Face à une persistance du déficit commercial, le Maroc a intérêt à diversifier davantage aussi bien ses marchés que son offre exportable. Les chiffres publiés par l'office des changes à fin décembre montre que le Maroc n'arrive toujours pas à sortir son épingle du jeu. Le solde de la balance commerciale continue sur son trend baissier. En effet, il ressort des statistiques publiées par l'Office des changes relatives à fin décembre 2019 que le déficit commercial a affiché une hausse de 1,5% ou 2.994 MDH. Le taux de couverture est de l'ordre de 57,4%. La hausse du déficit commercial trouve son origine dans les importations qui continuent à progresser d'une manière plus importante que les exportations. L'offre exportable est encore limitée Du côté des exportations, on note une hausse de 2,4%. Cette hausse est tirée essentiellement par les secteurs suivants notamment l'aéronautique avec une hausse de 7,3%, suivi de l'automobile (6,6%). L'agriculture et l'industrie pharmaceutique ont connu des hausses respectives de 4,1% et de 1,5%. En ce qui concerne le secteur automobile, il est à noter que l'Ecosystème de la construction automobile représente la part la plus importante, soit 43,9% suivi du câblage avec 41,5% qui a gagné 0,9 point par rapport à l'an dernier. Toujours en matière d'exportations, les ventes de phosphates et dérivés à fin décembre 2019 ont connu une baisse provenant principalement de la diminution des ventes des engrais naturels et chimiques (1.778 MDH) et celles des phosphates (- 987 MDH). La part de ce secteur dans le total des exportations recule, ainsi, à 17,4% (18,9% à fin décembre 2018). L'analyse des chiffres montre que malgré une couverture suffisamment large des marchés mondiaux, l'offre exportable est encore limitée. Elle reste malheureusement à forte dominance de produits à faible valeur ajoutée centrée autour des produits issus des activités traditionnelles. Sous l'impulsion de la stratégie industrielle, de nouveaux produits ont donné un coup de pouce au volume des exportations pour ne citer que l'automobile ou l'aéronautique. Les autres groupes de produits ont vu leurs parts respectives tantôt évoluer à la baisse tantôt à la hausse selon la conjoncture économique. Baisse de la facture énergétique de 7,2% à fin 2019 La hausse des importations de biens est due principalement à l'accroissement des importations de biens d'équipement (+6.647 MDH), des achats de produits finis de consommation (+4.615 MDH) et de demi produits (+4.496 MDH). En revanche, les importations de produits énergétiques et de produits bruts baissent respectivement de 5.894MDH et 2.457MDH. L'accroissement des importations de biens d'équipement (+5,5%) s'explique principalement par la hausse des acquisitions d'avions : 7.996 MDH à fin décembre 2019 contre 4.804MDH à fin décembre 2018, soit +3.192 MDH, ce qui représente 33,3% de la hausse totale des importations. Les importations des produits alimentaires et de l'or industriel augmentent respectivement de 4,4% et 79,1%. La part de ces achats représente 9,8% du total des importations à fin décembre 2019. En revanche, la facture énergétique recule pour atteindre 76.407 MDH à fin décembre 2019 contre 82.301MDH une année auparavant, soit une baisse de 5.894 MDH. Sa part dans le total des importations perd 1,5 point se situant, ainsi, à 15,6% contre 17,1%. On ne cessera jamais de le dire, le Maroc a intérêt à diversifier ses marchés. L'UE continue d'être le principal marché des débouchées marocaines. Les clients traditionnels du Maroc restent la France et l'Espagne. Ces deux pays reçoivent à eux seuls plus de 46% des biens produits au Maroc. D'où l'enjeu de l'effort à fournir en matière de diversification. Toutefois, il est à rappeler que l'indice de diversification calculé par la CNUCED montre que la structure commerciale du Maroc tend au fil du temps à se rapprocher de la structure mondiale. L'évolution est certes lente mais réelle. Lire également : FREDERIC LOUAT POINTE LES MENACES QUI PLANENT SUR L'ECONOMIE MAROCAINE EN 2020