Finéopolis Institute dédié à la finance islamique et le cabinet d'avocats américain Krame Levin, spécialisé en droit financier, organisent la première édition de « Africa Sukuk Conférence », un évènement à dimension internationale sur le développement des Sukuk et leur apport pour le développement économique de l'Afrique. Prévue les 19 et 20 mars 2019 à Casablanca, cette première édition mettra en exergue les différentes opportunités et les défis associés au développement des Sukuk tant pour les Etats que pour les opérateurs privés. Elle se veut un lieu d'échanges et de rencontres riches entre les professionnels et décideurs venus de différentes régions. Selon Farrukh Raza, CEO de IFAAS Groupe, « L'intérêt pour les Sukuk est grandissant en Afrique, tant chez les Etats que les opérateurs privés. De nombreux pays ont relevé le défi de l'intégration réglementaire de la finance islamique. Ils passent aujourd'hui à une phase de mise en oeuvre avec les Sukuk qui apporteront une diversification en termes de sources de financement pour leurs économies. Il est donc nécessaire pour nous d'accompagner cette dynamique. » Hubert de Vauplane, avocat et partner Kramer Levin, estime pour sa part que : « Les banques africaines sont de plus en plus nombreuses à développer une offre de produits islamiques. Elles ne pourront pas, à elles seules, répondre à tous les besoins de financement. Les Sukuk sont des instruments strictement indispensables d'autant que les opportunités pour les investisseurs sont nombreuses. Notre rôle est de leur apporter toute la sécurité juridique pour la réussite de leurs émissions ». Parmi les objectifs de la rencontre, identifier les opportunités et les défis-clés associés au développement des Sukuk et les promouvoir en tant que levier et catalyseur de la croissance économique en Afrique. Aussi, l'élargissement du panel d'instruments de financement d'infrastructure par le biais d'émissions de Sukuk et la promotion de l'échange des bonnes pratiques à travers le dialogue entre professionnels, figurent-il au menu de les deux journées que dure l'événement. Et cela à travers des thématiques diverses, notamment l'analyse de la cartographie de l'évolution des émissions de Sukuk en Afrique et dans le monde, les perspectives de financement de l'infrastructure par les Sukuk, la structuration des Sukuk bancaires Tiers 1 et Tiers 2, entre les exigences bâloises et les contraintes de conformité charia, les Sukuk en tant qu'instrument de gestion de liquidité des opérateurs financiers islamiques ou encore les principales problématiques charia dans l'émission de Sukuk. La finance islamique, dite aussi participative, s'annonce comme une nouvelle alternative viable, en mesure d'attirer à la fois des investisseurs venant de différentes régions du monde, mais aussi stimuler la mobilisation des ressources financières locales. De nombreux pays africains ont d'ores et déjà entamé les réformes nécessaires pour intégrer la finance islamique dans leur corpus réglementaire, laissant ainsi présager une croissance certaine, estiment les organisateurs. Au cours des dernières années, le Maroc, l'Afrique de l'Ouest, l'Algérie, le Kenya, le Nigeria, la Tunisie et l'Afrique du Sud ont mis en place un cadre réglementaire, fiscal et juridique permettant aux opérateurs de la finance islamique d'offrir leurs produits et services à des publics plus larges et aux entreprises. La Côte d'Ivoire, le Togo, le Sénégal, le Mali, le Nigéria, le Maroc et de nombreux autres pays ont également ouvert leur dette publique à l'investissement souverain en Sukuk. Selon un récent rapport de l'IIFM, le volume d'émissions Sukuk en Afrique a atteint près de 22 milliards de dollars en 2018. L'Afrique du Sud et les Etats de l'Afrique de l'Ouest ont émis plusieurs Sukuk souverains. En octobre 2018, le Maroc a complété cette liste avec une première émission du Trésor équivalente à 100 millions de dollars, renforçant ainsi l'écosystème de finance participative du Royaume. LIRE EGALEMENT / TAKAFUL : LE PROJET DE LOI VOTE À L'UNANIMITE PAR LA PREMIÈRE CHAMBRE