Le gouvernement a adopté mardi le projet de loi de finances 2018. Le dead-line étant serré, le texte doit être soumis aux parlementaires avant le 20 de ce mois, soit demain vendredi. Dans ses objectifs, figurent la consolidation de l'orientation du gouvernement dans le domaine social et le soutien à des secteurs économiques clés comme l'industrie. Une mesure de taille vient étoffer l'offre des incitations fiscales destinées particulièrement aux PME. Il s'agit du passage de l'IS proportionnel à l'IS progressif pour alimenter la trésorerie des PME. Trois taux sont prévus : 10% 20% et 31%. Le premier sera appliqué aux sociétés qui réalisent un bénéfice inférieur ou égale à 300.000 DH. Le taux de 20% est prévu pour les entreprises dont le bénéfice est compris entre 300.000 DH et 1 million de DH. Au-delà de 1 million de DH, c'est le taux de 31% qui sera appliqué. Ce passage à l'IS progressif est fortement attendu par le patronat qui l'avait déjà proposé l'année dernière. Toujours dans le cadre de la relance économique, le projet de budget a prévu près de 195 milliards de DH pour les investissements, en hausse de 5 milliards par rapport à 2017. Par contre, les dépenses, comprimées par la circulaire de cadrage, seront limitées à 215,8 milliards de dirhams dont 108,8 milliards réservés aux fonctionnaires et 13,72 milliards au titre de la compensation. De leur côté, les recettes prévues sont de l'ordre 263,8 milliards, soit 10,25 milliards de plus par rapport à 2017. Les versements au profit des régions vont atteindre 7 milliards de DH. Sachant aussi que les transferts aux régions au titre des impôts et taxes passeront de 3 à 4% de l'IS et de l'IR. Côté chiffres, le PLF reste marqué par une vision comparable à celle de 2017 avec comme principal objectif le respect des équilibres fondamentaux. Le déficit budgétaire projeté demeure toujours en dessous de la barre des 3%. La croissance attendue est de 3,2%, en recul donc par rapport au taux atteint cette année (4,6% selon le ministre des Finances). L'emploi est une composante importante de ce projet de budget. Le texte prévoit la création de 19.000 postes d'emploi. A cela s'ajoute le recrutement de plus de 20.000 employés qui seront engagés en CDD dans le secteur de l'enseignement. Entre 2018 et 2019, le nombre d'employés par contrats dans ce secteur pourrait atteindre les 55.000. Le budget consacré à ce domaine a aussi été revu à la hausse. En effet, le secteur devrait absorber 59,9 milliards de dirhams, soit 5 milliards de plus qu'en 2017. Idem pour le secteur de la santé qui verra son enveloppe passer à 14,79 milliards de DH, en plus de la mobilisation de plus de 4.000 postes budgétaires. Une première puisque le nombre de postes budgétaires réservés à ce secteur n'a jamais dépassé le seuil de 2000 emplois. Concernant les mesures prévues dans le cadre du programme de lutte contre les disparités territoriales destiné au milieu rural, le projet de budget porte les crédits de paiement à près de 3,54 milliards de DH, alors que les crédits d'engagement s'élèveront à 4 milliards. Dans la même lancée, le gouvernement compte élargir la base des bénéficiaires de la caisse de cohésion familiale aux mères abandonnés et à leurs enfants en cas de décès de ces dernières.