Le 19 février 2020, Hammad Bennis qui officiait jusqu'à cette date en tant que Directeur des relations médias du groupe Banque Centrale Populaire, annonce le passage de témoin. Ce communicant hors pair, fortement apprécié par les journalistes autant pour ses qualités professionnelles que relationnelles, ne va pas pour autant quitter la « banque au cheval ». Il prend les rênes de la Direction Marketing et Communication de la filiale Maroc Traitement de Transactions (M2T), poste éminemment stratégique au sein d'un établissement de paiement. Doit-on en déduire que le groupe Banque Centrale Populaire s'apprête à impulser une nouvelle dynamique dans le repositionnement stratégique de sa filiale sur les activités de paiement ? Pour apporter quelques éléments de réponse à cette question, faisons une brève rétrospective et rappelons quelques déclarations-clés du top management du groupe à ce propos. Ce dernier a de tous temps, affiché sa ferme volonté de continuer à jouer un rôle primordial dans l'inclusion financière. L'acquisition du réseau de paiement « Tasshilat » et du réseau de transfert d'argent « Chaabi Cash », qui jouissent d'une forte notoriété auprès de tous les marocains, a été faite en anticipation de la promulgation des directives de Bank Al Maghrib qui élargissent l'accès aux activités de paiement à des opérateurs non-financiers. Le but ainsi visé par le régulateur du secteur bancaire, est d'accélérer l'inclusion financière de tous les marocains. En mars 2018 et à l'occasion de la présentation des résultats annuels du groupe, le Top management de la Banque Centrale Populaire a clarifié davantage sa vision et présenté les grandes lignes de la transformation qu'il conduit tambour battant, pour rendre ses produits et services financiers accessibles au plus grand nombre. Cette nouvelle vision de la « banque pour tous », s'articule autour trois axes. Le premier concerne la facilitation de l'adoption massive du digital en général, et du paiement mobile en particulier. Le deuxième axe a trait à l'amélioration de la capillarité et de l'accessibilité aux produits et services financiers en s'appuyant principalement sur les réseaux de paiement de proximité de M2T et d'Attawfiq microfinance. Enfin, l'accélération de l'innovation, notamment par l'intégration de l'écosystème « fintechs » en tant qu'élément de disruption. Soulignons à ce propos, que M2T est elle-même une « fintech » qui a réussi à disrupter le marché du recouvrement de factures et des taxes, et qu'elle continue d'être animée à ce jour par cet état d'esprit. On comprend donc aisément, que la réorganisation de M2T et son renforcement par des compétences pointues du groupe – en juin 2019, Omar El Mghari Idrissi, précédemment patron de l'organisation à la BCP puis Président du Directoire de Mediafinance, est nommé Directeur Général de M2T – n'est nullement fortuite et qu'elle s'inscrit dans le déploiement opérationnel du plan stratégique annoncé par le Top management, et qu'elle confirme l'ambition du groupe Banque Centrale Populaire d'être l'un des acteurs-clés dans le déploiement de la Stratégie Nationale d'Inclusion Financière (SNIF) pilotée conjointement par le Ministère de l'Economie et des Finances et Bank Al Maghrib. Réussira-t-il à réaliser les ambitions qu'il affiche ? La « banque au cheval » a certainement plusieurs atouts dans son manche ; la capillarité de son réseau, son expertise avérée dans la banque de masse, la solidité de ses infrastructures de traitement, et ses capacités d'innovation tant en termes marketing que technologique, pour ne citer que ceux-là. Mais, la bataille qui s'engage aujourd'hui, après l'octroi de plus d'une quinzaine d'agréments d'établissement de paiement, s'annonce féroce.