Les sociétés d'affichage publicitaire de la capitale administrative sont à cran. En effet, l'activité souffre de plusieurs dysfonctionnements ce qui rend la relation avec les pouvoirs publics très tendue. A commencer par la décision de la municipalité en 2013 de ne plus accepter de paiement sur la base de l'autorisation de 2002, à savoir une redevance de 12.000 par panneau/ par an. Pourtant deux sociétés échappent à cette règle, dont l'une qui a obtenu gain de cause sur le plan juridique le droit de continuer à payer l'ancien tarif. A cet effet, certains acteurs de ce secteur se demandent s'ils ne doivent pas également recourir à la Justice pour tirer les choses au clair et instaurer plus de transparence dans cette activité. En attendant, ils se voient embourbés dans une situation où les redevances et les indemnités de retard s'accumulent depuis 2013 aussi face à ce qu'ils qualifient d'obstination de la municipalité. Les sociétés d'affichage de Rabat se lamentent donc de voir que les seules sociétés (en fait il s'agit d'une seule) qui paient selon la nouvelle redevance de 15.000 DH par panneau/ trimestre sont originaires de Casablanca, qui prévoit un traitement beaucoup plus favorable aux sociétés d'affichage publicitaire. « On veut bien s'aligner sur les redevances payées à Casablanca sauf que la métropole économique a permis aux sociétés d'affichage un bien plus grand nombre de panneaux et sur toute la ville rendant les sociétés aptes à générer un CA qui leur permet de payer ces redevances, sans oublier tous les impôts et taxes que nous sommes également amenés à régler au fisc », déplore ce professionnel sous couvert d'anonymat. L'autre pont de discorde déploré par les professionnels est l'imbroglio qui a suivi l'annulation sur décision du Wali de l'époque Hassan Amrani et du président de la municipalité d'un appel d'offres lancé en 2002 par l'arrondissement de Hassan à Rabat. Si six sociétés avaient reporté cet appel d'offres, l'une d'entre elles s'aurait arrogé le droit d'y planter ses panneaux. Les autres sociétés s'étonnent de cela sachant que l'appel d'offres a été annulé et que l'autorisation de la municipalité ne vaut rien sans l'aval du ministère de l'intérieur. « Nous autres ayant pris part à cet appel d'offres devrions profiter du même traitement sachant qu'avec l'annulation de l'appel d'offres personne n'a eu le quitus du ministère de l'Intérieur pour pouvoir placer ses panneaux », poursuit-il excédé. Mohamed Saddiki, le maire de Rabat a intérêt à tirer tout cela au clair, instaurer les règles de la concurrence loyale et surtout régler la question, d'autant que le conseil de la ville se réunit aujourd'hui 19 octobre 2018. Ou pourrait se réunir, puisque les conseillers du PAM ont menacé de refaire un sit in durant le conseil si le Wali de Rabat n'assiste pas à la réunion du conseil pour écouter toutes les révélations que les élus de l'opposition feront sur la gestion de la ville de Rabat.