerte. Avec suffisamment d'intelligence pour comprendre ces informations, on comprendra ce qu'il reste à faire si l'on veut éviter de s'exposer au risque de mortalité et on passera sereinement cette période de confinement. Par Amin BENNOUNA [1] Wikipédia, L'encyclopédie libre, « Pandémie de maladie à coronavirus de 2020 au Maroc« , https://fr.wikipedia.org/wiki/Pand%C3%A9mie_de_maladie_%C3%A0_coronavirus_de_2020_au_Maroc [1] Université de Sherbrooke, Ecole de Politique Appliquée, « Perspective monde« , http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/tend/MAR/fr/SP.DYN.CDRT.IN.html