Le cahier revendicatif des pharmaciens traîne toujours. Depuis plusieurs années, la voix des pharmaciens s'élève pour tirer la sonnette d'alarme sur la situation des pharmaciens qui va de mal en pis. Baisse des prix des médicaments, faible consommation des médicaments par les Marocains, fiscalité inadaptée aux contraintes du secteur..., autant de freins qui menacent la profession causant ainsi la faillite d'environ 40% d'officines. Pour exprimer leur ras-le-bol d'un dialogue de sourds avec le ministère de tutelle, la Fédération nationale des syndicats des pharmaciens du Maroc (FNSPM) compte mener une grève nationale générale le jeudi 27 décembre. Une grève maintenue qui intervient après plusieurs années de militantisme sur des dossiers qui n'ont pas abouti notamment le non-respect des horaires d'ouverture des officines, l'absence totale du droit de substitution, la commercialisation des médicaments au niveau des cliniques, le non-retour du monopole des produits stériles ainsi que celui des produits vétérinaires Mais ce n'est pas tout. Les pharmaciens n'ont réussi à faire passer quasiment aucune revendication fiscale dans le PLF 2019. Seul amendement prévu dans le PLF 2019, celui relatif à l'exemption de la TVA pour les usines concernant les médicaments dépassant 588 dirhams. Ce qui permettra de réduire les coûts fiscaux pour les pharmaciens et garantira la disponibilité de ces médicaments dans différentes officines. Toutefois l'impact de cet amendement reste infime par rapport aux doléances des pharmaciens comme nous le précise Mounir Tadlaoui Secrétaire général de la FNSPM. «Nous avons constaté avec grand regret la non-prise en compte des revendications fiscales des officines par le gouvernement. Et pourtant, nous avons tiré à plusieurs reprises la sonnette d'alarme pour dénoncer une fiscalité inadéquate et qui pénalise un secteur souffrant déjà de plusieurs maux », a-t-il précisé. Un secteur qui serait dans de beaux draps à en croire les pharmaciens. Parmi les revendications rejetées, rappliquer le rabattement de 6% sur les médicaments périmés comme s'était le cas auparavant. Deuxième revendication, revoir la fiscalité de vente des pharmacies pour ceux qui souhaitent prendre leur retraite et passer le flambeau aux jeunes pharmaciens. « Il faut séparer entre une vente normale et celle conclue dans l'objectif de partir en retraite qu'il faut exonérer d'impôts », précise Mounir Tadlaoui. Troisième revendication, encourager le réinvestissement par une fiscalité plus encourageante. Aujourd'hui, l'opération de vente est soumise au même barème que celui d'une vente normale ce qui décourage les pharmaciens à se développer. En attendant d'y voir plus clair et tout en gardant espoir que le coup sera rattrapé à la deuxième Chambre des représentants, la Fédération campe toujours sur sa décision de mener une grève générale pour attirer l'attention, une fois de plus, des autorités sur les menaces qui guettent de plus en plus le secteur des officines.