Mohamed Boussaid, ministre de l'Economie et des Finances, a présenté au conseil du gouvernement les grandes lignes du projet de loi des finances (PLF) 2018. Le ministre table sur un taux de croissance de 3,2% et prévoit de contenir le déficit budgétaire à 3%. Budget d'investissement : 5 milliards de plus Mohamed Boussaid a indiqué que le PLF 2018 misait sur des recettes budgétaires courantes supérieures à 236,8 milliards de DH, en hausse de 10,25 milliards. Pour leur part, les dépenses courantes atteindront 215,83 milliards de DH, dont près de la moitié sera réservée aux fonctionnaires. Enfin, les dépenses d'investissement public atteindront 195 milliards de DH, soit 5 milliards de plus que l'an dernier. IS progressif Longtemps annoncé, l'impôt sur la société (IS) progressif fait enfin son entrée dans l'arsenal fiscal marocain. Il fait partie des mesures visant la promotion de l'investissement privé et de l'emploi. Ainsi, pour la tranche de résultat inférieure ou égale à 300.000 DH, le taux appliqué sera de 10%. Pour la tranche du chiffre d'affaires supérieure à 300.000 DH et inférieure ou égale à 1 million de DH, le taux appliqué sera de 20%. Enfin, le taux d'IS sera de 31% pour la tranche de chiffre d'affaires supérieure à 1 million de DH. Le coût de cette mesure pour l'Etat est de 1 milliard de DH, selon la presse. Nouvelles mesures d'imposition L'imposition des bâtiments de dessalement de l'eau de mer et l'élevage des êtres vivants marins, la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), la consécration de la neutralité fiscale des produits de la finance participative, ainsi que la promotion de l'emploi des jeunes dans la limite de 10.000 DH pour chaque 10 salariés au lieu de 5 salariés actuellement, en plus de leur exonération de l'impôt sur le revenu (IR), font partie des mesures annoncées par le Mohamed Boussaid sans pour autant donner de détails. IS, IR et régionalisation Les régions n'ont pas été oubliées par le PLF 2018. Il prévoit l'augmentation de l'IS et l'impôt sur le revenu (IR) des régions de 3% à 4%. Ces augmentations vont s'ajouter aux crédits du budget général, portant le total du soutien à 7 milliards de DH. Education et santé Selon Mohamed Boussaid, le PLF 2018 revêt un caractère social « clair et concret ». Il consacre une place de choix au secteur de l'emploi. Le projet prévoit ainsi la création de 19.000 emplois et de renforcer les ressources humaines du département stratégique de l'éducation en recourant aux contractuels. 20.000 postes supplémentaires, par contrats, seront créés dans ce secteur en 2018. Le Rniste ajoute qu'entre 2018 et 2019, « le nombre des employés dans le secteur de l'enseignement par contrat avoisinera 55.000 ». Quant au budget, le département dirigé par Mohamed Hassad disposera de 5 milliards de DH de plus par rapport à 2017, soit une enveloppe globale de 59,2 milliards de DH. Toujours dans le cadre des secteurs sociaux, le ministre RNI des Finances précise que le secteur de la santé verra son budget augmenter de 14,79 milliards de DH. 4.000 emplois y seront créés. Pour rappel, il s'agit du premier PLF conçu par le gouvernement de Saâdeddine El Othmani qui rentre dans le cadre de l'application de la nouvelle loi organique des finances.