La note annuelle macro-économique et taux de CDG Capital dresse des perspectives mitigées des équilibres macroéconomiques nationaux en 2022. Son analyse repose sur trois éléments clés que sont la hausse des prix des matières premières, demi-produits et énergies; le rétrécissement des conditions de financement à l'international ainsi que le ralentissement de la demande étrangère adressée au Maroc. Détails. L'année 2022 s'annonce compliquée vu la conjoncture internationale. C'est ce qui ressort de la note de CDG Capital qui rappelle qu'après une année 2021 marquée par les répercussions importantes de la pandémie sur les politiques publiques, les perturbations des chaînes de valeurs et la hausse des prix des matières premières et énergétiques, l'année 2022 débute avec des évolutions globales de forte ampleur. Outre la thématique de l'envolée de l'inflation et du resserrement des politiques monétaires et budgétaires, le monde doit faire face aux conséquences de l'éclatement de la guerre entre la Russie et l'Ukraine et la réaction des pays occidentaux en termes de sanctions économiques et financières menées par plusieurs pays à l'encontre de la Russie. » Dans ce contexte volatile et tendu, l'économie nationale entame une année incertaine marquée par la détérioration des déficits jumeaux et de niveau d'endettement, une saison agricole 2021-2022 menacée par la sécheresse et la forte hausse des prix des matières premières et énergétiques. Cette hausse des prix, dont le potentiel demeure imprévisible, a été exacerbée par le déclenchement de la guerre Russie/Ukraine. Ses répercussions devront être surveillées compte tenu du poids de l'Ukraine de la Russie dans le marché des denrées alimentaires et de l'énergie, mais aussi dans le marché des métaux rares qui représentent des intrants importants pour les composants électroniques « , précise l'analyse de CDG Capital. La conjoncture internationale aura un impact direct sur les implications pour l'économie nationale et ce en raison de 3 factures clés à savoir la hausse des prix des matières premières, demi-produits et énergies ; le rétrécissement des conditions de financement à l'international ainsi que le ralentissement de la demande étrangère adressée au Maroc. Des facteurs qui impacteront 3 équilibres macro-économiques à savoir le Creusement du déficit commercial suite au renchérissement des importations, Hausse de l'inflation, notamment les composantes importées et par les coûts ainsi que le rétrécissement des conditions de financement du Trésor à l'international et augmentation des charges de la compensation. L'analyse de la CDG Capital révèle qu'après une forte croissance enregistrée en 2021, l'année 2022 devrait connaitre un fort ralentissement en dessous du seuil de 3% sous le double effet : * D'une campagne agricole dans des conditions climatiques qui semblent globalement défavorables avec une très faible pluviométrie et une mauvaise répartition spatiotemporelle, ce qui laisse présager une production céréalière en dessous de 40 millions de quintaux. * Un recul de la croissance non agricole compte tenu de (i) la dissipation de l'effet de base de la crise covid19; (ii) l'érosion des marges du secteur secondaire en résultat de la hausse des prix des matières premières (y compris les demi produits) et énergétiques et (iii) Le faible redressement de certains secteurs tertiaires, particulièrement le tourisme et le transport. Après la forte reprise en mode « V » de la demande globale en 2021, l'année 2022 devrait connaitre un léger ralentissement grâce à: * La résistance de la demande des ménages en résultat du bon comportement des transferts des MRE ayant enregistré une hausse historique de 36,8% en glissement annuel en 2021. En effet, malgré la hausse du taux de chômage (12,3% à fin 2021) et la faible reprise des crédits à la consommation (+2,7% en GA à fin 2021), la demande des ménages devrait faiblement ralentir de 3,1% en 2021 à seulement 2,9% en 2022. * L'investissement qui devrait rester soutenu par l'effort historiquement élevé de la composante publique avec un budget global prévu de 245 Mds de DH contre une moyenne de 190 Mds de DH enregistrée sur la période 2017-2019. * Le bon comportement des exportations qui devraient rester soutenues par les phosphates et dérivés et l'industrie automobile. L'analyse de CDG Capital fait ressortir 3 facteurs de risque qui pèsent sur la croissance économique en 2022 en l'occurrence le renchérissement des prix des matières premières et énergétiques au niveau international qui a été amplifié par la guerre Russie/Ukraine; la réalisation d'une nouvelle année de sécheresse à l'image de la saison 2019-2020 et l'apparition d'un nouveau variant covid19 après la vague Omicron et le retour des restrictions sanitaires. En ce qui concerne la demande des ménages, CDG Capital prévoit un ralentissement de 3 facteurs à savoir l'affaiblissement des transferts des MRE après le pic enregistré en 2021, le faible redressement du taux de chômage après le dérapage à la hausse généré par la crise covid19 et le recul du revenu des ménages en zones rurales suite aux faibles résultats de la campagne agricole 2021/2022.