Le rapport annuel publié au titre de l'article IV a été publié par le FMI le mercredi 09 février. Ledit rapport ne fait que confirmer le diagnostic élaboré par l'institution à l'occasion de la mission virtuelle du 30 novembre au 10 décembre 2021 initiée dans le cadre des consultations de 2021 au titre de l'article IV des statuts du FMI. L'activité économique a selon le FMI récupéré l'essentiel des pertes encaissées lors de la grave récession mondiale de 2020. Cette performance est due à la poursuite des mesures de relance budgétaire et monétaire, au rebond des exportations, au dynamisme des envois des MRE et à la récolte exceptionnelle après deux années de sécheresse. Après avoir diminué de 6,3 % en 2020, le PIB devrait avoir augmenté de 6,3 % en 2021, l'un des plus élevés de la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord. Les conclusions du Conseil d'administration En concluant les consultations au titre de l'article IV avec le Maroc, les administrateurs ont procédé à l'évaluation suivante : L'économie marocaine se remet de la récession de 2020, grâce à la récolte exceptionnelle, au rebond des exportations, à des politiques monétaires et budgétaires accommodantes et à la vigueur continue des envois de fonds. Après une forte compression en 2020, le déficit du compte courant revient à des niveaux plus proches d'avant la pandémie, mais le Maroc est sorti de la crise avec une position de réserve internationale beaucoup plus solide. Les services du FMI prévoient une croissance du PIB d'environ 3 % au cours des prochaines années, à mesure que les effets de la pandémie sur l'activité potentielle se résorberont progressivement et s'accéléreront progressivement par la suite sous l'effet positif des réformes structurelles. Ces projections restent soumises à un niveau d'incertitude élevé, lié à la fois à l'évolution de la pandémie et au rythme de mise en œuvre et d'efficacité des réformes. La réduction plus rapide que prévu de l'écart de production et l'augmentation du ratio de la dette publique exigeraient une politique budgétaire plus stricte que celle actuellement envisagée. Les services du FMI s'attendent à ce que le déficit budgétaire diminue très lentement à moyen terme et que le ratio dette publique/PIB se stabilise à près de 80 %. Si la dette publique reste insoutenable, un processus d'assainissement budgétaire plus rapide qui ramènerait le ratio dette/PIB plus près des niveaux d'avant la pandémie à moyen terme rendrait le Maroc moins vulnérable à de nouveaux chocs négatifs et libérerait davantage de ressources pour les investissements du secteur privé. La politique budgétaire devrait être ancrée dans un cadre macro-budgétaire à moyen terme crédible et étayée par une réforme globale du système fiscal et un examen systématique des dépenses publiques, complétées par une réforme de la fonction publique pour contenir l'augmentation de la masse salariale. Des déficits budgétaires plus faibles permettraient à la politique monétaire de rester accommodante plus longtemps, en supposant que les pressions inflationnistes resteront gérables. La récente hausse de l'inflation est limitée et devrait s'atténuer à mesure que les pressions sur les coûts importés dues aux goulots d'étranglement du côté de l'offre et à la hausse des prix des matières premières deviennent moins pertinentes au fil du temps. Tant que ces pressions ne contaminent pas les anticipations d'inflation intérieure, BAM dispose d'une marge de manœuvre pour une normalisation progressive des conditions de la politique monétaire, mais devrait se tenir prête à durcir sa position si les pressions inflationnistes s'accélèrent davantage. La récente appréciation du dirham vers le bas de la fourchette de taux de change offre une opportunité d'accélérer la transition prévue vers un cadre de ciblage de l'inflation. Les services du FMI se félicitent de l'engagement des autorités en faveur d'une nouvelle vague de réformes structurelles. La généralisation du système de protection sociale devrait combler les lacunes existantes dans la couverture et la qualité des services de soins de santé et renforcer le filet de sécurité sociale du Maroc. Conjuguées à la mise en œuvre complète du registre social unifié, ces réformes devraient améliorer l'inclusivité et l'efficacité. La réforme des entreprises publiques devrait réduire leur charge financière sur le budget et éliminer les distorsions qui empêchent la neutralité du marché et entravent le développement du secteur privé. Enfin, le Nouveau Modèle de Développement (NMD) contient plusieurs recommandations utiles pour renforcer la compétitivité des entreprises marocaines, améliorer la gouvernance, dynamiser le capital humain et construire une société plus inclusive. Une mise en œuvre prudente des réformes sera essentielle à leur succès. Les réformes déjà en cours et celles suggérées dans le rapport sur le nouveau modèle de développement ont le potentiel de créer une trajectoire de croissance plus forte, plus inclusive et durable pour le Maroc. Néanmoins, étant donné les besoins de financement potentiellement importants associés à ces réformes, l'impact incertain sur la production potentielle et l'étroitesse de l'espace budgétaire, une conception et un ordonnancement soigneux sont nécessaires, sur la base d'un plan de financement adéquat et dans un cadre macroéconomique cohérent et stable.