L'Indice Ibrahim de la gouvernance africaine (IIAG) 2018 publié ce 29 octobre montre que les progrès de la gouvernance sur le continent africain restent en-deçà des attentes d'une population fortement croissante et de plus en plus jeune. En effet, la moyenne générale du continent, du moins des 54 pays figurant dans l'indice est de 49,9 sur 100 en 2018, contre 48,9 points en 2008. C'est dire qu'en dix ans la gouvernance a bougé d'un petit point seulement. Selon l'indice, le niveau de Gouvernance globale en Afrique maintient une tendance moyenne à l'amélioration au cours de la décennie écoulée, et environ trois citoyens du continent sur quatre (71,6 %) vivent en 2017 dans un pays où la gouvernance s'est améliorée. Cela dit, l'Indice note que « trop de gouvernements ont échoué à convertir la croissance économique de leur pays en Développement économique durable pour leurs concitoyens ». Ainsi, la corrélation entre le PIB d'un pays et son score en matière de Développement économique durable est faible. En 2018, La trajectoire de la performance continentale en matière d'Environnement des entreprises est préoccupante. La détérioration de presque – 5,0 points au cours de la décennie écoulée est alarmante, face à une croissance attendue sur le continent de près de + 30,0 % de la population en âge de travailler (15-64 ans) au cours des dix prochaines années. Idem pour la trajectoire Education, puisqu'au cours de ces cinq dernières années, les scores en matière d'Education se sont détériorés pour la moitié des pays du continent (27), ce qui signifie que pour plus de la moitié de la population africaine (52,8 %), les résultats en matière d'éducation sont désormais en net recul. Aussi, de façon préoccupante, l'espace civique et politique enregistre-t-il en moyenne sur le continent un rétrécissement, avec une détérioration moyenne des indicateurs mesurant la Participation de la société civile, les Libertés d'association et de réunion, les Droits et libertés individuels et la Liberté d'expression. L'Indice note des gains encourageants en matière d'Etat de droit et de Transparence et Redevabilité, piliers d'une bonne performance en matière de gouvernance publique. Pour cet Indice 2018, le Maroc arrive à la 15ème place sur 54 pays figurant sur le classement général avec un score global de 58,4 sur 100. En détail cette moyen englobe la sécurité et l'Etat de droit avec un score de 61,9, participation et droits de l'Homme avec 41,8, opportunité économique durable avec 68,3 et le développement humain avec 61,6. En dix ans, le score du Maroc est passé de 51,1 à 58,4 en 2018. Sur les 14 pays qui surperforment le Maroc, l'Ile Maurice arrive largement en tête avec un score de 79,5 suivie par les Seychelles (73,2), le Cap vert (71,1), la Namibie (68,6), le Botswana (68,5), le Ghana (68,1), l'Afrique du Sud (68), le Rwanda (64,3), la Tunisie (63,5), le Sénégal (63,3), le Kenya (59,8), Sao Tomé-et-Principe (59,2), le Bénin (58,7) et la Tanzanie (58,5).