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Marché du travail et décrochage scolaire : ce que révèlent 3 nouvelles études (ONDH/MCA-Morocco)
Publié dans EcoActu le 11 - 03 - 2022

La restitution et discussion des résultats de trois études sur le marché du travail et le décrochage scolaire réalisées par l'ONDH et l'Agence MCA-Morocco, ont permis d'analyser les dynamiques de ces phénomènes en vue d'apporter des réponses éclairées aux décideurs publics.
L'Observatoire National du Développement Humain (ONDH) et l'Agence Millennium Challenge Account-Morocco (MCA-Morocco) ont organisé, le 10 mars 2022 au siège de l'ONDH, un atelier de restitution et de discussion des résultats de trois études ; « La segmentation du marché de travail au Maroc », « L'analyse longitudinale de l'insertion professionnelle » et « Le décrochage scolaire ».
Fruit d'un partenariat réussi entre l'ONDH et l'Agence MCA-Morocco, ces trois études ont été réalisées dans le cadre de la composante « L'appui à l'amélioration du dispositif d'observation du marché du travail » déployée au titre de l'activité « Emploi », relevant du programme de coopération « Compact II », conclu entre le gouvernement du Royaume du Maroc et le gouvernement des Etats-Unis, représenté par Millennium Challenge Corporation (MCC).
Adoptant une approche méthodologique novatrice, ces études traitent, pour la première fois, des questions liées à l'emploi, à la formation et à l'éducation en tant que phénomènes longitudinaux. L'exploitation des données de l'Enquête Panel de Ménages de l'ONDH, par la richesse des analyses longitudinales qu'elle offre, a permis ainsi l'analyse des dynamiques de ces phénomènes en vue d'apporter des réponses éclairées aux décideurs publics.
A travers l'exploitation des données longitudinales de l'Enquête Panel de Ménages de l'ONDH sur la période de 2012 à 2019, l'étude sur la segmentation du marché du travail au Maroc a permis de construire, pour la première fois, une mesure de la protection sociale rattachée aux emplois occupés ; laquelle mesure repose sur un indice synthétique combinant l'affiliation à la CNSS, le droit à une retraite, la disposition d'une assurance maladie et d'un contrat de travail ainsi que la régularité des revenus perçus.
Cette première étude a donné lieu à plusieurs constats, à savoir notamment l'hétérogénéité des emplois et des trajectoires professionnelles individuelles. En effet, l'analyse a révélé une différence importante entre, d'un côté, le secteur privé formel et le secteur public qui affichent des indices synthétiques de la protection sociale supérieurs à 90%, et de l'autre, le secteur informel ou le secteur primaire où la fréquence des facteurs de protection de l'emploi ne dépasse pas les 20%.
Par ailleurs, les observations réalisées de 2012 à 2019 auprès des personnes en âge de travailler ont permis d'identifier quatre principaux segments : 1) « Les femmes au foyer » (47,9%) qui n'ont aucun diplôme ou sont peu diplômées pour la plupart ; 2) « Les instables » (25,6%) rassemblant principalement des hommes, ayant des diplômes de niveau moyen ou faible. Ce sont pour la plupart des salariés sans couverture maladie, des aides familiaux et des chômeurs, qui touchent des revenus très faibles ; 3) « Les salariés assurés » (13,8%) composé aux trois quarts d'hommes, ayant généralement des diplômes de niveau élevé et résidant, pour la plupart, en milieu urbain et bénéficiant des plus hauts revenus ; 4) « Les indépendants » (12,5%) qui forment un segment composé de 97% d'hommes ayant un niveau d'éducation souvent bas (environ la moitié n'ont aucun diplôme) et percevant un peu moins que le revenu moyen global.
Cette étude a également révélé que les transitions et les mobilités sont marquées par la dépendance d'état et la difficulté d'accès aux emplois protégés.
A cet égard, il a été noté qu'entre 2017 et 2019, les mobilités d'une strate d'emplois à une autre ont connu une stagnation. Globalement, près des trois-quarts des personnes en emploi sont restées dans leur strate d'origine.
Par ailleurs, l'analyse a relevé des difficultés en termes de perspectives de mobilité sociale ascendante. En d'autres termes, l'accès aux emplois de qualité, dits « protégés », reste faible pour ceux qui se situent dans un segment moins favorisé du marché du travail.
En guise de conclusion, l'étude a recommandé la nécessité d'engager d'une action publique cohérente et transversale en matière d'emploi et de protection sociale.
En vue d'améliorer le fonctionnement du marché de travail, sécuriser les trajectoires professionnelles et lever les obstacles dans l'accès aux emplois de qualité, l'étude a souligné que les interventions publiques devraient agir, de façon cohérente, sur quatre facteurs, à savoir la demande de travail, l'offre de travail, l'intermédiation entre offre et demande de travail et l'environnement juridique et institutionnel du marché du travail.
La deuxième étude portant sur l'analyse longitudinale de l'insertion professionnelle des jeunes a eu pour objectif d'appréhender l'insertion en tant que phénomène longitudinal nécessitant des observations des situations professionnelles, de la permanence ou la récurrence du chômage et de l'enfermement éventuel dans « des trappes à précarité » ou d'activités à revenus bas.
A cet effet, l'approche méthodologique retenue s'est basée sur l'exploitation des cinq vagues du Panel de Ménages de l'ONDH, ce qui a permis le suivi de l'évolution de l'activité professionnelle des jeunes pendant sept années. L'échantillon, quant à lui, a concerné principalement la population des jeunes âgés de 15 à 29 ans en 2012.
Plusieurs résultats ont couronné les travaux de cette analyse, à savoir particulièrement l'identification de 5 trajectoires-types pour l'ensemble des jeunes hommes et des femmes, ce qui contribue à préciser les transitions entre les états d'activité, de chômage et d'inactivité.
Il s'agit de (1) l'inactivité après la fin des études, (2) l'accès à des emplois sans couverture sociale et des emplois indépendants, (3) la stabilisation dans l'emploi salarié avec couverture sociale, (4) l'accès différé à l'emploi après du chômage ou de l'inactivité et, enfin, (5) l'accès à l'emploi indépendant après des emplois d'aide-familial ou de salarié sans couverture sociale. A noter que le principal déterminant du type de trajectoires est le genre, suivi du niveau d'instruction et du milieu de résidence.
Cette deuxième étude a également établi que les premières expériences sont déterminantes pour l'itinéraire professionnel ultérieur. Ainsi, un chômage en début de trajectoire entraîne de facto un risque accru de chômage ultérieurement.
Elle a conclu, par ailleurs, que les milieux rural ou urbain et l'environnement familial agissent sur les itinéraires professionnels des jeunes. En effet, les jeunes ruraux et urbains n'ont pas les mêmes opportunités. Pour les jeunes hommes, résider en milieu urbain fait baisser sensiblement la probabilité de connaître une trajectoire d'aide familiale.
En revanche, cette résidence urbaine fait augmenter la probabilité de connaître une trajectoire marquée par le chômage et un accès progressif à l'emploi.
Se basant sur les données du Panel des Ménages de l'ONDH, la troisième étude portant sur le décrochage scolaire s'est proposée de caractériser les profils des différents groupes de décrocheurs, mais aussi, et pour la première fois, d'étudier l'incidence du décrochage sur le futur professionnel des jeunes.
Ainsi, l'étude a permis d'identifier trois catégories de décrocheurs en prenant en compte, en plus de leur âge, leur cycle d'études final, l'année qu'ils ont atteint dans ce cycle et le diplôme le plus élevé qu'ils ont obtenu.
Ces catégories sont (1) les décrocheurs du primaire qui ont quitté l'enseignement primaire en cours ou en fin de cycle, avec le diplôme final ou non ; (2) les décrocheurs du collège qui ont fréquenté le collège, mais sans obtenir le diplôme final du cycle ni un diplôme professionnel ; et, enfin (3) les décrocheurs du lycée qui ont fréquenté le lycée, mais sans obtenir le baccalauréat ni un diplôme de la formation professionnelle.
Cette troisième étude a également révélé que la non-scolarisation et le décrochage avant la fin du cycle primaire sont en baisse, mais restent préoccupants. Dans ce sens, l'étude a relevé que la part des jeunes n'ayant jamais été scolarisés, dans l'ensemble des jeunes de 7 à 29 ans, a connu une forte baisse entre 2012 et 2019, passant de près de 9% à un peu plus de 3%.
Par ailleurs, si la scolarisation a progressé pendant cette période, ceux qui n'ont pas suivi d'études ou les ont arrêtées avant d'entrer au collège représentent toujours un peu plus de 15% de la population des 7-29 ans en 2019.
Cette étude a également établi que les jeunes filles issues de milieu rural encourent plus de risque de décrocher avant la fin du cycle primaire. En effet, ce risque concerne davantage les jeunes ruraux ayant été scolarisés, en particulier ceux de sexe féminin. Les jeunes hommes urbains sont moins concernés que les ruraux, mais décrochent davantage que les jeunes femmes urbaines avant la fin du cycle primaire.
De plus, l'étude a souligné que le contexte familial constitue aussi un facteur de décrochage. Dans ce sens, l'étude a révélé que si le chef de ménage possède un diplôme secondaire, le jeune est davantage protégé du risque de décrochage.
A noter également que la pauvreté du ménage, l'accès à l'éducation et l'achèvement des études sont liés : vivre dans un ménage pauvre augmente le risque de ne jamais fréquenter l'école ou de s'arrêter avant la fin du cycle primaire.
En dernier lieu, l'étude a révélé que chaque étape franchie dans le système scolaire améliore les perspectives professionnelles, ayant noté que les jeunes sortis précocement du système éducatif sont exclus des trajectoires d'accès à l'emploi avec couverture sociale, et peinent même à s'inscrire dans des trajectoires alternant chômage et emplois précaires.


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