Dans une note sur les prix des hydrocarbures, le HCP révèle une corrélation entre les prix à la pompe et les cours mondiaux du Brent (93%). Ce qui est en contradiction avec le récent rapport sur les hydrocarbures. La hausse des prix des hydrocarbures opérée depuis la libéralisation du marché ne cesse de gangrener le pouvoir d'achat des Marocains. Dans une note sur le cours du pétrole et prix à la consommation des carburants, le HCP révèle que depuis l'année 2016 (date de libéralisation totale), les prix moyens des carburants ont augmenté de 9,1 %. La barre des prix à la pompe du gasoil est passée de 7 DH au début de 2016, soit après la libéralisation, à 10 DH à fin mai 2018. Le HCP attribue cette hausse à la conjoncture marquée par l'arrêt de la raffinerie de la Samir, à une capacité de stockage des principaux distributeurs relativement limitée (47 jours) et à un approvisionnement à 100 % sur le marché international. Pour optimiser les coûts, les importateurs augmentent relativement leurs achats quand les prix baissent et réduisent leurs importations quand les prix augmentent. Les prix du raffiné sont ainsi déterminés sur les marchés internationaux et les prix à la pompe dépendent du taux de change du dollar et des coûts de revient des importateurs, des distributeurs, du stockage et des marges commerciales. Toujours d'après le HCP, il y a une forte corrélation entre les prix à la consommation du gasoil et les cours mondiaux du pétrole. Plus en détails, les prix à la consommation du gasoil, élaborés par le HCP, deviennent très corrélés à partir de 2016 aux cours mondiaux du Brent (93 %). Ce qui n'est pas le cas de leurs variations qui restent, relativement, moins corrélées (90%). Ce déphasage est attribué au décalage de 15 jours entre le prix à l'international et sa répercussion sur les prix internes à la pompe. «Ce décalage tient compte du temps nécessaire pour le transport, le stockage et la distribution. Les baisses et les hausses des cours des produits raffinés ne se répercutent pas exactement sur les prix à la pompe. Selon les opérateurs du secteur, le prix de vente du gasoil est constitué de près de 50% du prix d'achat, 35% de taxes et 15% de marges commerciales », lit-on dans la note du HCP. Ce qui est en contradiction avec les résultats du rapport de la commission des Finances de la Chambre des représentants sur les hydrocarbures qui a mis en évidence les excès des sociétés de distribution des carburants qui auraient doublé leurs bénéfices depuis le 1er décembre 2015. Ils auraient encaissé jusqu'à 17 Mds de DH de gains que les citoyens ont malheureusement payés de leur poche. Ce qui a mis à rude épreuve leur pouvoir d'achat. Selon une personne proche du dossier, ces marges de bénéfice sont certainement dues à des chocs de baisse rapide des cours mondiaux adossés au décalage entre le prix à la pompe et les cours mondiaux du Brent. LIRE EGALEMENT : PRIX DES HYDROCARBURES : ABDELALI BENAMOUR PRECONISE LE PLAFONNEMENT DES PRIX PLUTÔT QUE DES MARGES LIRE EGALEMENT : FIXATION DU PLAFOND DES PRIX D'HYDROCARBURES : LES PRECISIONS DE LAHCEN DAOUDI