Alors que le taux de chômage a enregistré une légère baisse en 2019 à 9,2%, il bondit à plus de 39 % auprès des jeunes diplômés citadins. En 2019, la population en chômage est passée, entre 2018 et 2019, de 1.137.000 à 1.107.000 personnes. Le taux de chômage est passé de 9,5% à 9,2% au niveau national, de 13,8% à 12,9% en milieu urbain et de 3,6% à 3,7% en milieu rural. Le Haut-Commissariat au Plan vient de publier une note qui présente les principales caractéristiques de la population active en chômage. On notera d'emblée que les plus forts taux de chômage restent concentrés sur la population des jeunes, des femmes et des diplômés En effet, 24,9% des personnes au chômage sont des jeunes âgés de 15 à 24 ans contre 7% parmi les personnes âgées de 25 ans et plus. Ce taux enregistre respectivement 39,2% et 9,9% en milieu urbain. Par genre, les femmes sont plus touchées par ce phénomène que les hommes, avec des taux respectifs de 13,5% et de 7,8%. Dans les villes, le taux de chômage des femmes est plus que le double de celui des hommes avec respectivement 21,8% et 10,3%. Au Maroc, le taux de chômage croît avec le niveau de qualification. Il passe, ainsi, de 3,1% parmi les personnes n'ayant aucun diplôme à 15,7% pour les détenteurs d'un diplôme et de 12,4% parmi les personnes ayant un diplôme moyen à 21,6% pour celles ayant un diplôme supérieur. La note du HCP relève que ce taux reste plus élevé parmi certaines catégories de diplômés dont particulièrement les détenteurs des diplômes délivrés par les facultés (23,6%), des diplômes de techniciens et cadres moyens (23,9%) et des certificats en spécialisation professionnelle (20,9 %). Par ailleurs, plus de 8 chômeurs sur 10 (83,8%) résident en milieu urbain, 2 sur 3 sont de sexe masculin (65%), 8 sur 10 (80,3%) sont âgés de 15 à 34 ans et 4 sur 10 (40,8%) sont détenteurs d'un diplôme supérieur. Il est à remarquer que cinq régions abritent 71,6% des chômeurs, dont Casablanca-Settat qui vient en première position avec 25%, suivie de Rabat-Salé-Kénitra (15,8%), de Fès-Meknès (11%), de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (9,9%) et de l'Oriental (9,9%). La note du HCP souligne que 57,2% des chômeurs sont à la recherche de leur premier emploi, 50,9% parmi les hommes et 69,0% parmi les femmes. Les primo demandeurs d'emploi sont en majorité des citadins avec 85,2%, des jeunes âgés de 15 à 34 ans (92,9%) et des détenteurs d'un diplôme (91,9 %). Près des trois-quarts d'entre eux (73%) sont concentrés dans 5 régions, à savoir Casablanca-Settat avec 21,0%, Rabat-Salé-Kénitra (18,0%), Fès-Meknès (12,9%), Tanger-Tétouan-Al Hoceima (12,4%) et Marrakech-Safi (8,7%). Sur la population globale en situation de chômage, plus des deux-tiers des chômeurs (67,8%) sont en situation de chômage depuis une année ou plus, les femmes plus que les hommes avec respectivement 75,9% et 63,5%, les jeunes de 15 à 34 ans plus que les personnes de 35 ans et plus (respectivement 71,1% et 54,8%) et les détenteurs d'un diplôme supérieur plus que ceux ayant un diplôme moyen (respectivement 78% et 67,5%). Ce qui est inquiétant est qu'en 2019, plus de 4 chômeurs sur 10 (42,7%) ont déjà exercé un emploi avant de se retrouver en situation de chômage. Ils sont en majorité des citadins avec 81,9%, des hommes (74,6%) et des jeunes de 15 à 34 ans (63,4%). Plus des deux-tiers (69,1%) ont un diplôme, 46,9% de niveau moyen et 22,2 % de niveau supérieur. Par ailleurs, 87,9% de ces chômeurs étaient des salariés et 9,2% des indépendants. Près de la moitié d'entre eux (50,8%) exerçaient dans le secteur des services, 20,7% dans l'industrie y compris l'artisanat et 19,1% dans les BTP. Ils exerçaient en tant que manœuvres non agricoles, manutentionnaires et travailleurs de petits métiers avec 30,4%, artisans et ouvriers qualifiés des métiers artisanaux (23,0%) et employés (20,7%). La note du HCP souligne que plus de 80% des chômeurs ayant déjà travaillé sont concentrés dans 5 régions : Casablanca-Settat avec 30,4%, l'Oriental (14,2%), Rabat-Salé-Kénitra (12,8%), Sous-Massa (12,1%) et Fès-Meknès (8,5%). Faible recours à l'intermédiation institutionnelle dans la recherche d'emploi Dans leur recherche d'emploi, les deux-tiers des chômeurs (64,9%) font appel aux personnes parentes ou à l'entourage (31,4%) ou au contact direct des employeurs (33,5%). Ces deux modes sont employés par les hommes (70,6%) plus que les femmes (54,2%). La participation aux concours et les réponses aux annonces ont été déclarées comme modes de recherche d'emploi par 18,2% des chômeurs, les femmes plus que les hommes avec respectivement 26,9% et 13,5%. Le recours aux institutions d'intermédiation ne représente que 5%, les femmes plus que les hommes avec respectivement 6,5% et 4,1%. On notera que près de 7 chômeurs sur 10 (71,9%) souhaitent travailler en tant que salariés. Ce statut est recherché par les femmes (78,3%) relativement plus que les hommes (68,4%) et par les détenteurs d'un diplôme supérieur (78,7%) plus que les non diplômés (64,9%). Par ailleurs, 68,9% des chômeurs sont disposés à exercer dans n'importe quel secteur, 19,6% optent pour le secteur privé et 8,8% pour le secteur public. Parmi les diplômés de niveau supérieur, 19,8% ont une préférence pour le secteur public. S'agissant du lieu de l'emploi souhaité, près de 6 chômeurs sur 10 (57,9%) préfèrent travailler dans leur localité de résidence, 71,5% parmi les femmes et 50,6% parmi les hommes.